dimanche 31 mars 2013

Bilan du mois de mars 2013








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Leonora d'Elena Poniatowska
Une petite fortune de Rosie Dastgir











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20 ans d'écart de David Moreau
Au bout du conte de Agnès Jaoui
Jack le chasseur de géants de Bryan Singer
Des abeilles et des hommes de Markus Imhoof
Warm Bodies de Jonathan Levine






vendredi 15 mars 2013

Leonora d'Elena Poniatowska

Quatrième de couverture

Dans les brumes du Lancashire où elle est née, le Paris bohème des années 1930 où elle s'élève au contact des surréalistes, ou sous le soleil ardent du Mexique où elle choisit d'ancrer sa vie, Leonora Carrington, artiste peintre, romancière et dramaturge, était jusqu'en mai 2011 le dernier symbole vivant de "l'amour fou". Une vie comme un roman pour la "Fiancée du vent" de Max Ernst, qui place l'art au centre de ce monde et l'aimera jusqu'à la folie : celle qui passe par l'expérience d'un établissement psychiatrique plutôt que l'aliénation goûtée par les surréalistes. L'odyssée de Leonora, tout en fuites, tant géographiques que mentales, porte les rêves et les cauchemars du XXe siècle : l'irruption du nazisme et de la guerre, les exactions de l'Espagne franquiste, mais aussi la résistance et la fraternité, la ferme conviction que l'art peut transformer les consciences. A tourner les pages du livre de sa vie, on côtoie Breton, Eluard, Ernst, Bunuel, Picasso ou Duchamp, Peggy Guggenheim dans sa fameuse galerie de New York... On s'attache surtout à une femme incandescente, viscéralement libre et passionnée, surréaliste par nature.


Leonora est une biographie romancée de la peintre surréaliste Leonora Carrington (1917-2011), muse de Max Ersnt. Un roman très fouillé, très documenté, trop peut-être tant j’ai fini par trouver le temps long, un peu lassée par tous ces détails et événements de la vie mouvementée de Leonora. L’écriture trop sage de l’auteur participant à un certain essoufflement sur la fin. Mais une période intéressante de l’histoire et des personnages hauts en couleur. Mentions spéciales concernant les passages sur les crises de folie de Leonora et son internement en asile psychiatrique. En conclusion, à défaut d’avoir été totalement transportée par le récit (j’ai quand même abandonné le roman en bout de course), je l’ai trouvé intéressant et prenant à certains moments, la personnalité forte, excentrique et excessive de Leonora y étant pour beaucoup. On comprend la fascination d’Elena Poniatowska à son sujet.

Leonora Carrington et Max Ersnt

Elena Poniatowska vient de recevoir le Prix Cervantes 2013.



jeudi 14 mars 2013

Une petite fortune de Rosie Dastgir

Présentation de l'éditeur
 
Harris, patriarche d’une famille élargie qui s’étend du Pakistan à l’Angleterre, vit dans une communauté déshéritée du nord de l’Angleterre où cohabitent traditionnalistes et assimilés, fondamentalistes et modérés. Contre toute attente, il reçoit une « petite fortune » après avoir divorcé d’une Anglaise épousée des années auparavant. Mais Harris considère cette somme comme un fardeau dont il doit se décharger au plus vite. Choisir le destinataire devient alors un véritable casse-tête familial… Émouvant et drôle, le premier roman de Rosie Dastgir porte un regard aigu sur les problèmes de classe, de culture et d’incompréhension propres aux communautés déchirées entre tradition et modernité.
 
Ce roman aborde avec finesse et subtilité la communauté pakistanaise installée en Angleterre à travers un portrait de famille composé de personnages suffisamment contrastés pour aborder toutes une panoplie de problématiques propres au déracinement : problème d’identité et appartenance culturelle, clivage suite à la double culture, loyauté et fidélité à ses racines, volonté d’autonomie et d’émancipation dans sa patrie d’adoption, acculturation, pauvreté et soutien financier, vulnérabilité de l'estime de soi et refuge dans la religion.
 
Un premier roman réussi, une lecture très fluide et agréable non dénuée d’humour. Un auteur à suivre en définitive.