lundi 30 novembre 2015

Bilan du mois de novembre 2015


Films


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Avril et le monde truqué (2015) de Christian Desmares et Franck Ekinci
Captives (The Captive, 2014) d'Atom Egoyan
Maléfique (Maleficent, 2014) de Robert Stromberg
Les Sorcières de Zugarramurdi (Las brujas de Zugarramurdi, 2013) d'Alex de la Iglesia
Le Jour des Corneilles (2011) de Jean-Christophe Dessaint 
Cadillac Records (2008) de Darnell Martin
Match Point (2005) de Woody Allen
Ces garçons qui venaient du Brésil (The Boys from Brazil, 1978) de Franklin J. Schaffner
Annie Hall (1977) de Woody Allen
Le secret (1974) de Robert Enrico
Frontière chinoise (7 Women, 1966) de John Ford
Celui par qui le scandale arrive (Home from the Hill, 1960) de Vincente Minnelli 
La comtesse aux pieds nus (The Barefoot Contessa, 1954) de Joseph L. Mankiewicz
Le Corbeau (1943) de Henri-Georges Clouzot
Shanghaï Express (1932) de Josef von Sternberg
Tartuffe (1926) de F.W. Murnau


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Slow West (2014) de John Maclean
Pas son genre (2013) de Lucas Belvaux
Poll (2010) de Chris Kraus
La Régate (2008) de Bernard Bellefroid
2 days in Paris (2007) de Julie Delpy
Hope and Glory (1987) de John Boorman
Le Doulos (1962) de Jean-Pierre Melville
Ordet (1955) de Carl Theodor Dreyer
Casque d'or (1952) de Jacques Becker


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2 days in New York (2012) de Julie Delpy
L'Inconnu dans la maison (1992) de Georges Lautner
Frenzy (1972) d'Alfred Hitchcock
Quatre mouches de velours gris (Quatre Mosche di Velluto Grigio, 1971) de Dario Argento
L'homme au crâne rasé (1965) d'André Delvaux
La chienne (1931) de Jean Renoir
Le Mécano de la Générale (The General, 1926) de Clyde Bruckman et Buster Keaton
Regeneration (1915) de Raoul Walsh


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Fatima (2015) de Philippe Faucon
Anton Tchékhov 1890 (2015) de René Féret
La prochaine fois je viserai le coeur (2014) de Cédric Anger
Les inconnus dans la maison (1942) de Henri Decoin
The Salvation Hunter (1925) de Josef von Sternberg



Romans/Nouvelles


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La langue de ma mère (Sprakeloos, 2009) de Tom Lanoye 
L'année des volcans (2014) de François-Guillaume Lorrain
Le cas Eduard Einstein (2013) de Laurent Seksik
Nouvelle : Ce que disent les morts (What the Dead Men Say, 1964) de Philip K. Dick
L'aîné des Ferchaux (1945) de Georges Simenon
Nouvelles : Les soirées du hameau (Вечера на хуторе близ Диканьки, 1830 - 1832)  de Nicolas Gogol


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L'architecte du sultan (2015) d'Elif Shafak



Exposition


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NERVIA / LAETHEM-SAINT-MARTIN. Traits d’union au Musée d'Ixelles de Bruxelles


vendredi 27 novembre 2015

Le peintre Pierre Bonnard

Pierre Bonnard (Fontenay-aux-Roses, 1867 - Le Cannet, 1947)  est un peintre, graveur, illustrateur et sculpteur français. Il adhère au groupe artistique des nabis (mot hébreu signifiant prophètes), composé d'Édouard Vuillard, Maurice Denis et Félix Vallotton. Il maintient toutefois une certaine indépendance par rapport au groupe, permettant à son style de s'épanouir plus librement.

Le Cannet par Pierre Bonnard, 1889
Collection privée

Femmes au jardin, 4 panneaux par Pierre Bonnard, 1890-1891
Paris, Musée d'Orsay

Femmes au chien par Pierre Bonnard, 1891
Williamstown, Sterling and Francine Clark Art Institute

Intimité par Pierre Bonnard, 1891
Paris, Musée d'Orsay

Crépuscule ou La Partie de Croquet par Pierre Bonnard, 1892
Paris, Musée d'Orsay

Le Peignoir  par Pierre Bonnard, 1892
Paris, Musée d'Orsay

Le chat blanc par Pierre Bonnard, 1894
Paris, Musée d'Orsay

La sieste par Pierre Bonnard, 1900
Melbourne, National Gallery of Victoria

La loge par Pierre Bonnard, 1908
Paris, Musée d'Orsay

Nu à contre-jour par Pierre Bonnard, 1908
Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique

Nu dans un interieur par Pierre Bonnard, 1912-14
Washington, National of Art

Salle à manger à la campagne par Pierre Bonnard, 1913
Minneapolis Institute of Art

Le bol de lait par Pierre Bonnard, 1919
Londres, Tate Collection

La nappe rayée par Pierre Bonnard, 1921-1923
Collection particulière

Le boxeur (portrait de l'artiste) de Pierre Bonnard, 1931
Paris, Musée d'Orsay

Grande salle à manger sur le jardin par Pierre Bonnard, 1934-35
New York, Solomon R. Guggenheim Museum

Une photo en passant, Marlène Dietrich dans Shanghaï Express de Josef von Sternberg

Marlène Dietrich- Shanghaï Express

Le réalisateur Josef von Sternberg et l'actrice Marlène Dietrich tourneront ensemble sept films : L'Ange bleu (Der Blaue Engel) en 1929, Cœurs brûlés (Morocco) en 1930, Agent X 27 (Dishonored) en 1931,  Shanghaï Express en 1932, Blonde Vénus en 1932,  L'Impératrice rouge (The Scarlet Empress) en 1934,  La Femme et le Pantin (The Devil is a Woman) en 1935.  

Josef von Sternberg déclarera  "J'ai cessé de faire du cinéma en 1935". Bel hommage à sa muse.

Josef von Sternberg et Marlène Dietrich


jeudi 26 novembre 2015

Extrait : La Bâtarde de Violette Leduc


[p.23] Mon cas n’est pas unique : j’ai peur de mourir et je suis navrée d’être au monde. Je n’ai pas travaillé, je n’ai pas étudié.  J’ai pleuré, j’ai crié. Les larmes et les cris m’ont pris beaucoup de temps. La torture du temps perdu dès que j’y réfléchis.  Je ne peux pas réfléchir longtemps mais je peux me complaire sur une feuille de salade fanée où je n’ai que des regrets à remâcher. Le passé ne nourrit pas. Je m'en irai comme je suis arrivée.  Intacte, chargée de mes défauts qui m'ont torturée.  J’aurais voulu naître statue, je suis une limace sous mon fumier. Les vertus, les qualités, le courage, la méditation, la culture. Bras croisés, je me suis brisée à ces mots là.


La Bâtarde de Violette Leduc,  première parution en 1964.  Préface de Simone de Beauvoir, Collection L'Imaginaire (n° 351) Gallimard, Parution 13-09-1996, 496 pages

mardi 24 novembre 2015

Le peintre Pablo Picasso

Malaga, 1881 - Mougins, 1973

La buveuse d'absinthe de Picasso, 1901

Femme au chapeau bleu de Picasso, 1901
Lucerne, Galerie Rosengart

Les pauvres au bord de la mer de Picasso, 1903
Washington, National Gallery of Art

Femme à la corneille de Picasso, 1904
Toledo, Toledo Museum of Art

Mère et enfant (Baladins) de Picasso, 1905
Stuttgart, Staatgalerie

Femme à la chemise de Picasso, vers 1905
Londres, Tate Gallery

Autoportrait à la palette de Picasso, 1906
Philadelphie, Philadelphia Museum of Art

Femme aux poires (Fernande) de Picasso, 1909
Collection particulière

Portrait d'Ambroise Vollard de Picasso, 1910
Moscou, Musée Pouchkine

Paysangs au repos de Picasso, 1919
New York, Museum of Modern Art

Deux femmes courant sur la plage (La Course), 1922
Paris, Musée Picasso

Paul en Arlequin de Picasso, 1924
Paris, Musée Picasso

dimanche 22 novembre 2015

L'inconnu dans la maison de Georges Lautner


Je vous présente la deuxième adaptation française du roman Les inconnus de la maison de Georges Simenon (1940), qui fait suite à la première adaptation par Henri Decoin (1942). Je vous invite à lire leur billet respectif pour vous en faire une idée.

L'inconnu dans la maison de Georges Lautner sortira en salle en 1992. Cinquième film du couple Lautner/Belmondo (après Flic ou Voyou, Le Guignolo, Le Professionnel et Joyeuses Pâques), il marquera une étape décisive aussi bien dans la carrière du réalisateur que celle de son acteur fétiche. A presque 60 ans, Jean-Paul Belmondo sent en effet qu’il est à un tournant dans sa profession d'acteur : lassé et sans doute trop âgé pour continuer à jouer aux casse-cou dans les polars et autres comédies populaires qui ont fait son succès dans les années 80, l’acteur aimerait tourner autre chose. L’inconnu dans la maison marque donc son retour au cinéma dans un registre plus grave, et ce après quatre années d’absence (son précédent film étant Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch, sorti en 1988 et qui marquait déjà une distance par rapport à ses précédents films). Hélas, L’inconnu dans la maison ne va pas rencontrer le succès escompté : mal reçu par la critique, il connaîtra un échec relatif à sa sortie (413 000 entrées). Si l'acteur sera désormais surtout actif sur les planches, le réalisateur Georges Lautner ne s’en relèvera pas et signera ici le dernier film de sa filmographie.

Que penser du film aujourd’hui ? A défaut d’être une œuvre incontournable et ne bénéficiant sans doute pas d’une mise en scène époustouflante, il n’en est pas pour autant un film aussi déshonorant que cela. Si l’adaptation par Henri Decoin était très fidèle au roman (étant également beaucoup plus proche dans le temps - 1942 pour la sortie du film au cinéma, 1940 pour la publication du roman), celle de Georges Lautner est forcément plus librement adaptée afin de mieux coller à son époque. Le scénario est également plus cohérent et plus équilibré que la première monture, qui était par moment bien trop ramassé et parfois même assez invraisemblable dans sa démonstration pour trouver le coupable. A défaut d'être passionnant, le film de Georges Lautner se regarde sans ennui, contrairement à celui d'Henri Decoin, qui rappelons-le ne m'avait pas plus convaincue que cela.

Que dire sur le jeu d'acteur à contre-emploi de Jean-Paul Belmondo, qui arbore désormais ses cheveux blancs ? Et bien il n'a pas du tout à rougir de la comparaison avec son illustre prédécesseur Raimu, tant il nous livre une interprétation tout en sobriété et en retenue. Ceci est d'autant plus remarquable qu'il aurait pu aisément céder à certaines facilités en se livrant à quelques scènes grandiloquentes lors de la plaidoirie, ce qu'il évite soigneusement, offrant une transition tout en douceur à son personnage alcoolique et solitaire de la première partie. Concernant les personnages secondaires, il y a malheureusement une fameuse marge entre les « anciens » acteurs, tous très bons, et les « petits jeunes », qui ont décidément bien du mal à se faire valoir face à leurs ainés.

Je vais maintenant aborder l’élément qui me semble le plus intéressant lorsqu'on compare le roman et les deux films adaptés à partir de l’œuvre de Simenon. Je signale à toute fin utile que je vais copieusement dévoiler le dénouement de chacun d'eux, dans la mesure où il sera question de l'identité du coupable. Dans le roman de Simenon, écrit avant la guerre, le coupable n'est autre qu'Ephraïm Luska, un petit aboyeur juif du Prisunic. Ce choix est d'autant plus étonnant que le roman dénonçait avec beaucoup de virulence la grande bourgeoisie provinciale d'avant-guerre et que tout menait à penser que le coupable n'était autre que le propre neveu de l'avocat. Or le coupable est finalement un juif de condition très modeste.  Georges Simenon dressait souvent des portraits relevant de certains archétypes (le bourgeois, la gouvernante, la concierge...) et il ne fera pas exception avec le jeune juif Ephraïm Luska, tant il lui dresse un portrait dont certains traits sont volontiers empruntés au discours antisémite de son époque. Et pourtant il subsiste toute une ambiguïté dans le traitement de ce personnage, que nous retrouvons d'ailleurs chez le juif M. Hire (dans Les Fiançailles de M. Hire), qui fait également office de bouc émissaire, suscitant finalement bien plus de commisération que de haine chez le lecteur.  Concernant l’adaptation du réalisateur Henri Decoin, le coupable emprunte « la gueule de métèque » de Marcel Mouloudji,   sans pour autant faire référence à l’origine du coupable, si ce n’est par la consonance juive de son nom. A la Libération, le film sera jugé antisémite et le réalisateur sera obligé de modifier le nom du coupable en le rebaptisant  « Amédée » dans une version re-postsynchronisée. Il faudra attendre l'adaptation de Georges Lautner pour qu'enfin le coupable ne soit plus  l'étranger qui cristallise toutes les peurs de la société mais bien le jeune bourgeois issu de la bonne société et qui n'est autre que le propre neveu d’Hector Loursat de Saint-Marc, joué ici par Belmondo.  Il en aura fallu du temps pour en arriver là...



Réalisateur : Georges Lautner
Scénaristes : Georges Lautner, Jean Lartéguy, Bernard Stora
Auteur de l'oeuvre originale : Georges Simenon
Producteur : Alain Sarde
Directeur de la photographie : Jean-Yves Le Mener
Compositeur de la musique originale : Francis Lai
Acteurs : Jean-Paul Belmondo, Renée Faure, Cristiana Réali, Sébastien Tavel
Origine : France
Année de production : 1992
Durée : 1h44min


A découvrir également sur ce blog :

* Les inconnus de la maison par Georges Simenon
* Les inconnus de la maison par Henri Decoin
* Les Fiançailles de M. Hire par George Simenon

jeudi 19 novembre 2015

Exposition : NERVIA / LAETHEM-SAINT-MARTIN. Traits d’union

« L’œuvre d'art n'existe que par sa seule puissance d'évocation et d'exaltation.  Elle n'atteint son but qu'en procurant à qui l'écoute ou la contemple, une joie de nature particulière »
Louis Buisseret


Novembre à Auderghem par Pierre Paulus - 1905
Collection privée

Fin d'une journée par Valerius De Saedeleer - 1907
Musée des Beaux-Arts de Gand

Taillis à Laethem-Saint-Martin par Albijn Van den Abeele - 1898
Musée de Beaux-Arts de Gand

Mois de Marie par Anto Carte
Collection privée

Neige en Flandres par Valerius De Saedeleer - 1928
Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen

Le berger par Gustave Van de Woestyne
1910, Musée et jardins van Buuren, Bruxelles

En roman pays de Brabant par Frans Depoorter - 1931
Collection privée

L'aveugle et le paralytique par Anto Carte
1926-1930, Collection privée


Les aveugles par Anto Carte - 1924
Musée des Beaux-Arts de Liège


Laissez venir à moi les petit enfants par Léon Navez - 1927
Collection privée

Femme à la pompe par Jean Winance - 1932
Collection Ville de La Louvière

Recueillement par Louis Buisseret - 1938
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles

Petite fille au chapeau par Néon Navez
Musée des Beaux-Arts de Liège

Le Musée d'Ixelles nous invite avec l'exposition "NERVIA / LAETHEM-SAINT-MARTIN. Traits d’union" à (re)découvrir deux groupes artistiques belges qui ont joué un rôle important durant l'entre-deux guerres : le groupe de Laethem et le groupe Nervia. Ces œuvres privilégient une palette feutrée pour mieux dégager une ambiance sereine.

Le groupe de Laethem concerne le Nord de la Belgique.  Par son caractère pittoresque, le village de Laethem-Saint-Martin, situé à une dizaine de kilomètres de Gand, fut un point de ralliement pour un ensemble d'artistes reliés entre-eux : George Minne (1866-1941), Gustave Van de Woestyne (1881-1947), Valerius de Saedeleer (1867 – 1941), Albijn Van den Abeele (1835-1918), Albert Servaes (1883 – 1966).  Ces artistes prirent leurs distances par rapport à la culture bourgeoise et urbaine en tournant le dos à la ville de Gand, pour se régénérer intellectuellement et artistiquement dans la campagne inviolée autour du village sur le Lys.  Ils recherchaient une vie simple et purifiante, empreinte de contemplation et religiosité. Les Primitifs flamands auront une grande influence sur leur art.


Le groupe Nervia concerne le Sud de la Belgique (son appellation renvoie à la Nervie, territoire situé entre la Sambre et l'Escaut, et encre donc le groupe en terre wallone). Les fondateurs Anto Carte (1886-1954), Léon Eeckman (1896 - 1987) et Louis Busseret (1888 - 1956) ont l'intention d'aider de jeunes artistes, pour la plupart hainuyers, en diffusant leur travail par l'entremise de diverses expositions d'ensemble soigneusement sélectionnées. Nous y retrouverons Léon Devos (1897-1974), Léon Navez (1900 - 1967), Taf Wallet (1902 - 2001), Frans Depoorter (1924 - 2000), Pierre Paulus (1881 - 1959), Rodolphe Strebelle (1880 - 1959) et Jean Winance (1911 -1999). Le groupe Nervia participera activement au retour à la figuration et au réalisme des années 1930. Ils partagent également une même sensibilité humaniste et la recherche d'un académisme fécond. 

Je vous présente aujourd'hui une vue d'ensemble de l'exposition mais je reviendrai dans les prochaines semaines sur certains d'entre-eux.

A découvrir également sur ce blog :

* Le peintre Valerius de Saedeleer