lundi 15 juin 2015

The Farewell Party de Sharon Maymon et Tal Granit


Synopsis

Un groupe d’amis vivant dans une maison de retraite mettent au point une machine artisanale qui permet de mettre fin à la vie, afin d’aider un des leurs à apaiser ses souffrances. Des rumeurs commencent à se répandre sur l’existence de cette machine et ces artisans inventeurs doivent faire face à un dilemme émotionnel…


Si le droit de mourir sans acharnement thérapeutique avait déjà été abordé au cinéma, c’est bien la première fois que je le vois traiter sous le prisme d’un humour salvateur des plus bienvenus pour dédramatiser quelque peu un sujet des plus graves et délicats qui soit. Car il faut bien avouer que les sujets évoqués, comme la vieillesse, le dépérissement, la maladie et l’euthanasie, ne sont pas des plus sexy ni des plus racoleurs pour attirer le spectateur. Et pourtant il aurait tort de passer à côté de cette comédie dramatique où l’amitié, l’amour, et même la sexualité (et plus particulièrement l’homosexualité) se font la part belle. Un film tendre, sensible et bourré de charme, au ton drôle et décalé malgré la gravité du sujet. Une belle réussite pour une ode à la liberté de (bien) vivre et de choisir de mourir dans la dignité. Notons enfin l’interprétation remarquable des acteurs, la plupart méconnus chez nous mais certainement hautement appréciés en Israël.


Titre original : The Farewell Party
Réalisateurs : Sharon Maymon, Tal Granit
Acteurs : Ze'ev Revach, Ilan Dar, Levana Finkelstein, Hanna Rieber, Aliza Rosen
Origine : Israël
Genre : Comédie dramatique
Année de production : 2014
Date de sortie en Belgique : 13/05/2015
Durée : 1h33

9 commentaires:

  1. j'ai lu de bons commentaires sur ce film récent mais j'avoue que le sujet m'a fait peur peut être par manque d'humour ? Qui sait ce que dirait le pauvre bougre qui végète sur son lit d'hôpital et que sa mère sa mère refuse de laisser partir?

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    1. Le sujet fait peur mais il est tellement bien mené, avec humour et un ton décalé, qu'il serait vraiment dommage de passer à côté. Car c'est avant tout un hymne à la vie dont il s'agit. Maintenant je ne comprends pas tellement ton allusion à un fils qui végéterait car ce sont principalement des personnes plutôt âgées, malades à l'hôpital et sans possibilité de rémission.

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    2. je pense à ce pauvre vincent Lambert dans le coma depuis 2008 et que sa mère refuse qu'on le débranche alors que la cour européenne (5 juin 2015) est d'un autre avis et donne raison à sa femme et à son frère.

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    3. Je ne connaissais pas cette malheureuse affaire. J'ai moi-même été confronté à ce problème lorsqu'un membre de la famille fut victime d'un AVC aux alentours d'une cinquantaine d'années, et qui a conduit au locked-in syndrome (on est comme enfermé dans son corps qui ne répond plus à l’esprit). Dans le coma plusieurs mois, sa mère a pu faire la demande de ne plus le réanimer lors d’une de ses crises (notamment d’étouffement). Tout s’est relativement bien passé, mais j’ai pris conscience que si nous voulions éviter à nos proches de prendre des décisions lourdes de conséquence pouvant générer une certaine culpabilité et des désaccords entre parents (le cas dans cette affaire que tu cites), il valait mieux remplir une déclaration anticipée de volonté d'euthanasie au cas où nous ne serions plus en état de manifester clairement cette volonté au moment des faits. Je tarde encore à remplir ce document, pour deux raisons sans doute : c’est une démarche difficile à faire psychologiquement mais c’est aussi assez fastidieux (remplir le document en présence d’un médecin, avec deux témoins, enregistrement à la commune préférable). Et pourtant il faudrait vraiment que je le fasse, car c’est très important.

      Ceci dit, pour en revenir au film, le ton est nettement plus léger, car il s’agit avant tout d’une hymne à la vie, à l’amour et à l’amitié. Il ne faut pas avoir peur de le voir, j’ai mis moi-même trois semaines pour y aller mais je ne le regrette absolument pas.

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    4. Je voulais aussi ajouter qu'il y avait de l'humour mais non de la moquerie, il y a un réel respect pour les situations vécues.

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  2. Un sujet qui m'intéresse. Merci, Sentinelle.

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  3. Coucou ! Je ne suis pas sûr d'avoir envie de me frotter à un tel sujet actuellement, mais ça m'intéressera de voir ce film quand même, en DVD ou lors d'un très hypothétique passage à la télé.

    Il y a sans doute de belles choses à voir dans le cinéma israélien... et des choses variées, du reste, pour autant que je puisse en juger par ce que j'en connais (et par ce complément que tu apportes aujourd'hui). Merci de cette chronique, Sentinelle.

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    1. J'aime particulièrement ce que nous nommons l'humour juif, très présent dans la littérature mais aussi au cinéma, je pense notamment à "Zero Motivation" de Talya Lavie. Ce film traitait également d'un sujet difficile mais sous un ton alerte, vivant et humoristique. Et j'aime bien cette approche dans le cinéma car c'est aussi ça la vie : au pire moment, nous ne sommes jamais à l'abri d'un fou-rire, beaucoup de sentiments et d'émotions se mélangent et j'aime retrouver cet aspect-là dans les films.

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