dimanche 4 octobre 2009

L'anneau maudit de Selma Lagerlöf

Selma Lagerlöf (1858-1940) fut la première femme honorée du Prix Nobel de Littérature (1909). Auteur suédois, son œuvre la plus connue n’est autre que Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. Peut-être certains d’entre vous se souviendront mieux de l’adaptation en dessin animé japonais « Nils Holgersson », réalisé dans les années 80 par Hisayuki TORIUMI (le petit enfant sur le dos d’un jar qui accompagne les oies sauvages dans leur migration à travers la Suède jusqu'en Laponie, c’est Nils).

Une grande dame de la littérature que j’avais envie de découvrir depuis pas mal de temps, raison pour laquelle je n’ai pas hésité longtemps à me procurer l’excellent conte « L’anneau maudit » lorsque l’occasion s’est présentée.

Ce court récit fantastique nous plonge dans la Suède de roi batailleur Charles XII, plus précisément dans la région du Värmlan, région natale de Selma Lagerlöf qui connaît bien son histoire et les légendes qui la nourrissent.

Le roi Charles XII décide d’offrir, en reconnaissance des loyaux services de son fidèle officier, un anneau d’Or et d’Agathe au général Bengt Löwensköld. Le général Bengt Löwensköld en sera si honoré qu’il exigera d’être enterré, à sa mort, l’anneau au doigt. De quoi attirer malheureusement quelques convoitises…

Selma Lagerlöf reprend à son compte le mythe de l’anneau maudit qui passera de main en main avec tous les accidents, calamités et souffrances qui s’en suivront, feu Bengt Löwensköld ou plutôt son fantôme ne pouvant retrouver le repos qu’au jour où il récupérera l’anneau au doigt.

La lecture de ce court récit suffit à comprendre pourquoi Selma Lagerlöf est un grand écrivain : dès la lecture des premières phrases, vous êtes transportés dans les temps anciens d’une région lointaine avec le sentiment d’écouter l’histoire d’un conte au coin d’un feu de cheminée. Une grande conteuse que Selma Lagerlöf, qui nous livre avec des mots simples mais si convaincants un petit bijou qui mérite vraiment le détour !
 
« La peur » : je sais bien qu’autrefois beaucoup de personnes semblaient ignorer le sens de ce mot. J’ai entendu dire que bien des gens aimaient à se promener sur la glace tout juste formée de la nuit et ne connaissaient pas de plus grand plaisir que de conduire un traîneau mené par des chevaux à un train d’enfer. Certains même ne craignaient point de jouer aux cartes avec le sergent Ahlegård, bien qu’il fût de notoriété publique que son adresse au jeu lui faisait toujours gagner la partie. Je connais aussi quelques gaillards intrépides qui n’avaient pas peur d’entreprendre un voyage un vendredi ou bien de se mettre à table quand le couvert était mis pour treize personnes. Mais je me demande si un seul d’entre eux aurait eu le courage de passer à son doigt l’anneau maudit qui avait appartenu au vieux général Löwensköld, de Hedeby.


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