mardi 31 décembre 2013

Dernier billet de l'année 2013

Je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année et à l'année prochaine.

Une petit photo de l'Atomium de Bruxelles (qui représente les neuf atomes constitutifs du cristal de fer) paré pour la circonstance :



A propos de mon bilan littéraire de l'année 2013


J'ai retenu dix romans, tous genres confondus, et un essai que j'ai particulièrement aimés en 2013.

Les lauréats 2013 sont : 

Du côté du roman

L'homme qui savait la langue des serpents d'Andrus Kivirähk (Estonie - 2013)

Épopée, mythe, conte, fable surréaliste et fantastique, texte fondateur et testamentaire. Crépusculaire, jouissif, ironique, universel. Ce roman est tout cela à  la fois et bien plus encore.








Du côté de l'essai 

Congo, Une histoire de David Van Reybrouck (Belgique - 2012)

Tout simplement incontournable pour comprendre le Congo, des premiers temps à nos jours. En donnant de l'espace aux voix africaines qui ont vécu l'histoire au jour le jour. Ce récit est avant tout humain, vibrant, riche en témoignages. Prix Médicis 2012 de l'essai.









Viennent ensuite les neuf romans suivants, sans ordre de préférence :

Confiteor de Jaume Cabré (Espagne - 2013)

Un roman labyrinthique dans lequel on ne se perd jamais, une vie entremêlée à toutes les autres, passées et présentes. 
Brothers de Yu Hua (Chine - 2008)

Une fresque magistrale de la Chine contemporaine à travers l’histoire de deux frères par alliance. Un grand roman furieux et d’une verve satirique incroyable.
Clara et la pénombre de José Carlos Somoza (Espagne - 2003)

Une critique acerbe de notre société et du monde de l'art à travers le polar. 
Delta noir de Bernice MCFadden (Amérique - 2013)

A travers la croyance des forces occultes, l’auteur fait revivre le vieux Sud avec une grande puissance d’évocation. Un roman dont les héroïnes sont tour à tour fortes, amoureuses mais aussi parfois diablement et cruellement séduisantes. Un roman sensuel, violent, âpre et sans concession. Une des plus belles voix de la littérature noire américaine.
La mémoire est une chienne indocile d'Elliot Perlman (Australie - 2013)

Un roman riche mais très dense pour deux sujets fondamentaux de notre histoire qui ne le sont pas moins : l'holocauste et la ségrégation raciale.
Les Leçons du Mal de Thomas H. Cook (Amérique - 2011)

Plus qu'un roman policier, Les leçons du mal est avant tout un roman noir au rythme lent mais qui arrive à nous ferrer presque malgré soi. Outre la division de classes de la société et le communautarisme, ce sont surtout les thèmes de la filiation, la transmission et l’hérédité qui sont abordés. Avec toute cette question du mal : peut-on transmettre en héritage la violence ?
Les mille automnes de Jacob de Zoet de David Mitchell (Angleterre - 2012)

Un roman foisonnant, plein de personnages haut en couleurs, amusant, intriguant, instructif. Un très bon roman d'aventures, tout simplement.
Retour indésirable de Charles Lewinsky (Suisse - 2013)

Charles Lewinsky sort de l’ombre un artiste aujourd’hui quelque peu oublié en nous contant le destin tragique de Kurt Gerron. 
Il nous reste très peu d’éléments biographiques de cet artiste mais l'auteur a réussi à combler les lacunes avec intelligence, humanisme et empathie.
Lointain souvenir de la peau de Russell Banks (Amérique - 2012)

Russell Banks est un humaniste, un vrai. Pourtant le sujet était on ne peut plus casse gueule (pédophilie, déviants sexuels) mais l'auteur ne s'est pas laissé dépassé par l'ampleur de son sujet et nous livre un roman qui pose question. Dérangeant mais interpellant.

Bilan du mois de décembre 2013










* * * *
Confiteor de Jaume Cabré ❤
Congo, une histoire de David Van Reybrouck ❤

Brooklyn Follies de Paul Auster
Le rêve du Celte de Mario Vargas Llosa ❤
Quai d'Orsay, tome 1 : Chroniques diplomatiques de Christophe Blain et Abel Lanzac [BD]


* * *
Maître de la matière d’Andreas Eschbach
L'Homme dans le labyrinthe de Robert Silverberg



**
L'échange des princesses de Chantal Thomas











* * * *
Le géant égoïste  (The Selfish Giant) de Clio Barnard - 2013 ❤
Circles de Srdan Golubovic  - 2013 ❤
A Touch of Sin de Jia Zhong-Ke – 2013
The Lunchbox de Ritesh Batra - 2013 ❤
Suzanne de Katell Quillévéré- 2013 ❤
Tel père, tel fils (Soshite chichi ni naru) de Hirokazu Kore-Eda - 2013 ❤
Les sentiers de la perdition (Road to Perdition) de Sam Mendes - 2002
2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick - 1968
La Vie passionnée de Vincent van Gogh (Lust for Life) de Vincente Minnelli - 1956
Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives) de Joseph L. Mankiewicz - 1949
L'homme de la rue (Meet John Doe) de Frank Capra - 1941
L'adieu aux armes (A Farewell to Arms) de Frank Borzage - 1932


* * *

La danse de la réalité (La danza de la realidad) d'Alejandro Jodorowsky - 2013
Henri de Yolande Moreau - 2013
Rêves d’or (La Jaula de Oro) de Diego Quemada-Diez - 2013 
Halima's Path de Arsen A. Ostojic - 2012
Room 237 de Rodney Ascher - 2012
Meek's Cutoff de Kelly Reichardt - 2010
Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet - 1995
Accident de Joseph Losey - 1967



dimanche 29 décembre 2013

Photos du jour : Wissant

Étant à Wissant, entre le Cap Blanc Nez et le Cap Gris Nez, pour y fêter les fêtes de fin d'année, je ne résiste pas à vous faire partager le ciel bleu que nous avons la chance d'avoir depuis deux jours.










vendredi 27 décembre 2013

Tel père, tel fils de Hirokazu Kore-Eda


Synopsis

Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l'hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’il a élevé n’est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste...

Si le scénario ne surprend pas tant nous percevons rapidement le propos du réalisateur, le fait d’avoir l’impression de connaître la partition qui va se jouer (sur un tempo adagio, c’est-à-dire relativement lent) n’empêche aucunement l’émotion de s’installer, émotion qui n’ira que crescendo tout au long du film.

Une histoire tout en sensibilité et qui revient sur les différences sociales, l’éducation, les attentes parentales et l’importance des liens du sang dans la filiation. Mais qui interroge avant tout sur la paternité ; quand et comment devient-on un père pour son enfant ? Car là se situe tout l’enjeu du film. Et nous suivons l’évolution d’un père qui confond devoirs, obligations, missions, descendance avec éducation et sentiment filial. Un film plein de grâces mais empreint d'une certaine violence psychologique également.

Petit commentaire à propos des échanges d'enfants à la maternité au Japon  : dans presque 100%  des cas, le père préférait récupérer son enfant biologique que de garder l'enfant qu'il avait élevé.  J'en ai encore des frissons.


 


Prix du Jury du Festival de Cannes 2013.

Note : 4/5

jeudi 26 décembre 2013

Suzanne de Katell Quillevéré


Synopsis

Suzanne et Maria sont fusionnelles, elles vivent une enfance heureuse malgré l’absence de leur mère, décédée quand elles étaient encore toutes petites filles. Nicolas, leur père mène tant bien que mal la barque, à la fois aimant et maladroit, jusqu’au jour où Suzanne tombe enceinte. Arrive le petit Charly, la famille s’est agrandie. Les années passent, Suzanne rencontre Julien, un garçon un peu voyou, ils tombent éperdument amoureux... Elle partira avec lui, abandonnant tout derrière elle.

C’est l’histoire, sur une vingtaine d’années, d’une jeune femme qui a perdu très tôt sa mère et qui tombera follement amoureuse d’un jeune homme à la vie un peu trouble, au point de s’oublier et de se perdre totalement dans cet amour. Le film revient sur les passages essentiels de sa vie, des moments intenses de fuite, d’abandon, de sacrifice, de doute, de perte d’identité, de remord et enfin de réconciliation.

Si Sara Forestier est poignante dans ce rôle de femme-enfant passionnée qui s’accroche à son homme au point de tout lui sacrifier, les seconds rôles ne sont pas en reste tant François Damien, qui joue le père de Suzanne, interprète ici sans doute son meilleur rôle avec une belle justesse de ton, sans oublier la sœur aimante et toujours attentive de Suzanne, jouée par Adèle Haenel, qui est tout aussi sincère et authentique.

Un film émouvant, construit en ellipses, et des personnages très attachants.




Note : 4/5

mercredi 25 décembre 2013

Tip Top de Serge Bozon (film)




Synopsis

Deux inspectrices de la police des polices débarquent dans un commissariat de province pour enquêter sur la mort d'un indic d'origine algérienne. L'une tape, l'autre mate, tip top.

Ce film explore beaucoup de pistes (la corruption policière, l’Algérie, le racisme, la relation de couple, le voyeurisme et autres perversions) pour n’en emprunter véritablement aucune. Il faut accepter ce postulat au risque de trouver le film inepte. Dispersé, le film l’est, sans conteste. Comme il est aussi foutraque, déjanté, outrancier et parfois même un peu répugnant.

Mais il y a tout de même de bonnes choses à prendre et le meilleur est bien la relation en miroir qui se noue entre les deux inspectrices de police jouées par Sandrine Kiberlain (le meilleur atout du film) et Isabelle Huppert. La fascination de la première pour la deuxième, le mimétisme qui se développe progressivement entre elles est absolument jubilatoire et m’a bien fait rire.

L’important n’est donc pas du tout l’enquête en cours mais bien tout ce qui se joue autour. Vive les digressions et les chemins de traverse semblent nous dire Serge Boson.

Le réalisateur s’amuse aussi en reprenant les stéréotypes que nous pouvons avoir sur les acteurs pour mieux en jouer (la froideur et le côté décalé d’Isabelle Huppert, l’étourderie et le côté lunaire de Sandrine Kiberlain, la violence chez Samy Naceri).

Tout est donc détourné dans ce film, qui se joue des codes, au risque de paumer plus d’un spectateur. J’en suis ressortie moi-même un peu abasourdie. Pas totalement séduite, loin s’en faut, mais j’ai passé tout de même quelques bons moments en partageant les délires du réalisateur. Un film marginal pour des personnages qui le sont tout autant.





Note : 3/5

lundi 23 décembre 2013

Musée Magritte Museum




Etre surréaliste, c'est bannir de l'esprit le "déjà vu" et rechercher le pas encore vu.

Magritte

Multidisciplinaire, cette collection est la plus riche au monde et comporte plus de 200 oeuvres composées d'huiles sur toile, de gouaches, de dessins, de sculptures et d'objets peints mais aussi d'affiches publicitaires, de partitions de musique, de photos vintage et de films réalisés par Magritte lui-même. 

Tableaux choisis :

L'incendie

La Saveur des larmes
La lecture défendue
Le domaine d'Arnheim
Le sang du monde
La voix du sang
La réponse imprévue
La magie noire
Le Bal Masqué
Les compagnons de la peur
Les grâces naturelles



L'empire de lumières


Passiflore



Le musée présente également une peinture des peintres suivants : Max Ernst, José Miró, André Masson, Paul Delvaux, Giorgio De Chirico.

Pygmalion de Paul Delvaux
Femme dans le jardin d'André Masson
L'armée céleste de Max Ernst


Musée Magritte Museum 


dimanche 22 décembre 2013

Maître de la matière d’Andreas Eschbach

Voilà un roman qui prend son temps dans la mesure où l’auteur prend soin de nous présenter dans le détail la rencontre, à Tokyo, de Charlotte, fille d’un ambassadeur, et de Hiroshi, fils d’une blanchisseuse. 

Deux enfants d’une dizaine d’années à peine mais une rencontre déterminante pour tous les deux, tant et si bien qu’ils ne cesseront plus de se perdre et de se retrouver tout au long de leur vie. Hasard ou destinée ? 

C’est en tout cas à cette période qu’Hiroshi prend conscience des disparités sociales et économiques engendrant des barrières souvent infranchissables entre les différentes classes sociales. Pourtant une solution toute simple se présente à son esprit pour faire éclater définitivement ces disparités : libérer l’homme de la servitude du travail par des moyens technologiques. Une solution qu’il essayera de mettre en œuvre toute sa vie tant les contraintes techniques pour y parvenir sembleront insolubles. Jusqu'au jour où un phénomène aussi inexplicable que menaçant fait son apparition sur une île isolée de l’océan Arctique, au large de la Sibérie.

Si le roman se lisait jusque là agréablement sans beaucoup de rebondissements (l’enfance à Tokyo, le campus universitaire américain pendant les années d’études), nous entrons à ce moment-là dans une deuxième partie beaucoup plus rythmée, au point que le roman prend parfois des allures de thriller typiquement américain. Mais l’auteur est plus habile que cela, et c’est plutôt à un mélange de genres qu’il nous convie : thriller, fantastique (Charlotte a la faculté de connaître l’histoire des objets à leur contact) et science-fiction. Les thématiques diverses ne sont pas en reste tant il est également question des conséquences du réchauffement climatique, de notre système économique, de l’évolution technologique, de la possibilité de vies extraterrestres et même de paléoarchéologie.

J’ai regretté le manque de psychologie des personnages, beaucoup trop linéaires et un brin caricaturaux, et le fait que nous ayons l’impression qu’ils n’évoluent guère au cours du temps.

En final, un roman divertissant avec une deuxième partie essentiellement portée sur le thriller et la science-fiction,  qui se lit agréablement et qui pose question sur les possibilités offertes par l’évolution de la robotique et de la nanotechnologie. Surprenant aussi dans sa conclusion, mais cela semble être un peu la patte d’Andreas Eschbach, tant il m’avait déjà cueillie avec le dénouement de son premier roman, « Des milliards de tapis de cheveux », qui lancera sa carrière littéraire.

« Maître de la matière » donne tout de même l’impression d’avoir été écrit en vue d'une éventuelle adaptation cinématographique, et c’est peut-être sa plus grande faiblesse.

samedi 21 décembre 2013

Chartwell, la maison de Churchill dans le Kent en Angleterre


Chartwell

Churchill et son épouse acquirent cette demeure située dans le Kent en Angleterre le 15 septembre 1922, et la conservèrent jusqu'à la mort de l'homme d’État, en 1965.  Les chambres ont été préservées à l'identique, avec des photos, des livres et des souvenirs personnels qui évoquent la carrière et les intérêts de Churchil. Mais c'est surtout le jardin à flanc de colline qui attire toute l'attention, jardin de toute beauté qui reflète l'amour de Sir Winston pour les  paysages et la nature. Au-delà des jardins, il y a une étendue de forêt avec des sentiers. 

Début de construction de la maison :  XVIe siècle.

Toutes les photos ont été prises en mai 2010.












A découvrir également :

* Hever Castle, dans le Kent en Angleterre