vendredi 25 mai 2012

Pusher de Nicolas Winding Refn (film)


Synopsis 

A Copenhague, Frank vend de l’héroïne et fréquente le milieu de la petite criminalité. Sa dette envers le trafiquant serbe Milo l’incite à tenter un gros coup. Mais la police fait irruption pendant la transaction, et au cours de la poursuite qui s’ensuit, Frank perd à la fois la marchandise et l’argent. De rage, Frank expédie à l’hôpital son acolyte Tonny. Mais Milo commence à s’impatienter et se fait menaçant…

Premier volet de la trilogie et premier film du réalisateur.

Que dire de ce premier opus ? Mon sentiment est mitigé, j’y ai vu une sorte de sous-tarantino dopé au Dogme95 mais pas seulement, il a aussi son petit quelque chose en plus, c’est indéniable.

Pourquoi du sous-tarantino ? Ben c’est moins bon que son illustre prédécesseur mais on retrouve toutes ces petites scènes intimistes, ces discussions entre potes qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue mais qui donnent un petit supplément d’âme à ces revendeurs à la petite semaine. Importance aussi de l’univers musical du film.

Pourquoi Dogme95 ? Tout le film est tourné caméra à l’épaule, prise directe et que je te zoome, que je te dézoome, et que je passe de l’un à l’autre, et que je te contourne, et que je te cadre à moitié bref ça se veut cracra, inesthétique, vif, brutal, nerveux et ça l’est. Image flottante pour une attention flottante aussi en ce qui me concerne, je ne suis pas toujours parvenue à rester aussi concentrée que je l’aurais voulu.

J’ai pensé aussi au film C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux tant finalement on n’oublie jamais la personne en train de filmer les scènes même si elle n’est jamais visible en tant que telle. Un peu comme si on assistait à une sorte de reportage sur les dealers, donnant un côté très réaliste et très cru à l’ensemble.

Le meilleur du film ? La direction des acteurs, indéniablement. Les bas-fond plus vrais que nature. Et une tension paroxystique à la fin qui donne un final qui a vraiment de la gueule wouah quel plan sur le visage de l’acteur. On est dedans à ce moment-là, totalement à ses côtés et on flippe à mort, on est paumé de chez paumé tout en se préparant à bouffer le bitume. Très prenant, très dur, très émouvant aussi. Un final qu’on ne risque pas d’oublier tant il est intense à tous points de vue.


En conclusion, un premier film d’un réalisateur qui se cherche encore, mais ambitieux à mort tant on sent qu’il veut (et va) poser ses marques très rapidement. Pour public averti, cela va sans dire : c’est glauque, violent, pesant, nous sommes conviés à une véritable descente aux enfers, ni plus ni moins.