jeudi 20 juillet 2017

Ils sont passés à la télé : les flops du mois de juillet

La Confrérie des larmes de Jean-Baptiste Andrea
Avec Jérémie Renier, Audrey Fleurot, Mélusine, Bouli Lanners
France, Belgique, Luxembourg.  Date de sortie : 2013


Gabriel, un ancien flic désabusé qui a plongé dans l’alcool et les petites magouilles suite au décès de sa femme, élève seul sa fille Juliette. A court d’argent, il finit par accepter une combine très bien rémunérée pour peu qu’il ne pose aucune question sur sa nouvelle mission : déposer une mallette aux quatre coins du monde sans en connaître le contenu. Gabriel devient un homme pressé tout autant que riche, mais également un père absent. Curiosité aidant, les ennuis vont bientôt commencer… 

Jean-Baptiste Andrea a essayé de réaliser un thriller français à l’américaine et le spectateur ne demande qu’à y croire dans un premier temps. Hélas, l’intrigue tourne en rond et on commence à trouver le temps interminable à la moitié du film. Jérémie Renier n’a définitivement pas la carrure pour incarner ce type de rôle, il a beau faire des efforts, s’épaissir, se teindre les cheveux et froncer les sourcils, ça ne marche pas. Le côté caricatural du personnage ne devant pas aider non plus. Ceci dit, Audrey Fleurot fait encore moins bien, on se croirait dans un mauvais feuilleton policier français. Que dire de Bouli Lanners, qui apparaît à la toute fin du film (lors d’un épilogue tellement grotesque qu’il en devient mémorable à sa façon) et qui semble se demander ce qu’il vient faire dans cette galère. Nous aussi, on se le demande.


A Scanner Darkly de Richard Linklater
Avec Keanu Reeves, Winona Ryder, Robert Downey Jr., Woody Harrelson, Rory Cochrane
Etats-Unis. Date de sortie : 2006


Non, mais c’est quoi ce film ? Pourtant, on a connu pire comme brochette d'acteurs. Mais non seulement la plupart cabotinent furieusement (la palme d’or revient à l’acteur Woody Harrelson, talonné de très près par Robert Downey Jr et Rory Cochrane) mais ils sont tous retouchés par un programme d’animation assez immonde dans son genre. Un truc expérimental sans doute, affreux et à ne plus jamais réutiliser. Le pitch ? L’Amérique est en guerre contre la drogue, et l’agent d’infiltration Bob Arctor (joué par Keanu Reeves, insipide) se voit contraint de jouer les taupes auprès de ses amis. Il commence à péter les plombs lorsqu’il reçoit l'ordre de s'espionner lui-même, sa consommation de stupéfiant et la paranoïa ambiante faisant le reste. Cette adaptation du roman Substance mort de Philip K. Dick (que je n’ai pas lu, impossible de comparer) étouffe le spectateur sous un déluge de paroles inutiles et de gesticulations épuisantes à voir. L’intrigue est embrouillée, on ne comprend rien, on s’ennuie ferme et on attend la délivrance du générique de fin avec impatience. Ce n'est pas mauvais, c'est très mauvais.



Moi, Peter Sellers de Stephen Hopkins
Avec Geoffrey Rush, Charlize Theron, Emily Watson, John Lithgow
Grande-Bretagne, Etats-Unis.  Date de sortie : 2004


Mais pourquoi ai-je vu ce film ? Portrait toujours et exclusivement à charge de l’acteur, il est montré tour à tour égoïste, antipathique, narcissique, caractériel, superficiel, cocaïnomane, colérique, homme à femmes, mauvais époux (il se mariera quatre fois), mauvais père et mauvais fils. Que reste-t-il ? Il était bon acteur, ouf, c’est déjà ça. Mais il ne vivait que pour ses rôles et semblait creux et vide dans la réalité, un type sans personnalité en somme (du moins, si on retire toutes ses faiblesses). Il y a plusieurs séquences vraiment éprouvantes, comme celle avec sa mère au téléphone sur son lit de mort, alors qu’il ne daigne même pas se déplacer (il est sur le lieu d’un tournage et il est fort demandé) en lui faisant comprendre qu’elle exagère comme d’habitude et qu’il viendra prochainement prendre une tasse de thé lorsqu’il en aura le temps. Ce type est abject, enfin tel qu’il est dans le film. Et ce jusqu’au générique de fin, qui ne l’épargne pas non plus. Mais où est passé le formidable acteur de mon enfance ? J’ai passé deux heures en compagnie d’un monstre et il m’a poursuivi jusque dans mon lit dans la mesure où j’en ai fait des cauchemars. Mais quel est l’intérêt de présenter Peter Sellers sous un jour aussi médiocre ? J'ai le sentiment que cette adaptation cinématographique du roman de Roger Lewis (The Life and Death of Peter Sellers) va forcément déteindre sur ma façon de voir dorénavant ses films et je le regrette amèrement.


6 commentaires:

  1. Coucou Sentinelle !

    Bonne fête nationale !

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    1. Oh merci Mimi ! Un jour de congé en plus, cela fait du bien :-)

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  2. Assez d'accord sur le biopic raté (et frustrant) sur Sellers. J'ai par contre un très bon souvenir du film de Linklater, qui en tant qu'adaptation est vraiment réussi (le livre est à mes yeux un des touts meilleurs de son auteur). Le procédé de l'animation en cell-shading me semblait plutôt approprié pour mettre en scène ces visions hallucinogènes, mais je peux comprendre que son esthétique rebute, et que dans ce cas-là il soit impossible d'entrer dans le film.

    E.

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    1. Concernant le film de Linklater, je suis contente pour lui qu'il ait des amateurs (il n'a d'ailleurs pas une mauvaise moyenne sur allociné, pour peu que cela puisse signifier quelque chose). Mais tout m'a rebuté dans ce film : le propos confus, le mauvais jeu des acteurs, l'esthétisme... Son seul mérite, c'est de me rappeler que je n'avais pas encore lu ce roman de Philip K. Dick, dont je suis assez fan en général (Le Dieu venu du Centaure, Le Temps désarticulé, À rebrousse-temps, Ubik etc - que de bons souvenirs).

      Quant au biopic sur Sellers, je n'ai pas été non plus totalement convaincue par l'interprétation de Geoffrey Rush. Reste Emily Watson, impeccable, comme toujours j'ai envie de dire.

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  3. Ah oui il le semblait bien. Merci d'avoir guidé mes pas. J'imagine que ne pas connaître mon avis t'aurait manqué.
    Donc j'ai vu les 3.
    Aucun souvenir de la Confrérie... Je me souviens que Peter Sellers était puant dans le film mais je n'en garde pas de souvenir non plus.
    Par contre le Scanner m'avait fort impressionnée en bien. Je crois même me souvenir que la fin m'avait bouleversée.
    Voilà. On se sent pas mieux en s1chavt ça ? 😅

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    1. Ah ça oui alors, je vais pouvoir dormir tranquille en sachant ce que tu en pensais :-D

      Aucune souvenir de la Confrérie, même pas cette fin grotesque que je pensais inoubliable tellement elle était débile ? Peter Sellers, il doit encore se retourner dans sa tombe. Scanner, la fin t'avait bouleversée ? Je dois faire un effort pour m'en souvenir. Visiblement, je suis totalement passée à côté.

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