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Affichage des articles du janvier, 2010

Dom Juan ou Le Festin de pierre de Molière

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Quatrième de couverture « L’'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus » : voilà comment Dom Juan se justifie auprès de son valet Sganarelle, scandalisé de voir son maître tromper tout le monde autour de lui, des femmes les plus naïves qu'il séduit sans vergogne aux hommes les plus nobles qu'il mène par le bout du nez sans se démonter. De fait, Dom Juan n'a qu'une ambition : jouir de tous les plaisirs, sans jamais céder aux sirènes de la morale. Il lui faut toutes les voluptés et il les obtient facilement en manipulant ses victimes avec des mots trompeurs. Seule la mort pourrait l'arrêter : n'est-ce pas elle justement qui vient le chercher, lorsque la statue du commandeur s'anime sous ses yeux ? Comédie en prose écrite en 1664, alors que la représentation de Tartuffe était censurée et la pièce attaquée par le parti dévot, Molière s’empare d’un personnage déjà connu à l’époque et qui apparu pour la premiè...

Titus errant de Mervyn Peake

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« Titus errant » est le troisième volet de la trilogie de Gormenghast. Titus, le soixante-dix-septième comte d’Enfer, a aujourd'hui grandi. Ivre de liberté, de changements et d’aventures, il n’en peut plus des rites immuables et codifiés aux origines depuis longtemps perdues de Gormenghast, forteresse immuable et monde clos étouffant pour un jeune homme en quête d’identité. Véritable voyage initiatique, ce troisième volet se distingue des deux premiers par la forme et le contenu. Par la forme d’abord : « Titus errant » est composée avant tout de notes éparses de l’auteur, et certaines critiques n’ont pas hésité à faire le lien entre celles-ci et les premières manifestations de la maladie de Parkison dont sera atteint l’auteur. Par le contenu ensuite, dans la mesure où nous quittons les murailles et les dimensions démentielles du château de Gormenghast pour suivre les pas du jeune Titus errant. Si Gormenghast reste toutefois en filigrane, de par sa présence consta...

Gormenghast de Mervyn Peake

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Deuxième volet de la trilogie de Gormenghast, j’ai mis du temps à lire la suite du premier volet, un an très exactement. C’est que l’accès à l’univers baroque, sombre et déjanté de l’auteur demande des conditions de lecture particulières en ce qui me concerne, aimant me fondre dans les murailles du château de Gormenghast les froides et sombres soirées d’hiver, histoire de me mettre dans l'ambiance adéquate. J’ai toutefois mis du temps avant de replonger dans cet univers singulier, ayant dû attendre de dépasser les 150 premières pages avant de me sentir à nouveau happée par l’atmosphère oppressante et étouffante du château. Ce deuxième volet, intitulé « Gormenghast », porte légitimement le nom du château tant sa construction labyrinthique, ses dimensions - tellement énormes qu’elles nous semblent infinies-, sa décrépitude couplée à sa majesté ancestrale, son ombre même sur le village occupent une place prépondérante dans ce récit. Les personnages ne sont pourtant pas en reste...