jeudi 29 mai 2014

Une peinture en passant, La ville lunaire de Paul Delvaux

La ville lunaire de Paul Delvaux

Paul Delvaux (1897 - 1994) est un peintre post-impressionniste, expressionniste et surréaliste belge.

Le reste est silence de Carla Guelfenbein

Quatrième de couverture

Tommy a douze ans, et une maladie cardiaque qui lui interdit les jeux turbulents des garçons de son âge. Caché sous une table, il s’amuse à enregistrer sur son Mp3 le joyeux verbiage d’un banquet nuptial. Et voilà que l’on parle de sa mère, brutalement disparue dix ans plus tôt. Une brèche s’ouvre dans les secrets si bien gardés d’une famille recomposée

Carla Guelfenbein nous convie à un roman psychologique sur les blessures intimes, l'incommunicabilité, les non-dits et les fragilités de l'enfance. Un roman sur les silences et la solitude des âmes, d'une très grande justesse et doté d'une belle sensibilité. Je vous le recommande vivement.

Auteur : Carla Guelfenbein
Traducteur :  Claude Bleton
Broché: 309 pages
Editeur : Actes Sud Editions (1 juin 2013)
Collection : Babel

mercredi 28 mai 2014

Docteur Mabuse de Fritz Lang


Synopsis

L'Allemagne au début des années 20, en proie à l'inflation, à l'affairisme et aux complots occultes, est le théâtre des aventures du docteur Mabuse, un homme aux visages multiples et aux identités changeantes.  Il est tour à tour spéculateur, faux-monnayeurs, psychanalyste et hypnotiseur.  Véritable incarnation du mal, passé maître dans l'art de la manipulation, il joue avec les hommes et leurs destins pour assouvir sa soif de pouvoir infinie.

Le docteur Mabuse de Fritz Lang est un film muet en deux parties : la première partie s'intitule "Le joueur, une image de notre temps" (155') et la seconde partie "Inferno, une pièce sur les hommes de ce temps" (115'). Cette adaptation du roman de Norbert Jacques, qui sortira en 1922, bénéficiera de la plus grande promotion pour un film à cette époque, et remportera un vif succès. Les sources d'inspiration du Docteur Mabuse sont multiples : Le cabinet du Dr Caligari de Robert Wiene (1920), le personnage anarchiste Fantômas ( 1910-1911), créé  par Pierre Souvestre et Marcel Allain ou encore Le Gollem de Paul Wegener (1920).

Le Docteur Mabuse est un personnage malfaisant qui incarne l'Allemagne des années 1918-1924. La première guerre mondiale aura détruit toutes les valeurs existantes et la jeune république de Weimar a bien du mal à faire face aux paiements des réparations imposés par le Traité de Versailles. L'époque est trouble, beaucoup de miséreux mais aussi de nouveaux riches font leur apparition : l'inflation, la spéculation, l'alcoolisme, les jeux illégaux, les crimes et les profiteurs de guerre foisonnent.   Le Docteur Mabuse sera le prototype de cette époque, une figure démoniaque prenant des multiples apparences, sorte de surhomme au sens Nietzschien mais dans son versant négatif, dans cette volonté de toute puissance et de retour au pouvoir, aussi destructrice soit-elle.

Il va sans dire que cette version restaurée, d'une durée totale de  4h30, demande de la patience. Mais comment passer à côté d'un tel personnage ?






Réalisateur :Fritz Lang
Acteurs : Rudolf Klein-Rogge, Aud Egede-Nissen, Gertrude Welcker
Origine : Allemagne
Année : 1922


mardi 27 mai 2014

Le Veau suivi de Le Coureur de fond de Mo Yan (nouvelles)

Cela faisait pas mal de temps que je voulais découvrir Mo Yan. Prudente, j’ai choisi comme première lecture un recueil de deux nouvelles mêlant ses souvenirs d’enfance dans la Chine rurale des années 60. C’est avant tout l’écriture de Mo Yan qui surprend, pleine de verve et de malice, truculente à souhait. Beaucoup d’humour et de situations surréalistes et pittoresques où l’absurdité, la roublardise, la stupidité et la cruauté ne font jamais défaut.

Une première lecture plus que satisfaisante, que je prolonge immédiatement par un roman nettement plus long : « Le supplice du santal ». J’y reviendrai donc prochainement.


Auteur : Mo Yan
Traducteur : François Sastourné
Genre : Romans et nouvelles - étranger
Poche: 216 pages
Editeur : Points (3 octobre 2013)
Collection : Points

dimanche 25 mai 2014

Ernst Ferdinand Oehme (peinture)

Burg Scharfenberg at Night de Ernst Ferdinand Oehme, 1827
Berlin, Alte Nationalgalerie

Cathedral in Winter de Ernst Ferdinand Oehme, 1821
Dresden, Galerie Neue Meister

Die Kapelle im Schnee de Ernst Ferdinand Oehme

Gotische Kirchenruine im Walde de Ernst Ferdinand Oehme, 1841

Kirchhof im Winter mit Wanderer de Ernst Ferdinand Oehme

Landschaft bei Maxen de Ernst Ferdinand Oehme, 1838
Chemnitz, Kunstsammlungen Chemnitz

Procession in the Fog de Ernst Ferdinand Oehme, 1828

Stille Weihnacht de Ernst Ferdinand Oehme, 1836

Waldinneres de Ernst Ferdinand Oehme

Ernst Ferdinand Oehme (Dresden, 1797 - Dresde, 1855)  est un peintre saxon du mouvement romantique allemand.

vendredi 23 mai 2014

L'homme qui aimait les femmes de François Truffaut


Synopsis

Noël 1976. Il n'y a que des femmes pour accompagner Bertrand Morane à sa dernière demeure. Avant sa mort, il avait écrit une autobiographie, le Cavaleur, où il racontait une vie entièrement consacrée aux femmes : de ses frustrations d'enfant avec une mère absente à sa première expérience avec une prostituée et à ses innombrables conquêtes. 

 « Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie. »


Ces paroles sont de Bertrand Morane (Charles Denner), un ingénieur à l'Institut d’Études de la Mécanique des Fluides mais surtout un grand amoureux des femmes, de toutes les femmes. Enfin surtout celles qui ont de belles longues jambes fuselées tant Bertrand semble totalement fasciné par leurs mouvements sous une jupe légère ou encore par leur froissements lorsqu'elles se croisent et se décroisent. Pourtant Bertrand ne peut se résumer à l'image que l'on se fait d'un vulgaire coureur ou cavaleur : il est avant tout un homme blessé qui essaye de combler les béances engendrées par le désamour d'une mère. Il porte en lui à jamais une sorte de gravité, une mélancolie sourde, une fragilité et une grande angoisse,  qui s'incarneront dans cette obsession morbide qui lui sera un jour fatale. Mais avant ce jour funeste, ces femmes seront surtout sa source d'inspiration pour l'écriture de son roman...

L'homme qui aimait les femmes est un condensé de toutes les thématiques du réalisateur : l'obsession, la passion, les femmes, la mort, la création et l'amour des livres. L'acteur Charles Denner, à la voix basse et profonde,  confère à cet homme une belle densité et une telle sincérité qu'il en devient touchant et désarmant.






Titre : L'homme qui aimait les femmes
Réalisateur: François Truffaut
Acteurs: Charles Denner, Brigitte Fossey, Nelly Borgeaud, Geneviève Fontanel, Leslie Caron, Nathalie Baye
Origine: France
Genre: Comédie dramatique
Année de production: 1977
Durée: 1h58

jeudi 22 mai 2014

L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut


Nous sommes en 1863, à Halifax (Nouvelle Ecosse au Canada). Adèle Hugo, la fille cadette de Victor Hugo, a traversé l’océan pour rejoindre l’homme qu’elle aime, le lieutenant britannique Pinson. Mais celui-ci ne partage pas ses sentiments. Elle s’obstine pourtant à lui témoigner son amour, et invente d’innombrables ruses pour le reconquérir. Sans aboutir pour autant, ce qui la plongera petit à petit dans la démence et la déchéance. 

Ce film, sombre et austère, nous fait traverser toutes les étapes de l'aliénation mentale d’une jeune femme abîmée par une passion obsessionnelle à sens unique. Une atmosphère étouffante et claustrophobe, accentuée par l’utilisation de plans serrés, souvent au plus près du visage d’Adèle H. (Isabelle Adjani), qui s’active, frémit, s’exalte, pleure, gémit et s’asphyxie dans de multiples cauchemars. 

Une fille au père manquant - l’illustre Victor Hugo - qui lui préférait sa fille aînée (Léopoldine Hugo), et qui demeura inconsolable de sa mort accidentelle à l’âge prématuré de 19 ans. Et si Charles, l’époux de Léopoldine Hugo, a fait le choix de mourir avec sa femme en ne voulant pas être sauvé sans ramener à la surface son épouse qui se noyait, Adèle H. choisit de suffoquer d’amour pour un homme qui ne l’aime pas en retour. Et si elle ne cessera de fuir ce père absent, au point de débarquer à Halifax sous un faux nom, elle sera cette femme sous l’emprise d’une seule idée obsédante, celle de récupérer cet amant qui lui échappe constamment. 

 En adaptant la biographie d’Adèle Hugo, écrite par l’américaine Frances Vernor Guille, le réalisateur François Truffaut nous conduit au cœur de l’absence, de la perte, de la souffrance et de la folie. Le témoignage d’une vie qui s’efface et d’une âme dépouillée entrée en solitude, celle de la fille oubliée d’un grand écrivain. 

Un film d’une belle intensité et peut-être un des plus beaux rôles d'Isabelle Adjani.



Titre :  L'Histoire d'Adèle H.
Réalisateur : François Truffaut
Acteurs :  Isabelle Adjani, Bruce Robinson, Sylvia Marriott, Joseph Blatchley, Reubin Dorey,
Origine : France
Genre : Drame
Année de production: 1975
Durée : 1h37

A découvrir également :

* Les Hauts de Hurlevent d'Andréa Arnold
* Moderato Cantabile de Peter Brook
* Les Félins de René Clément