Disons-le d’emblée, j’aime bien Thomas Gunzig : j’aime bien sa bouille, j’aime bien sa fantaisie, son sens du grotesque et du dérisoire, son côté décalé et son ton grinçant. Nous sommes du même âge et nous habitons la même ville, nous avons donc inévitablement quelques points communs, et pas des moindres (lire mon précédent billet portant sur ma lecture 10.000 litres d’horreur pure - Modeste contribution à une sous-culture).
Thomas Gunzig excelle surtout dans l’écriture de nouvelles, sa dernière publication Au Diable Vauvert et s’intitulant Assortiment pour une vie meilleure ne devrait pas le démentir (ce recueil de textes écrits entre 2004 et 2009 rejoindra sans nul doute très prochainement ma PAL déjà bien remplie).
« Mort d’un parfait bilingue » est le premier roman de l’auteur, premier roman pour lequel il empochera un des prix les plus prestigieux de Belgique : le Prix Victor Rossel, en 2001.
Nous sommes en pleine guerre, dans un pays qu’on ne nomme jamais mais qui n’est pas sans rappeler le conflit de l'ex-Yougoslavie. Guerre militaire mais aussi – et surtout - guerre médiatique où les émissions de télé-réalité tiennent le haut du pavé : jamais les sponsors-multinationales n’ont investi autant de sommes astronomiques, raison pour laquelle ils seraient prêts à sacrifier pères et mères sur l’autel de l’audimat.
Roman découpé en deux parties et alternant les chapitres : première partie où Chester est un légume dans une chambre d’hôpital sous les soins d’une garde-malade pas toujours très sympathique surnommée Nicotine, chambre d’hôpital dans laquelle il va petit à petit reprendre ses forces et retrouver la mémoire sur les circonstances de sa présence dans ce triste lieu et deuxième partie dans laquelle nous suivons Chester, mercenaire et assassin par nécessité, sur le chemin de cette drôle de guerre.
Satire de notre société, ce roman ne fait pas dans la dentelle : beaucoup de violence, de cynisme mais aussi d’invraisemblances. Il y a des choses intéressantes mais d’autres nettement moins, cela part un peu dans tous les sens et n’est pas toujours du meilleur goût non plus. Il n’en reste qu’il y a un ‘ton’ propre à l’auteur, mais qui n’est sans doute pas le mieux exploité dans ce premier roman.
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