Quatrième
de couverture
Une
nuit d'octobre, Tyler Dupree, douze ans, et ses deux meilleurs amis, Jason et
Diane Lawton, quatorze ans, assistent à la disparition soudaine des étoiles.
Bientôt, l'humanité s'aperçoit que la
Terre est entourée d'une barrière à l'extérieur de laquelle
le temps s'écoule des millions de fois plus vite. La lune a disparu, le soleil
est un simulacre, les satellites artificiels sont retombés sur terre. Mais le
plus grave, c'est qu'à la vitesse à laquelle vieillit désormais le véritable
soleil, l'humanité n'a plus que quelques décennies à vivre... Qui a emprisonné
la terre derrière le Bouclier d'Octobre? Et s'il s'agit d'extraterrestres,
pourquoi ont-ils agi ainsi ?
Spin
est le roman le plus ambitieux de Robert Charles Wilson à ce jour. Une ambition
récompensée en septembre 2006 par le prix Hugo, la plus haute distinction de la
science-fiction.
J’ai
le sentiment que Robert Charles Wilson écrit des romans SF comme d’autres auteurs
écrivent des romans fantastiques : un événement étrange survient dans le
quotidien, et si cet événement se rapproche plus de faits technologiques
(références SF) que de faits surnaturels (références fantastiques), ce n’est
qu’un prétexte pour mieux analyser le comportement de quelques-uns face à ce
phénomène. Il s’éloigne de ce fait des codes du genre SF mais permet d’élargir
son lectorat en incluant les aspects psychologiques et intimistes tels que le
sentiment de peur, d’angoisse, les réactions de fuite, mais aussi la
nécessité de comprendre où l'on va.
Donc
d’un côté Robert Charles Wilson braque ses projecteurs sur les galaxies et
autres trouvailles technologiques, de l'autre il se focalise essentiellement
sur deux ou trois personnages au maximum.
Et
c'est ce que j'aime justement chez l'auteur : ces références multiples aux
personnages, à l'intimité et aux émotions même si nous sommes par ailleurs dans
un roman SF. Ses romans distillent un certain charme je trouve, qu'on ne
retrouve pas toujours dans les autres romans du même genre. Maintenant on
adhère ou pas. Idem dans le fait que les solutions envisagées soient souvent
bancales : nous sommes dans l'impuissance, l'inconnu, les personnages font ce
qu'ils peuvent et se plantent souvent. Cette façon humaine et humble de faire
face à l'inattendu et l'inexpliqué à l'issue plus qu'incertaine apporte un
petit supplément d'âme à ses romans.
Maintenant
je ne trouve pas non plus que Robert Charles Wilson soit un auteur
incontournable mais je trouve ses romans plaisants et très agréables à lire.
« Nous sommes tous mortels, mais nous avions la consolation de savoir que l’humanité nous survivrait. »« Quand les gens arrivent à comprendre à quel point l’univers est grand et la vie humaine courte, leurs cœurs appellent. Parfois c’est un cri de joie : je pense que c’était le cas pour Jason, je pense que c’est ce que je ne comprenais pas chez lui. Il avait un don pour l’admiration. Mais pour la plupart d’entre nous, c’est un cri de terreur. Terreur de l’extinction, de l’absence de signification. Nos cœurs appellent. Peut-être Dieu, ou peut-être juste pour briser le silence. »« Le temps est un levier utile. L’ingrédient actif est plutôt la vie. Dans l’abstrait, je veux dire, le côté réplication, évolution, complexification. L’habitude de la vie de remplir fentes et crevasses, de survivre d’une manière inattendue. Je crois en ce processus : il est robuste, obstiné. »« Il existe tant de temps différents. Celui par lequel on mesure nos vies. Les mois et les années. Ou le grand temps, celui qui soulève les montagnes et crée les étoiles. Ou toutes les choses qui se passent entre deux battements de cœur. C’est difficile de vivre dans tous ces temps-là. Et facile d’oublier qu’on vit dans tous. »« Comment construire une vie sous la menace de l’extinction ? Cette question a défini notre génération. »