lundi 29 février 2016

Bilan du mois de février 2016

Films



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Les premiers, les derniers (2015) de Bouli Lanners ❤
Ni le ciel ni la terre (2015) de Clément Cogitore
Les Délices de Tokyo (An, 2015) de Naomi Kawase
Sicario (2015) de Denis Villeneuve
Marguerite (2014) de Xavier Giannoli ❤
Hungry Hearts (2014) de Saverio Costanzo
Les Enfants Loups, Ame & Yuki (2012) de Mamoru Hosoda ❤
Balada triste (Balada triste de trompeta, 2011) de Álex de la Iglesia
Lettres d'Iwo Jima (Letters from Iwo Jima, 2006) de Clint Eastwood
Zelig (1983) de Woody Allen ❤
L'étroit mousquetaire (1922) de Max Linder


* * *
Tout en haut du monde (2015) de Rémi Chayé
Hijacking ( Kapringen, 2012) de Tobias Lindholm
Mémoires de nos pères (2006) de Clint Eastwood
Section spéciale (1974) de Costa-Gavras
Chut... chut, chère Charlotte (Hush...Hush, Sweet Charlotte, 1964) de Robert Aldrich
Kongo (1932) de William J. Cowen
Dr. Jekyll et Mr. Hyde (1931) de Rouben Mamoulian
Parasol (2015) de Valéry Rosier
Voyage en Chine (2015) de Zoltan Mayer
Baby Balloon (2013) de  Stefan Liberski et Dominique Laroche
Le Skylab (2011) de Julie Delpy
Le Monde fantastique d'Oz ( Oz : The Great and Powerful, 2013) de Sam Raimi
Le Mort qui marche (The Walking Dead, 1936) de Michael Curtiz
Le Masque d'or (The Mask of Fu Manchu, 1932) de Charles Brabin et Charles Vidor 


* * (*)
Spectre (2015) de Sam Mendes
Snow Therapy (2014) de Ruben Östlund



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Valentin Valentin (2014) de Pascal Thomas
L'Amour est un crime parfait (2013) des frères Larrieu
The Bling Ring (2012) de Sofia Coppola




Romans/Nouvelles


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Alamut par Vladimir Bartol ❤
A l'Est d'Eden par John Steinbeck


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Une vie sur le Bosphore par Irfan Orga 
Siddhartha par Hermann Hesse
Mudwoman par Joyce Carol Oates
Marie Stuart par Stefan Zweig





BD



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La cavale du Dr Destouches (Futuropolis, 2015) de Christophe Malavoy, Paul et Gaëtan Brizzi et Louis-Ferdinand Céline 
Irmina  (Actes Sud, 2014) de Barbara Yelin et Paul Derouet ❤


* * *
La colère de Fantômas de Olivier Bocquet et Julie Rocheleau :
     Tome 1, Les bois de justice (Dargaud, 2013)
     Tome 2, Tout l'or de Paris  (Dargaud, 2014)
     Tome 3, À tombeau ouvert (Dargaud, 2015)
Affaire des affaires - Clearstream, l'intégrale (Dargaud, 2015) de Denis Robert et Yan Lindingre

dimanche 28 février 2016

Les premiers, les derniers de Bouli Lanners


Synopsis 

Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale. Et si c’était la fin du monde ? Dans cette petite ville perdue où tout le monde échoue, retrouveront-ils ce que la nature humaine a de meilleur ? Ce sont peut-être les derniers hommes, mais ils ne sont pas très différents des premiers. 

Bouli Lanners et Albert Dupontel, outre le fait qu’ils soient tous les deux acteurs et réalisateurs, ont la particularité de porter en eux ce que j’appellerai une certaine angoisse existentielle. Une anxiété commune qu’ils partagent assurément, même si elle s’exprime de manière très différente dans leur filmographie respective : plus tendre, plus poétique, plus pudique, plus émouvant chez l’un, plus vif, plus grand guignol, plus retors, plus sarcastique chez l’autre. Quoi qu’il en soit, je les aime beaucoup tous les deux et c’est un grand bonheur de les retrouver ensemble dans ce film qui a tout du road-movie, même s’il emprunte souvent les sentiers du film noir ou du western crépusculaire, tout en évoluant allégrement dans une dimension spirituelle et parfois même religieuse. Attention, il ne s’agit pas ici d’être plus catholique que le pape, tant certaines personnes risquent de ne pas trouver à leur goût le Jésus de Bouli Lanners, qui n’hésite pas à jouer de la gâchette pour aider son prochain.

Les paysages désolés, les infrastructures abandonnées et les ciels plombés de la Beauce servent de magnifiques écrins à ce qui pourrait s’apparenter à la fin d’un monde, ou du moins la fin d’un cycle, à moins que ce soit la fin d’une vie. Une trajectoire qui pourrait sembler toute tracée si la vie n’était pas faite de rencontres ; un agencement d’individus à un moment donné, qui parfois sont comme des planètes qui se cognent assez durement que pour s’anéantir, qui d’autres fois sont comme des planètes qui se frôlent sans conséquence apparente, mais qui pourtant feront dévier sensiblement leur centre de gravité. Car si nous commençons le film dans un monde à l’agonie, dans lequel la solitude, la fugacité de la vie et le doute se font la part belle, ce n’est que pour mieux adopter ensuite une certaine forme de résilience et de rédemption dans son cheminement. Et si l’espoir et l’optimiste étaient possibles ? semble nous dire Bouli Lanners, qui signe ici son film le plus personnel (c’est lui qui le dit) et le plus abouti de sa courte filmographie (c’est moi qui souligne). Un très joli film, dans lequel même les silences sont habités. 

Les premiers, les derniers de Bouli Lanners a remporté cette année le prix Europa Cinemas Labels et le Prix Oecuménique au Festival International du Film de Berlin.



Réalisateur : Bouli Lanners 
Acteurs : Bouli Lanners, Albert Dupontel, Suzanne Clément, David Murgia, Max von Sydow, Michael Lonsdale, Serge Riaboukine 
Origine : Belgique 
Année de production : 2015 
Date de sortie en Belgique : 24/02/2016 
Durée : 1h38 

 ☆☆☆☆


samedi 27 février 2016

Henry V de Laurence Olivier


Séduit par l’adaptation radiophonique de la pièce Henry V de William Shakespeare par Laurence Olivier, le producteur italien Filippo Del Giudice lui confie la réalisation d'un film à partir de la même œuvre. Cette première réalisation de ce grand spécialiste de Shakespeare, qui interprète également le rôle-titre, se révèle un véritable coup de maître, tant cette adaptation réunit avec bonheur l'histoire, l’humour, l’intelligence, l’aventure, sans oublier l’excellence de l’interprétation des acteurs et le soin apporté aux décors, qui font tout le charme de cette superproduction en Technicolor.

Le sujet n'est rien d'autre que les prétentions à la couronne de France du roi Henry V d’Angleterre, qui part en guerre contre Charles VI. Le film commence par une représentation théâtrale de l'histoire à l’époque élisabéthaine, et se poursuit dans la compagne française où auront lieu les préparatifs de la bataille d’Azincourt.  Celle-ci se soldera par une défaite cuisante dans le camp français et restera dans l'histoire comme la bataille qui marquera la fin de l’ère de la chevalerie, tant la cavalerie lourde du côté français se révèle impuissante face aux archers de l’armée anglaise, et ce malgré leur supériorité numérique. L’originalité de cette reconstitution de la bataille d’Azincourt (les scènes ont été en réalité tournées en Irlande neutre durant l’été 1943, elles engloutiront à elles seules le tiers du budget total du film) se retrouve également dans certains décors peints, qui ne sont pas sans rappeler les miniatures au Moyen Âge, constituant  de ce fait une excellente transition à la représentation théâtrale du début. Ce côté théâtral se retrouve également dans les costumes, le maquillage des acteurs et certaines attitudes, sans que jamais cela nuise au  film, suffisamment captivant de bout en bout.

Il est amusant également de voir les français à travers le regard des anglais, qui ne sont pas toujours montrés sous leur meilleur jour, se révélant à plusieurs reprises aussi orgueilleux que vaniteux. Bah, c’est de bonne guerre dirons-nous ! Il était d'autant plus important de valoriser l'armée anglaise que Winston Churchill demandera expressément à  Laurence Olivier d'en faire un film de propagande, et ce afin de remonter le moral des troupes britanniques de la Seconde Guerre mondiale.


Le film Henry V de Laurence Olivier reste encore de nos jours une grande réussite, qui mérite d'être vu ne fusse que pour la justesse de son interprétation du personnage principal, qui côtoie la perfection.

A la cérémonie des Oscars de l'année 1947, le film sera nommé dans différentes catégories, dont celle du meilleur film,  meilleur réalisateur, meilleurs décors, meilleure musique.  A défaut d'en gagner un seul dans une de ces catégories, Laurence Olivier recevra un Oscar d'honneur pour sa formidable performance en tant qu'acteur, réalisateur et producteur.  Un autre réalisateur très célèbre recevra également un oscar d'honneur cette année-là : Ernst Lubitsch.  Henry V est également classé à la 18e place dans le Top 100 des meilleurs films britanniques de l'histoire du cinéma , une liste établie par le British Film Institute en 1999.


Titre originel :  The Chronicle History of King Henry the Fift with His Battell Fought at Agincourt in France
Réalisateur : Laurence Olivier
Acteurs : Laurence Olivier, Robert Newton, Renée Asherson
Genre : Historique
Origine : Britannique
Année de production : 1944
Durée : 2h17min
D'après la pièce de William Shakespeare

Et pour les passionnés d'histoire, je vous invite à lire le billet de Frédéric, qui porte sur cette célèbre bataille : Le Drame d’Azincourt. Histoire d’une étrange défaite par Valérie Toureille

mercredi 24 février 2016

Marie Stuart de Stefan Zweig



Toujours, les hommes qui prétendent combattre pour Dieu sont les plus insociables de la terre ; parce qu’ils croient entendre des messages divins, leurs oreilles restent sourdes à toute parole d’humanité.

A propos de John Knox, Chapitre Retour en Écosse


Il est dans le caractère ardent et passionné de Marie Stuart de s’illusionner facilement. Les songe-creux de son espèce considèrent rarement les choses à leur vraie mesure ; ils ne les voient que telles qu’ils voudraient qu’elles fussent. Sans cesse balancés entre l’engouement et la déception, ces incorrigibles ne se dégrisent jamais complètement ; revenus d’une illusion, ils retombent aussitôt dans une autre, car l’illusion est leur véritable monde et non la réalité.

A propos de Marie Stuart, Chapitre Second mariage 1565


Marie Stuart, reine d'Écosse et reine consort de France, aurait pu prétendre également à la couronne d'Angleterre. C’est d'ailleurs en refusant de ratifier le traité reconnaissant les droits d’Élisabeth Tudor sur le royaume d'Angleterre qu’elle signa son arrêt de mort, dans la mesure où elle constitua jusqu’à la fin de sa vie une menace potentielle pour sa cousine, qui craignait de voir vaciller sa couronne, déjà si difficilement acquise. Mariée à trois reprises, Marie Stuart a l’art de se mettre dans des situations totalement rocambolesques, au point de devoir se réfugier auprès de sa rivale, Élisabeth Ire, qui la retiendra vingt ans captive avant de la faire condamner à mort pour trahison. En faisant exécuter à la hache Marie Stuart en 1587, celle qu’on disait criminelle (la reine d'Écosse aurait participé à l’élaboration du meurtre de son deuxième époux - Henry Stuart dit Lord Darnley - et ce avec l’aide de son amant le comte de Bothwell, avec lequel elle s’unira pour la troisième fois dès le forfait accompli) restera surtout dans les mémoires comme la martyre de la foi catholique qui affronta son destin avec courage et dignité. Si le décès de Marie Stuart inaugure d’autres décapitations à venir (Charles Ier Stuart, Louis XVI, Marie-Antoinette d'Autriche), elle n’en demeure pas moins l'ancêtre de tous les rois qui succédèrent à Élisabeth Tudor jusqu’en 1714. 

Katharine HEPBURN dans Mary of Scotland de John Ford (1936)

Ce destin tragique et diaboliquement romanesque inspirera de nombreux écrivains et cinéastes, et c’est assez naturellement que Stefan Zweig s’en emparera pour écrire sa biographie, même si de nombreuses zones d’ombres subsistent encore. Si j’ai déjà pu apprécier dans le passé d’autres biographies écrites par Stefan Zweig (comme Fouché, Érasme ou Amerigo), je ne peux pas m’empêcher de trouver que l’écrivain s’en sort cette fois-ci moins bien avec Marie Stuart. Manifestement entiché de la reine d'Écosse, une femme passionnelle au tempérament fougueux et entier mais finalement assez suicidaire, le biographe en perd parfois la mesure en se lançant de temps à autre dans ce que j’appellerai de la psychologie de comptoir. Ramener à plusieurs reprises la personnalité de Marie Stuart à son sexe (c’est une femme, entendez par là qu’elle est forcément gouvernée par ses sens au détriment de la raison) ou le conflit entre les deux reines à un crêpage de chignon, laissent tout de même assez perplexe. Je ne parlerai pas pour autant de misogynie de la part de Stefan Zweig, tant je pense que ces interprétations reflètent plus l’époque de son auteur qu’autre chose. A ces bémols s’ajoutent également quelques redites et autres partis pris suffisamment marqués pour en devenir un peu gênants.

Si cette biographie reste malgré tout intéressante dans son ensemble (j’ai appris pas mal de choses), j’en ai suffisamment gardé un gout de trop peu pour avoir envie de ne pas en rester là.


Marie Stuart de Stefan Zweig, Éditions Le Livre de Poche, Collection Littérature & Documents, 6 juin 2001, 411 pages

Note : 3 ½ sur 5

D'autres biographies romancées à découvrir sur ce blog :  

* D. de Robert Harris 
* Le roman de monsieur de Molière de Mikhaïl Boulgakov
* Fouché de Stefan Zweig


dimanche 21 février 2016

L'Orientale de Friedrich von Amerling

Friedrich von Amerling (1803, Vienne – 1887, Vienne) est l'un des portraitistes autrichiens les plus renommés du XIXe siècle. 

L'Orientale de Friedrich von Amerling

samedi 20 février 2016

Constantinople de Théophile Gautier

Extrait (Chapitre onze,  Les derviches tourneurs) :

Immobiles au milieu de l’enceinte, les derviches semblaient s’enivrer de cette musique si délicatement barbare et si mélodieusement sauvage, dont le thème primitif remonte peut-être aux premiers âges du monde ; enfin, l’un d’eux ouvrit les bras, les éleva et les déploya horizontalement dans une pose du Christ crucifié, puis il commença à tourner lentement sur lui-même, déplaçant lentement ses pieds nus, qui ne faisaient aucun bruit sur le parquet. Sa jupe, comme un oiseau qui veut prendre son vol, se mit à palpiter et à battre de l’aile. Sa vitesse devenait plus grande ; le souple tissu, soulevé par l’air qui s’y engouffrait, s’étala en roue, s’évasa en cloche comme un tourbillon de blancheur dont le derviche était le centre. 

[…] 

Un pauvre vieux, porteur d’un masque socratique assez laid au repos, valsait avec une vigueur et une persistance incroyables pour son âge, et sa figure commune prenait, sous l’excitation magique du tournoiement, une singulière beauté ; l’âme, pour ainsi dire, lui venait à la peau, et, comme un marteau intérieur, repoussait et corrigeait par dedans les imperfections de ses traits. – Un autre, de vingt-cinq ou trente ans, figure noble, régulière et douce, terminée par une barbe d’un blond roux, faisait songer involontairement au jeune Nazaréen, - le plus beau des hommes, - avec ses bras élevés au-dessus de sa tête , et que les clous d’une croix invisible semblaient retenir dans la même position. Je n’ai jamais vu une plus belle expression ascétique (…), une tête plus éperdue d’amour divin, plus noyée d’effluves mystiques, plus reflétée de lueurs célestes ; si dans l’extra-monde les âmes conservent l’apparence du visage humain, elles doivent assurément ressembler à ce jeune derviche tourneur.


1852, Théophile Gautier embarque à Marseille sur le Léonidas en direction de Constantinople. Ses récits de voyage nous livreront des portraits saisissants d’un monde oriental envoûtant mais déjà quelque peu influencé, et ce à son plus grand regret, par le monde occidental. Il découvre les marchés, les cafés, les mosquées et autres palais, il nous parle de la ville, mais aussi du Bosphore, des murailles de Constantinople, des quartiers miséreux, des incendies, des cimetières disséminés dans la ville, des bains turcs, du confinement des femmes, d’une nuit du ramadan, des meutes de chien et bien d’autres choses encore... 

Si mes pas m’ont menée vers les chroniques de Théophile Gautier, c’est à l’auteur Orhan Pamuk que je le dois, tant il en parle avec chaleur et reconnaissance dans son autobiographie intitulée « Istanbul, souvenirs d'une ville ». Si Théophile Gautier ne fut pas l'unique écrivain français de sa génération à prendre la route vers Constantinople, il semblerait, si l’on en croit Orhan Pamuk, qu’il fut un des seuls à sortir plus volontiers des sentiers battus, en ne se contentant pas de dévoiler les charmes exotiques de la ville mais au contraire, en laissant venir à lui ses subtiles effluves mélancoliques. 

Je termine ce billet en relevant une des inquiétudes de Théophile Gautier sur le chemin de Constantinople, alors qu’il s’apprête à apercevoir pour la première fois sur le Léonidas les rivages de la Grèce : « On éprouve toujours quelque appréhension à voir se formuler dans la réalité une terre entrevue dès l’enfance à travers la brume des rêves poétiques ». Voilà qui est joliment écrit Monsieur Théophile Gautier. 

Je ne résiste pas à illustrer le chapitre Les derviches tourneurs, dont est tiré l'extrait cité en présentation du livre, par une photographie d'une des œuvres de l'artiste Trevor Leat, qui représente un derviche tourneur en quelque sorte écossais.  Après tout, l'extase n'a pas de frontière :)

Derviche tourneur par Trevor Leat
Source de la photographie : http://www.chambre237.com/le-derviche-tourneur-ecossais-de-trevor-leat/

Constantinople de Théophile Gautier, préface par Stéphane Guégan (biographe de l'auteur), Édition Omnia, Collection Omnia Poche, 17 avril 2014, 417 pages.  Première édition : 1853


vendredi 19 février 2016

La Foire du Livre de Bruxelles et Le Festival International du Film d'Amour de Mons


La Foire du livre de Bruxelles a commencé depuis hier et prendra fin le 22 février 2016. Grande nouveauté cette année, l'entrée est gratuite ! Pourvu que ça dure... Et pour combattra la morosité ambiante, le thème de cette 46e édition n'est rien d'autre que  "Le bonheur à la page". Tout un programme.  Comme d'habitude,  une série de rencontres - conférences - débats seront organisées, sans oublier les dédicaces. Quelques noms au hasard (pas vraiment en fait) : In Koli Jean Bofane, Pierre Assouline, Olivier Adam, Philippe Claudel, Mathias Enard, Amélie Nothomb, Philippe Besson, Dany Laferrière, Richard Ford et bien d'autres encore. Pour plus de détails, c'est par ici le programme.

La Foire du Livre de Bruxelles, du 18 au 22 février 2016 à Tour & Taxis.


Ce week-end, ce sera également la 32ème édition du  Festival International du Film d'Amour de Mons.

Les films en compétition sont :

    BUCHAREST NON STOP de Dan Chisù - Roumanie
    DEGRADE de Tarzan et Arab Nasser - Palestine, France, Qatar
    DIXIELAND de Hank Bedford - Etats-Unis
    LES FRONTIERES DU CIEL de Fares Naanaa - Tunisie
    LES INNOCENTES de Anne Fontaine - France/Pologne
    LOS BANISTAS (LES BAIGNEURS) de Max Zunino - Mexique
    PER AMOR VOSTRO de Guiseppe Gaudino - Italie
    TETE BAISSEE de Kamen Kalev - Bulgarie/France/Belgique
    THE MEMORY OF WATER de Matias Bize - Chili, Espagne, Argentine, Allemagne
    VIRGIN MOUNTAIN (L’HISTOIRE DU GEANT TIMIDE) de Dagur Kari - Islande, Danemark
    WEDDING DOLL de Nitzan Giladi - Israël
Pour plus de détails, c'est ici que cela se passe.

Bref, il y a de quoi faire ces prochains jours.  Enjoy !




jeudi 18 février 2016

Le peintre Halil Paşa

Halil Paşa (ou parfois orthographié Halil Pacha) est un artiste turc né à Istanbul en 1857 et décédé à Istanbul en 1939.  Il est reconnu pour ses portraits et les paysages de sa ville natale. Après avoir étudié plusieurs années à Paris, il reviendra dans son pays avec une approche plus impressionniste de la peinture.  Il sera nommé professeur de dessin à l'école militaire de Constantinople.












lundi 15 février 2016

Une vie sur le Bosphore par Irfan Orga



Extrait
 
Je suis né à Istanbul, le 31 octobre 1908. À ma naissance, ma mère avait quinze ans, et mon père vingt. J’étais leur premier-né. Notre maison, perchée derrière la Mosquée bleue, était tournée vers la mer de Marmara. Elle se dressait à l’angle d’un petit cul-de-sac, séparée de la mer par un simple muret de pierre. C’était un endroit calme et très vert, avec une toute petite mosquée à proximité, et j’en garde l’un de mes tout premiers souvenirs, celui du bruit inlassable et doux de la mer de Marmara et du chant des oiseaux dans les jardins.


Mon avis

Ainsi débute l’autobiographie d’Irfan Orga, né au début du vingtième siècle dans une famille prospère qui va vivre, sans le savoir, les dernières années de l’Empire Ottoman, dans la mesure où cette vie de famille paisible et traditionnelle sera totalement chamboulée lorsqu’éclatera la Première Guerre mondiale. De nombreux jeunes hommes du pays, dont le père et l’oncle du narrateur, qui se retrouveront dans l’obligation de s’engager aux côtés des allemands, y perdront la vie. Se retrouvant rapidement dans le besoin, l’incendie de leur maison les précipite encore un peu plus dans une grande précarité. Obligés de s’adapter à cette existence nouvelle, ce sont tous les membres d’une famille, à présent « sans homme », qui vont devoir lutter pour leur survie avec leurs maigres moyens, non sans mal ni sans conséquences.

N’attendez pas de cette autobiographie un récit d’histoire richement documenté ou une prise de position sur les événements rencontrés au cours d’une vie tourmentée. Car une grande partie du roman se passe à hauteur d’enfant en temps de guerre, un enfant qui vit entouré d’une grand-mère capricieuse, d’une mère qui perdra progressivement la raison, d'un jeune frère et d'une petite sœur souffrant gravement de malnutrition. Ce qui donne lieu à un récit extrêmement touchant, émouvant et de plus en plus mélancolique au fil des pages, notamment lorsqu’on saisit à quel point le destin de la mère d’Irfan fut tragique, et culpabilisant pour son fils.

« Une vie sur le Bosphore est une autobiographie de larmes et d’au revoir », comme le résume très bien le propre fils de l’auteur, dans un épilogue d’une cinquantaine de pages. Un épilogue qui confère à l’ensemble une touche de tristesse et de compassion supplémentaires à l’égard de ce père, Irfan Orga, pour qui « la dignité, la vérité, la loyauté, la fidélité et la discipline de soi comptaient plus que tout le reste ». On ne peut que ressentir une vive empathie pour tous les membres de cette famille, avec comme points d’orgue deux beaux portraits de femmes (celui de la mère et de la grand-mère) plongées dans les soubresauts de l'histoire. Le tout porté par une écriture au demeurant fort simple mais convenant parfaitement à ce type de récit : nul besoin de fioritures, il s’agit d’aller à l’essentiel sans affectation ni détour du langage. 


Irfan Orga, présentation  par l’éditeur : 

Irfan Orga est né au début du siècle et a grandi à Istanbul. Il entre très jeune dans l’armée de l’air turque et devient officier de carrière. Lors de son premier séjour en Angleterre en 1942, il est l’invité de la Royal Air Force. En 1947, il s’installe définitivement à Londres avec sa femme anglaise et se consacre à l’écriture. En 1950, Une vie sur le Bosphore est publié en anglais, suivi de plusieurs essais historiques. Réédité en Angleterre trente ans après la première parution, Une vie sur le Bosphore a récemment été publié en Turquie et à travers l’Europe. 



Une vie sur le Bosphore par Irfan Orga, traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj, Éditions Le Livre de Poche, 09/11/2011, 608 pages. Éditeur d'origine:  Éditions des Deux Terres.


dimanche 14 février 2016

Et (beaucoup) plus si affinités de Michael Dowse


Lorsque Wallace (Daniel Radcliffe) rencontre Chantry (Zoe Kazan) pour la première fois lors d’une soirée, il en tombe immédiatement amoureux. Mais pour son plus grand malheur, Chantry est déjà engagée dans une relation de couple. A force de rencontres hasardeuses et ne parvenant pas à l’oublier, d’autant plus que l’entente est plus que cordiale entre eux, il s’engage progressivement dans une relation purement amicale. Mais l’amitié est-elle possible entre un homme et une femme lorsque l’attirance est au rendez-vous ?

Cela faisait longtemps que je n’avais plus vu une comédie romantique aussi charmante et réussie que celle-ci. Les dialogues sont assez savoureux et les situations sont tour à tour drôles, philosophiques, ironiques ou attendrissantes. Les acteurs sont de vrais acteurs (entendez par là : ils ne sont pas sortis d’un catalogue de mode) et leur interprétation est tout simplement de très bon niveau. Certes, ce film n’est pas un chef-d’œuvre et ne révolutionnera pas le genre non plus. Mais qu’importe, parfois on a juste envie de voir un bon petit film sympathique qui nous fera passer un agréable moment de détente et à ce niveau-là, il faut dire qu’il remplit parfaitement son office. En plus d’être romantique, il est assez malin pour être amusant sans jamais être vulgaire ni cynique. En un mot, ce film est rafraichissant comme tout !



Titre original : What If 
Réalisateur : Michael Dowse
Acteurs : Daniel Radcliffe, Adam Driver, Zoe Kazan
Origines : Canada Irlande
Genres : Comédie Drame Romance
Public : Tout public
Année de production : 2013
Date de sortie en Belgique : 08/10/2014
Durée: 1h38


Et bonne Saint-Valentin à toutes et à tous