mardi 24 avril 2012

Hypérion de Dan Simmons

Quatrième de couverture

Au XXVIIIesiècle, sur la planète Hypérion, les dangers s'amoncellent. Celui de la guerre avec l'approche de la flotte des Extros en perpétuel conflit avec l'Hégémonie. Celui du gritche, figure mythologique et meurtrière que révère l'Eglise des Templiers. Celui de l'ouverture des Tombeaux du Temps qui dérivent de l'avenir vers le passé à la rencontre d'une imprévisible catastrophe.

Dans l'espoir de sauver Hypérion et d'accomplir leurs destins suspendus, sept pèlerins se dirigent ensemble vers le sanctuaire du gritche. Il y a le père Lenar Hoyt, prêtre catholique, qui a vu l'enfer ; le colonel Kassad, dit le Boucher de Bressia, à la recherche d'un rêve ; Martin Silenus, le poète, qui a connu la Vieille Terre et perdu les mots ; Brawne Lamia, la belle détective, qui a aimé un John Keats synthétique : le Consul qui a régné sur Hypérion ; Sol Weintraub, l'érudit, dont la fille perd des années ; et le Templier Het Masteen, qui garde ses secrets.
Autant d'énigmes, autant d'histoires, qu'ils choisissent de conter avant d'affronter les labyrinthes d'Hypérion. Autant de styles différents.

Le cycle d'Hypérion comprend au total quatre volumes. Ce cycle est en fait divisé en deux parties :

1e partie - Les Cantos d'Hypérion, comprenant les deux premiers volumes dont le présent tome Hypérion (1989) et sa suite, La Chute d'Hypérion (1990).

2e partie - Les Voyages d'Endymion, comprenant des deux derniers volumes dont Endymion (1995) et L'Éveil d'Endymion (1997).

Ce cycle est considéré comme une des œuvres majeures de la science-fiction, rien de moins.

Autant vous dire que ses lettres de noblesse, le genre space opera et la longueur du cycle m’ont longtemps rebutée : trop complexe ? trop ardu ? manque de références ? manque de temps ? enfin bref, il m’a longtemps fichue la trouille ce cycle, par crainte aussi d’être déçue par un auteur dont j’aime en général sa veine essentiellement fantastique.

Je me suis donc enfin plongée dans ce premier tome Hypérion, pour le meilleur comme pour le pire pourrait-on dire. Car complexe, il l’est à plus d’un titre ! Après un début tonitruant, on se rend compte rapidement que cette lecture ne sera pas aisée tant il mélange allégrement les genres (je n’essaye même pas d’en faire une liste exhaustive) et les styles, à tel point que j’avais parfois l’impression de devoir recharger mes batteries pour entamer chaque nouveau chapitre (chaque chapitre reprenant les aventures antérieures d’un des sept pèlerins).

Mélange de genres, de styles mais aussi truffé de références religieuses, mythologiques, poétiques sans oublier une réflexion sur la littérature et la créativité en général.

Alors Dan Simmons est-il un génie ou un imposteur patenté ? Car la question finit irrémédiablement par se poser, même si la réponse est loin d’être évidente : oeuvre à part entière d'un auteur surdoué qui surpasse tous les styles en démontant les rouages de la littérature ou exercices de démonstration, compilateur éhonté et manipulateur assumé ?

Au final, un roman clinquant, parfois flamboyant et profond, d’autres fois bancal, creux et décousu, un premier tome qui prend aux tripes à certains passages, qui laissent de marbre à d’autres bref un récit inégal mais dont on a bien du mal à s’en détacher, pris presque malgré soi malgré les manques évidents et les emprunts multiples aux genres dits populaires.

Prendre une petite pause avant d’entamer le second tome ne sera donc pas superflu même si le récit me trotte dans la tête avec l’envie de connaitre la suite des aventures des sept pèlerins à la recherche du Gritche dans les tombeaux du temps.

Un fait certain : c’est un malin ce Dan Simmons
, tant il s’informe, se documente, étudie, joue avec différentes figures de style et autres pastiches, tours de passe-passe et grosses ficelles sans jamais pour autant nous perdre en cours de route. Faut aussi savoir le faire.


Hypérion a reçu :

Prix Hugo du meilleur roman en 1990.
Prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 1990.
Prix Cosmos 2000 du meilleur roman de science-fiction en 1992.
Prix Seiun du meilleur roman en langue étrangère en 1995.
Prix Tähtivaeltaja pour la traduction finnoise du roman en 1998. 

mercredi 18 avril 2012

Claustria de Régis Jauffret

Quatrième de couverture 

Platon, le mythe de la caverne. Des prisonniers qui ne verront jamais de la réalité que des ombres d'humains projetées sur la paroi de la grotte où ils sont enchaînés. Dans le souterrain les enfants n’ont vu de l’extérieur que les images tombées du ciel qui leur parvenaient par le câble de l’antenne.
Le mythe a traversé vingt-quatre siècles avant de s’incarner dans cette petite ville d’Autriche avec la complicité d’un ingénieur en béton et celle involontaire de l’Écossais John Baird qui inventa le premier téléviseur en 1926.


Mon avis

Trouver le monstre qui sommeille en chacun de nous, tel pourrait être le sous-titre de ce roman. L’auteur le dévoile d’emblée dans le prologue : il s'agit "d'une oeuvre de fiction". Sauf que le roman prend l'allure d’une véritable enquête sur un des plus sinistres faits divers contemporains. Difficile du coup de discerner le vrai du faux, difficile aussi de ne pas avoir l’impression de se retrouver dans un voyeurisme malsain. D’autant plus que tout le monde y prend pour son grade : si le père Fritzl, véritable ogre digne de nos contes d’enfants mais en même temps affreusement ordinaire, plane largement au-dessus de la mêlée, personne n’en sort pour autant vraiment indemne. Cela va de la femme de l’ogre qui ne pouvait ne pas savoir, de la mère de l’ogre qui n’était pas aimante, du voisinage qui ne pouvait ne pas entendre, des autrichiens qui ne savaient que faire de cette histoire, de la fille qui … hmmm enfin soit, c’est du LOURD. Et mon petit cou gracile n’a pas supporté bien longtemps le poids de plus en plus pesant que formaient ces petites lettres dans mon imaginaire. 

Trop étouffant, trop ténébreux, trop pénible pour moi, je n’ai pas pu aller au-delà de la moitié du livre. Dont acte. 


lundi 16 avril 2012

Des milliards de tapis de cheveux d’Andreas Eschbach

Quatrième de couverture
 
N'est-ce pas étrange qu'un monde entier s'adonne ainsi au tissage de tapis en cheveux ? L'objet en est, dit-on, d'orner le Palais des Etoiles, la demeure de l'Empereur. Mais qu'en est-il de l'Empereur lui-même ? N'entend-on pas qu'il aurait abdiqué ? qu'il serait mort, abattu par des rebelles ?
Comment cela serait-il possible ? Le soleil brillerait-il sans lui ? Les étoiles luiraient-elles encore au firmament ?
L'Empereur, les rebelles, des milliards de tapis de cheveux ; il est long le chemin qui mène à la vérité, de la cité de Yahannochia au Palais des Etoiles, et jusqu'au Palais des Larmes sur un monde oublié...
 
Né en 1959, Andreas Eschbach est la figure de proue de la science-fiction allemande. Voici son premier livre traduit.
 
 
Roman polyphonique découpé par chapitre, la trame du récit se forme progressivement en passant du point de vue d’un personnage à celui d’un autre sans pour autant nuire à la fluidité du récit. Une lecture très agréable qui sous son air de simplicité apparente n’embrasse pas moins de nombreux thèmes. Sans oublier une chute à laquelle on ne s’attendait pas mais qui est superbement amenée, par petites touches du dernier tiers du roman jusqu’au final sans appel.
 
Un roman que je conseille aux amateurs de SF mais pas seulement, tant ce récit prend également sous de nombreux aspects des allures de contes, lui permettant aisément d’élargir son lectorat de base : pas d’effets de manche ni de tape-à-l’œil fracassant qu’on peut parfois reprocher à certains auteurs du genre, mais une certaine sobriété et une élégance de ton au service d’une histoire maîtrisée de bout en bout.
 
Une très bonne surprise donc, et un auteur que je vais continuer à suivre.
 
Nœud après nœud, jour après jour, une vie durant, les mains de l'exécutant répétaient sans cesse les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux, des cheveux si fins et si ténus que ses doigts finissaient immanquablement par trembler et ses yeux par faiblir de s'être si intensément concentrés - et pourtant, l'avancée de l'ouvrage était à peine perceptible ; une bonne journée de travail avait comme maigre fruit un nouveau fragment de tapis dont la taille approximative n'excédait pas celle d'un ongle. Mais, malgré tout, l'homme se tenait là, accroupi, courbé au dessus du châssis de bois craquant sur lequel son père et le père de son père s'étaient penchés avant lui [...]
 
Prix obtenus :
 
- Grand Prix de l'Imaginaire, roman étranger, 2001
- Prix Bob-Morane, 2000
- Prix allemand de science-fiction, catégorie meilleur roman, 1996

samedi 14 avril 2012

La vie avant l'homme de Margaret Atwood

Autopsie d’un couple en phase terminale dans les années 70.
 
Si le mariage de la sensuelle Elizabeth et du contemplatif Nate bat de l’aile depuis longtemps, ils n’ont jamais pour autant envisagé de se séparer pour le bien-être de leurs deux enfants. Chacun s’accommode des amant(e)s de l’autre jusqu’au jour où le dernier amant en date d’Elizabeth se suicide :
 
« Je ne sais pas comment je devrais vivre. Je ne sais pas comment on devrait vivre. Je sais seulement comment je vis. Je vis comme un escargot privé de sa coquille.
[...]
Je veux qu'on me rende ma coquille, j'ai mis assez longtemps à la fabriquer. Tu l'as emporté, où que tu sois désormais. Tu as bien su me l'ôter. Je veux une coquille comme une robe à sequins, faite de piécettes argentées et de dollars se chevauchant comme les écailles d'une armadille. L'arme à gauche. Imperméable ; comme un ciré breton. »
 
Nate en profite pour quitter sa maîtresse actuelle, mais ce n’est que pour mieux tomber amoureux de Lesje, une jeune paléontologue gauche et timide. La tolérance de façade qui prévalait jusque là commence à se fissurer, et ce sont toutes les petites avanies, compromissions désavouées, petites lâchetés et manipulations douteuses qui commencent à s’engouffrer dans les brèches de plus en plus profondes d’un couple en perdition.
 
Polyphonie à trois voix (Elizabeth, Nate, Lesje), ce roman tient autant du roman psychologique que de l'étude de moeurs d’une époque. Au final, un roman mélancolique désenchanté où l’humour n’est pas absent même s’il laisse toujours une certaine amertume dans ses sillages : incompréhension, incommunicabilité, les êtres se croisent et se décroisent sans jamais vraiment se rencontrer.
 
Aucun gagnant mais tous perdants semble nous dire Margaret Atwood, qui sait de quoi elle parle tant ce roman sent le vécu dans les déambulations et questionnements divers des trois protagonistes. Décidément le mariage est tout un art mais ne sont-ils pas leurs propres bourreaux dans cette histoire ? Et s’il fallait tout simplement essayer de se libérer de ses derniers oripeaux pour mieux aller à la rencontre de l’autre ? Encore faut-il savoir ce que l’on veut pour décider où l’on va.
 
Tout est dans la finesse du trait et Margaret Atwood n'est pas en reste dans cet exercice difficile. Un bon roman de la romancière, pas mon préféré mais pas non plus le moins bon, loin s'en faut.
 
« Lesje jette des coups d’œil aux vitrines des boutiques de robes et des grands magasins, lorgnant les mannequins cadavériques qui se dressent avec arrogance, le pelvis projeté en avant, une main anguleuse posée sur la hanche et les jambes écartées avec un genou replié. Si ces corps étaient animés, ils tournoieraient, ils se trémousseraient comme dans le finale orgasmique d'une stripteaseuse. Mais comme il ne s'agit que de plâtre et de fil de fer inanimés, le bon goût est sauf. » 


mardi 10 avril 2012

L'oreille interne de Robert Silverberg

Quatrième de couverture
 
David Selig, Juif new-yorkais d'une quarantaine d'années, se considère comme un raté. Il est pourtant télépathe et pourrait profiter de ce don pour faire fortune, conquérir - et garder ! - les plus belles femmes... Mais non, rien à faire, il estime être un monstre tout juste bon à faire le nègre sur des devoirs d'étudiants, incapable de réussir sa vie. La dernière preuve en date : ce talent qu'il déteste tant, mais qui est finalement son seul lien avec le reste de l'humanité, est en train de le quitter ! Apeuré à l'idée de se retrouver seul avec lui même, Selig nous conte sa misérable existence. Grand roman psychologique, plein d'humour et de mélancolie, L'oreille interne est peut-être le plus beau livre de Robert Silverberg et à coup sûr un chef-d'œuvre de la science-fiction.
 
Je suis passée à côté de L’oreille interne alors qu’il a en général très bonne presse et même considéré comme un des romans incontournables de Robert Silverberg. Comme je n’ai pas lu d’autres romans de cet auteur, je ne sais pas trop si Robert Silverberg n’est tout simplement pas un auteur pour moi (je compte lire prochainement L’homme dans le labyrinthe pour m’en faire une meilleure idée) ou si cela tient principalement du fait que j’ai trouvé le personnage principal agaçant au possible : toujours à se plaindre et à larmoyer sur son sort, un coup je suis télépathe et ça me déprime, un coup je ne le suis plus et ça me déprime tout autant, bref le genre de gars qui se complait dans un dénigrement perpétuel de lui-même et qui a le don de m’agacer plus qu’autre chose. Mais rien à redire côté écriture, qui tient plus que la route :
 
Je suis au point mort. Encalminé, statique, à l’ancre. Ou plutôt non, c’est un mensonge, ou bien si ce n’est pas un mensonge, il s’agit tout au moins d’une inexactitude bénigne, d’un groupe de métaphores erronées. Je reflue. Je reflue tout le temps. Ma marée est en train de baisser. Je me retrouve nu, vaseux, recouvert de mousses et d’algues brunes encore dégoulinantes et tendues vers le flot qui se retire. Des crabillons me parcourent en tous sens. Oui, je reflue, c’est-à-dire que je baisse, que je décline.
 
Le sujet principal pose la question sur la place qu’occupe une faculté dans l’existence d’un individu, sur la mauvaise utilisation de cette faculté mais aussi la dépendance et l’angoisse de la perte : qui suis-je sans ce pouvoir qui m’a été donné ? Le questionnement et le doute quant au talent, au « don » d’écriture pour Robert Silverberg, au « don » de télépathie pour David Selig ? On ne peut effectivement pas s’empêcher de penser que l’auteur ait mis beaucoup de lui-même dans son roman, y compris ses doutes existentiels quant à son talent d'écrivain.
 
Mais pourquoi David Selig tient-il à retrouver un pouvoir ? Pourquoi ne pas le laisser s’éteindre ? Il a toujours été une malédiction pour lui. Il l’a coupé de ses semblables, il l’a voué à une vie sans amour, laisse tomber, Duv. Laisse-le partir. Laisse-le te quitter. Mais d’un autre côté, sans ton pouvoir, qu’est-ce que tu es ? Sans cet unique, sans ce faible, sans ce périssable, sans cet inconsistant moyen de contact avec eux, comment pourras-tu les atteindre ? Ton pouvoir te relie à l’humanité, pour le meilleur et pour le pire, et c’est la seule attache que tu aies. Avoue-le. Tu ne peux pas te permettre de le laisser filer. Tu l’aimes et tu le méprises en même temps, ce don que tu possèdes. Tu as peur de le perdre, malgré tout le mal qu’il t’a causé. Tu es prêt à te battre pour te raccrocher à ses derniers lambeaux, même si tu sais d’avance que le combat est perdu. Lutte donc. Relis Huxley. Essaie l’acide, si tu l’oses. Essaie la flagellation. Essaie au moins le jeûne. Je renonce au chow mein. Je renonce au rouleau de printemps. Glissons une nouvelle feuille dans la machine et attaquons-nous à Ulysse en tant que symbole de la société.
 
Reste ces petites dissertations littéraires et scientifiques qui émaillent ici et là le récit et qui sont peut-être les seuls moments où le personnage s'exprime vraiment, où il y a enfin de la vie, de la passion, de l’implication.
 
Je pense que ma lecture aurait été tout autre si le personnage ne s’était pas autant auto-apitoyé sur lui-même.  Cet anti-héros ne suscitant aucune sympathie de ma part, j’ai lu ce roman avec un certain désintérêt et détachement au point où j’ai longtemps hésité à l’abandonner à son triste sort. Finalement je l’ai terminé sans trop bien savoir si j’avais bien fait de prendre sur moi tant tout me semblait insipide du début à la fin. Quand je vous disais que j’étais passée à côté.

lundi 9 avril 2012

Miséricorde de Jussi Adler-Olsen

Quatrième de couverture 

Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux d’acharnent-ils sur la jeune femme ? Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l’avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d’encre. Mais, faute d’indices, la police avait classé l’affaire. Jusqu’à l’intervention des improbables Carl Morck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d’origine syrienne. Pour eux, pas de cold case … 

Cette première enquête de l’inspecteur Morck, couronné par les prix scandinaves les plus prestigieux, signe le début d’une série best-seller qui compte déjà quatre tomes au Danemark. 

Faut-il pour autant crier au génie ? Heu non, faut pas pousser tout de même. Mais si vous aspirez à une lecture détente, ce livre est fait pour vous : personnages attachants, suspens, humour, reprise d’une affaire classée comme je les aime, tous les ingrédients se sont donnés rendez-vous pour vous faire passer une agréable lecture addictive sans prise de tête. 

En un mot, un thriller efficace qui rencontrera un large public. 

Au plaisir de lire les prochaines aventures des improbables Carl Morck et Hafez el Assad du Département V ! 


Axis de Robert Charles Wilson

Quatrième de couverture 

Menacée par un Soleil qui se transformera bientôt en nova, la Terre vit ses dernières années. Pour la plupart, les hommes ont franchi l'Arc des Hypothétiques et se sont installés sur le Nouveau Monde, Équatoria, notamment dans sa capitale, Port Magellan. C'est à partir de cette agglomération tentaculaire, hétérogène telle l'humanité, que Lise Adams cherche son père, un scientifique qui a disparu depuis bien longtemps et avait peut-être découvert quelque chose sur l'énigme que représentent les Hypothétiques. Alors que Lise tient enfin une piste sérieuse, grâce à son ancien amant Turk Findley, d'étranges cendres se mettent à tomber sur le Nouveau Monde. Et si celui-ci, tout comme la Terre, était condamné à brève échéance ? 

Que dire de Axis, la suite de Spin et deuxième tome de la trilogie des hypothétiques ? Un roman plutôt mou du genou et donnant très peu de réponses aux questions posées dans le premier tome. Moins prenant et plus condensé dans le temps que son prédécesseur, les personnages sont à peine esquissés et les éléments SF sont volontiers délaissés au profit de la quête mystique d’un petit groupuscule constitué de « quatrième âge ». Groupuscule qui tente de communiquer avec les hypothétiques, quitte à abandonner tout sens éthique dans le but de créer un être hybride, jeune enfant qui en grandissant pourrait intercéder en leur faveur auprès d’une puissance qui leur échappe et dont ils ont très peu de connaissances. 

Ce deuxième tome prend surtout l’allure d’un roman de transition mais n’entame tout de même pas mon envie de lire le troisième tome (Vortex) prochainement traduit en français. 

Une dernière remarque sur l’œuvre de l’auteur : Robert Charles Wilson semble avoir une nette prédilection pour tout ce qui a trait à la foi, à la quête et au mysticisme en général, thèmes très présents en tout cas pour ceux lus jusqu’à présent. Avec cette idée sous-jacente que nous ne sommes pas seuls dans l'univers et que nous sommes tous reliés les uns aux autres.