Avec Soko, Ariane Labed, Karim Leklou, Ginger Romàn
Date de sortie en Belgique : 07/09/2016
Deux jeunes militaires, Aurore et Marine, reviennent d’Afghanistan. Avec leur section, elles vont passer trois jours à Chypre, dans un hôtel cinq étoiles, au milieu des touristes en vacances, pour ce que l’armée appelle un sas de décompression, où on va les aider à « oublier la guerre ». Mais on ne se libère pas de la violence si facilement…
Ce film pose essentiellement trois questions : quelle est la place de la femme dans un milieu aussi masculin que celui de l’armée, quel retour « à la normale » est envisageable après avoir affronté la guerre et la mort de ses compagnons d’armes, quelle est la place du libre arbitre dans un système aussi hiérarchisé, qui repose avant tout sur la soumission et l’obéissance aux ordres ? On ne peut pas reprocher aux réalisatrices Delphine et Muriel Coulin de manquer d’ambition, tant les sujets abordés sont intéressants. Et si la tension n’arrête pas de monter crescendo tout au long du film (et c'est sans nul doute son meilleur atout), je n’ai pas pu m’empêcher d’être gênée par le fait qu’il n’évite malheureusement pas certains clichés ou certains raccourcis. Je ne doute pas qu’il faille dénoncer certains faits, mais le faire de manière si appuyée, comme dans la dernière partie du film, finit par déforcer le propos plus qu’autre chose. Un film qui reste malgré tout intéressant, même s’il ne m’a pas totalement convaincue.
Coucou Sentinelle. Welcome back ! ;-)
RépondreSupprimer"Voir du pays" a un temps titillé mes envies cinéma, mais finalement, je n'ai pas été assez motivé pour une histoire contemporaine autour de la guerre. Tu soulignes à juste titre l'intérêt des thématiques que le film souligne, mais j'ai eu envie d'un peu plus de légèreté.
En revanche, Ariane Labed est une jeune actrice qui, je crois, gagne à être connue. Je suis un poil moins convaincue par Soko, mais c'est un peu injuste de ma part: je crois surtout qu'à mes yeux, le personnage public "parasite" un peu son travail d'actrice.
En tout cas, merci pour cette nouvelle chronique ! :-)
Coucou Martin,
SupprimerMerci pour ton accueil à mon retour de vacances ! Et si j'ai beaucoup aimé Madrid, je ne suis pas mécontente d'être revenue dans mon petit Bruxelles "tranquille", tant cette escapade madrilène m'a épuisée sur la fin. Que de monde, que de nuisances sonores dans les rues, du matin au soir et du soir au matin. C'est fou.
"Voir du pays" peut très bien se voir sur petit écran. Ceci dit, je ne regrette pas non plus d'être allée le voir au cinéma, même si je lui trouve quelques défauts. Ariane Labed joue un personnage plus subtil que celui joué par Soko, qui reste essentiellement dans le registre agressif. Comme je ne connais pas du tout le personnage public de Soko, je pense pouvoir apprécier plus favorablement son travail d'actrice. Pour tout te dire, je l'ai découverte dans Augustine d’Alice Winocour, un film qui n'a pas fait l'unanimité à l'époque mais qui m'avait pourtant convaincue. Je l'ai trouvé excellente dans ce film. Ici, je suis un peu moins enthousiaste mais je pense que c'est le côté plus monolithique de son personnage qui en soit la cause, offrant un travail d'acteur moins diversifié, moins nuancé et moins sympathique que celui joué par Ariane Labed. Concernant cette dernière, je gage qu'elle fera encore beaucoup parler d'elle (et en bien) dans les années à venir. Elle était excellente aussi dans le film Préjudice d'Antoine Cuypers.
Je te dis à bientôt Martin !
Bientôt, c'est maintenant ! ;-)
RépondreSupprimerJuste pour ajouter un mot sur les actrices. Soko est une artiste que je crois sincère, mais son côté touche-à-tout (elle fait aussi de la musique, notamment) lui donne (à mes yeux, hein ?) l'image d'une fille un peu dispersée, qui se donne des airs. C'est un peu injuste, parce que je n'ai pas vu beaucoup de son travail et que je me contente de la juger sur quelques apparitions à vrai dire fugitives. J'avais aimé son rôle et sa manière de le jouer dans le film où je l'ai vue pour la première fois, "À l'origine".
Ariane Labed me semble capable d'une belle intensité et, pour le peu d'interviews que j'ai lues d'elle, elle m'a paru bien concentrée sur son travail de comédienne. Je l'avais trouvée excellente dans ce film difficile qu'était "Une place sur la terre"... tourné à Bruxelles, tiens donc ! ;-)
Ah mais oui dis donc, Ariane Labed est aussi l'actrice qui a joué dans "Une place sur la terre" de Fabienne Godet. Je n'ai pas fait le rapprochement, merci donc pour cette précision. J'avais bien aimé ce film d'ailleurs, trouvant très belle cette rencontre entre ces deux personnages (Ariane Labed et Benoît Poelvoorde).
SupprimerJ'ai jeté un œil sur les photos de Soko lors de son dernier passage au festival de Cannes. Pas terrible l'image qu'elle renvoie, mais bon, c'est le festival de Cannes aussi... bon ok, j'arrête de fustiger ce côté paillette que je déteste ;-)
Je suis tout à fait d'accord, le dernier quart d'heure gâche vraiment le film.
RépondreSupprimerQuelle idée bizarre de ce viol comme si les mecs devaient forcément passer leurs nerfs sur leurs collègues. Si ça révèle une réalité, il faut la dénoncer violemment et pas en faire ce que les réalisatrices en font. Si c'est une "fantaisie" scénaristique, c'est totalement à côté de la plaque.
Tout à fait d'accord avec ce que tu dis. D'abord je trouve cette idée stupide et caricaturale (les mecs, forcément, ils ne pensent qu'à violer les femmes à la moindre occasion, c'est dans leur nature). Pour moi, ça ne passe pas déjà. Deuxièmement, quand on voit ce que les réalisatrices en font, j'ai presque envie de me mettre en colère, car elles n'en font rien du tout !!! Comme si encore une fois c'était presque normal que les femmes se fassent violer, comme si c'était leur destinée. Qu'elles se débrouillent avec ça toutes seules. Non non non, ça passe pas là non plus, c'est trop nul !!!
Supprimer