vendredi 23 mai 2008

Le Boulevard périphérique de Henry Bauchau

Quatrième de couverture
 
Paris, 1980. Alors qu'il " accompagne " sa belle-fille dans sa lutte contre un cancer, le narrateur se souvient de Stéphane, son ami de jeunesse. Au début de la guerre, cet homme l'a initié à l'escalade et au dépassement de la peur, avant d'entrer dans la Résistance puis, capturé par un officier nazi - le colonel Shadow -, de mourir dans des circonstances jamais vraiment élucidées. Mais Shadow, à la fin de la guerre, s'est fait connaître du narrateur. Son intangible présence demeure en lui, elle laisse affleurer les instants ultimes, la mort courageuse - héroïque, peut-être - de Stéphane. Et la réalité contemporaine (l'hôpital, les soignés et les soignants, les visites, l'anxiété des proches, les minuscules désastres de la vie ordinaire, tout ce que représentent les quotidiens trajets sur le boulevard périphérique) reçoit de ce passé un écho d'incertitude et pourtant d'espérance... L'ombre portée de la mort en soi, telle est sans doute l'énigme dont Henry Bauchau interroge les manifestations conscientes et inconscientes, dans ce captivant roman qui semble défier les lois de la pesanteur littéraire et affirmer, jusqu'à sa plus ultime mise à nu, l'amour de la vie mystérieusement éveillée à sa condition mortelle.


Mon avis

J'ai aimé ce livre mais je vais avoir beaucoup de mal à expliquer le pourquoi du comment. Difficulté à mettre des mots là où j'ai ressenti de l'émotion.

De quoi s'agit-il exactement ? On y parle des vivants et des morts, de la lumière et de l'ombre, de la pesanteur et de la légèreté, de la maladie qui nous plonge dans un temps suspendu fait d'attentes et du quotidien des proches qui défilent à toute allure.

Le boulevard périphérique, que le narrateur emprunte chaque jour pour rendre visite à sa belle-fille atteinte d'un cancer, renvoie à un éternel recommencement, que Sisyphe n'aurait pas désavoué. La figure maternelle qui veille sur sa fille qui se meurt, la figure paternelle qui vieillit et qui ose enfin le lâcher-prise que sa vieillesse autorise.

Il y a dans ces pages un récit de 12 pages qui m'ont terriblement émue.
Ce récit fait part du souvenir d'une rafle pour le compte du Service du travail obligatoire durant les années d'occupation nazie en Belgique. Ce passage, qui prend des allures de tragédies grecques, est absolument bouleversant.

Cette lecture ne me fut pas facile, bien que l'essentiel soit dit avec beaucoup de simplicité. Le foisonnement et l'universalité des thèmes abordés font inévitablement ressurgir certaines émotions chez le lecteur.


Extrait  

Je voudrais faire l'économie de toutes les morts que j'ai vécues, de celles que je devrai vivre encore. Je ne peux pas, je suis dans ce temps, dans ce monde, il n'y en a pas d'autre.
 

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