lundi 30 septembre 2013
Bilan du mois de septembre 2013
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Brothers de Yu Hua
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Oeil-de-chat de Margaret Atwood
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Dans une chambre inconnue de Damon Galgut
Le sommeil des poissons de Véronique Ovaldé
La constellation du chien de Peter Heller
Casanova et la femme sans visage d'Olivier Barde-Cabuçon
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Les démons de Berlin d'Ignacio Del Valle
La lettre à Helga de Brigisson Bergsvein
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On murmure dans la ville (People Will Talk) de Joseph L. Mankiewicz - 1951
Horizons perdus (Lost Horizon) de Frank Capra- 1937
Les grandes espérances (Great Expectations) de David Lean - 1946
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Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot - 2013
Byzantium de Neil Jordan - 2013
Metro Manila de Sean Ellis - 2013
Tip Top de Serge Bozon - 2013
Vic + Flo ont vu un ours de Denis Côté - 2013
Conjuring : les dossiers Warren de James Wan- 2013
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Khadak de P. Brosens et J. Woodworth- 2006
Le cabinet des figures de cire (Das Wachsfigurenkabinett) de Paul Leni - 1924
mercredi 25 septembre 2013
Dans une chambre inconnue de Damon Galgut
Quatrième de couverture
Damon est toujours ailleurs. Il aime partir sans but,
changer de lieu, de pays. Dans une chambre inconnue raconte trois instants de
sa vie, trois voyages. Il est d'abord « le suiveur » : lorsqu'il rencontre
Reiner, il se laisse entraîner en Grèce, dans une étrange randonnée. Quelques
années plus tard, il est « l'amant » : au Zimbabwe, il s'éprend de Jérôme et
noue avec lui une relation tissée de non-dits. Puis il joue « le protecteur »
en accompagnant son amie Anna en Inde.
Avec ce livre très singulier, Damon Galgut trace les lignes de force d'une vie - la sienne ? Les détails des lieux s'effacent peu à peu. Seules demeurent les sensations que fixe l'écriture. Loin des récits de voyageurs encombrés d'anecdotes, Galgut va droit à l'essentiel dans cette anatomie de l'errance où la littérature devient un exercice spirituel.
Avec ce livre très singulier, Damon Galgut trace les lignes de force d'une vie - la sienne ? Les détails des lieux s'effacent peu à peu. Seules demeurent les sensations que fixe l'écriture. Loin des récits de voyageurs encombrés d'anecdotes, Galgut va droit à l'essentiel dans cette anatomie de l'errance où la littérature devient un exercice spirituel.
Trois récits de voyages qui sont avant tout trois traversées
intimes et émotionnelles dans ce qui fait notre identité et les relations que
nous pouvons tisser à partir de ce que nous sommes.
Trois récits distincts dont chacun pris à part marque une période de la vie bien précise de la vie du narrateur. Des récits de voyages qui sont donc avant tous des voyages intérieurs faits de fuites, de rencontres, d’évitements, de tragédies.
J’ai beaucoup aimé ce triptyque d’un homme lucide qui ose se regarder sans complaisance et qui se pose des questions essentielles dans son rapport à soi et à l’autre.
Une belle traversée humaine.
Trois récits distincts dont chacun pris à part marque une période de la vie bien précise de la vie du narrateur. Des récits de voyages qui sont donc avant tous des voyages intérieurs faits de fuites, de rencontres, d’évitements, de tragédies.
J’ai beaucoup aimé ce triptyque d’un homme lucide qui ose se regarder sans complaisance et qui se pose des questions essentielles dans son rapport à soi et à l’autre.
Une belle traversée humaine.
Khadak de P. Brosens et J. Woodworth (film)
Synopsis
Dans les steppes glacées de la Mongolie, Bagi, un jeune nomade, est
destiné à devenir chaman. Une épidémie frappe les animaux et les nomades
sont obligés de s'installer dans de pauvres villes minières. Bagi sauve
la vie de Zolzaya, une séduisante voleuse de charbon, et ils vont
découvrir ensemble que l'épidémie n'était qu'un mensonge visant à
éradiquer le nomadisme.
Difficile de conseiller ce film, en
tout cas j’en suis ressortie très dubitative. Première fiction de
Jessica Hope Woodworth et Peter Brosens,
il témoigne déjà des préoccupations écologiques (l’exploitation
outrancière de la terre) et du discours politique des réalisateurs à
travers la fable et la présence du sacré par opposition au profane. Bon
je m’englue déjà dans mes commentaires mais c’est à la hauteur du film.
Ce qui est certain, c’est que la Mongolie connait une période de
transition et que le gouvernement corrompu ainsi que l’exploitation
minière va y laisser des traces béantes. Les images sont belles (ce
film montre pour la première fois des scènes hivernales en Mongolie dans
une fiction, avec des températures frôlant les -35 °) mais le
symbolisme est parfois tellement appuyé et hermétique qu’il frôle un
certain esthétisme artificiel qui peut lasser le spectateur. Pas tout
compris donc mais je suppose que c’est voulu : il faut accepter le côté
surréaliste et le fait d’être un peu largué qui va avec.
Reste une certaine poésie des images et une bande son très attrayante
(les cordes ! waouh quelle belle scène que celle de cet orchestre
mongol). La seule émotion que j’ai ressentie en regardant ce film vient
de là en tout cas : ce son entêtant et vibrant.
Lion du Futur, Festival de Venise, 2006
mardi 24 septembre 2013
Le sommeil des poissons de Véronique Ovaldé
Tout en haut du mont Tonnerre, dans un drôle de village peuplé de femmes, l'une d'entre elles, la mano triste attend patiemment dans sa maison à courants d'air. Elle attend les hommes qui remontent du fleuve à chaque saison douce , et surtout Jo géant, avec son coeur tout miel...
Un voyage aux airs de conte, doux et inquiétant.
Mon avis
Mon avis
Je profite de la réédition récente de ce récit pour lire le tout premier roman de Véronique Ovaldé. Les amateurs de la plume de l’auteur devraient y retrouver leur compte tant ce premier roman constitue une porte d’entrée intéressante à son univers. Un roman sous forme de conte, dans un temps et un paysage assez indéfini et contrasté et un intérêt tout particulier aux femmes et aux relations qu’elles entretiennent avec ce drôle d’animal qu’est l’homme. Aussi se sont-elles arrangées pour vivre entre elles sauf à la saison douce, saison propice aux amours. Un conte troublant dans lequel les femmes n’ont finalement pas le beau rôle. Ainsi la mano triste qui attend désespérément son prince charmant mais qui pourrait bien se transformer en redoutable veuve noire le moment venu.
Un conte cruel à l’ambiance sourde particulière.
Brothers de Yu Hua
Quatrième de couverture
Li Guangtou et Song Gang ne sont pas d'authentiques frères mais leurs
destins se sont de longue date trouvés liés pour le meilleur et pour le
pire. Enfants, puis adolescents pendant la Révolution culturelle, ils
atteignent l'âge adulte au moment où la Chine entre dans l'ère
tumultueuse des "réformes" et de l'"ouverture". La solidarité, cimentée
par les épreuves, qui les unissait jusqu'alors se fissure et leurs
chemins se séparent : tandis que Song Gang, l'intellectuel doux et
loyal, se voit rapidement dépassé par son époque, Li Guangtou, le
brigand, tirera le meilleur parti des bouleversements en cours. En
retraçant le parcours de ces deux personnages, Yu Hua interroge près
d'un demi-siècle d'histoire chinoise : des années 1960 et 1970, marquées
par la répression morale et les atrocités politiques, à nos jours, où
les énergies individuelles se libèrent dans un désordre épique. Portrait
de toute une génération, celle de la faim, de la violence, de la
frénésie économique et des grandes migrations, des ascensions
fulgurantes et des naufrages, Brothers compose une véritable odyssée de
la Chine contemporaine, de Mao aux JO.
L’auteur nous livre une fresque magistrale de la Chine contemporaine à
travers l’histoire de deux frères par alliance. Divisé en deux partie,
la première concerne l’enfance lors de la Révolution culturelle et la
deuxième l’âge adulte lors de l’ouverture économique progressive de la
Chine.
Quelle cruauté, quel cynisme dans ces pages mais aussi quels bouleversements, quelles adaptations nécessaires à la survie, quelles forces. Un humour omniprésent mais teinté d’amertume, de férocité, d’absurdité aussi. Quand ce n’est pas simplement l’horreur et l’effroi qui nous surprend lors de scènes qui pourraient autant nous faire pleurer que rire par l’énormité de la bêtise humaine. L’auteur n’hésite pas à aller parfois très loin dans le mélodramatique mais cela fonctionne à merveille tant on est aspiré par cette tornade infernale.
Des personnages extrêmement attachants dont le père de Song Gang pétri d’humilité, de courage, d’abnégation et de résignation. Un personnage littéraire au destin si tragique qui me marquera à jamais.
Un grand roman furieux et d’une verve satirique incroyable que je ne peux que vous conseiller.
Quelle cruauté, quel cynisme dans ces pages mais aussi quels bouleversements, quelles adaptations nécessaires à la survie, quelles forces. Un humour omniprésent mais teinté d’amertume, de férocité, d’absurdité aussi. Quand ce n’est pas simplement l’horreur et l’effroi qui nous surprend lors de scènes qui pourraient autant nous faire pleurer que rire par l’énormité de la bêtise humaine. L’auteur n’hésite pas à aller parfois très loin dans le mélodramatique mais cela fonctionne à merveille tant on est aspiré par cette tornade infernale.
Des personnages extrêmement attachants dont le père de Song Gang pétri d’humilité, de courage, d’abnégation et de résignation. Un personnage littéraire au destin si tragique qui me marquera à jamais.
Un grand roman furieux et d’une verve satirique incroyable que je ne peux que vous conseiller.
La constellation du chien de Peter Heller
Quatrième de couverture
Quelque part dans le Colorado, neuf ans après la Fin de Toute Chose, dans le sillage du désastre. L’art de survivre est devenu un sport extrême, un jeu de massacre. Soumis aux circonstances hostiles, Hig, doux rêveur tendance chasse, pêche et poésie chinoise, fait équipe avec Bangley, vieux cow-boy chatouilleux de la gâchette. Une routine de l’enfer.
Bangley défend la baraque comme un camp retranché. Hig “sécurise le périmètre”, à coups de méthodiques vols de surveillance à bord de “la Bête”, solide petit Cessna 182 de 1956 toujours opérationnel. Partage des compétences et respect mutuel acquis à force de se sauver mutuellement la vie, ils ont fini par constituer un vieux couple tout en virilité bourrue et interdépendance pudique. Mais l’homme est ainsi fait que, tant qu’il est en vie, il continue à chercher plus loin, à vouloir connaître la suite.
Ce récit post-apocalyptique est de bonne facture mais sans pour autant être une révélation littéraire en ce qui me concerne, contrairement à ce que j’ai pu lire un peu partout. Il manque quand même la puissance de l’écriture d’un Cormac McCarthy qui m’avait tant bouleversé avec son roman « La route ». A défaut d’être de bout en bout captivant, il se lit tout de même avec intérêt tant les sujets abondent : barbarie des survivants, raréfaction des ressources, survie en milieu hostile, hymne à la nature, émotions et réflexions intimes, et le côté aventureux quand l’envie d’aller voir plus loin persiste malgré tous les dangers qui guettent.
Cette lecture n’a pas été le coup de cœur escompté mais il ne devrait pas décevoir non plus les fans du genre, loin s'en faut.
Cette lecture n’a pas été le coup de cœur escompté mais il ne devrait pas décevoir non plus les fans du genre, loin s'en faut.
dimanche 22 septembre 2013
Byzantium de Neil Jordan (film)
Synopsis
Dans une petite ville côtière, deux jeunes femmes aussi séduisantes que
mystérieuses débarquent de nulle part. Clara fait la connaissance de
Noel, un solitaire, qui les recueille dans sa pension de famille
déserte, le Byzantium. Eleanor, étudiante, rencontre Frank, en qui elle
voit une âme sœur. Bientôt, elle lui révèle leur sombre secret… Eleanor
et Clara sont nées voilà plus de deux siècles et survivent en se
nourrissant de sang humain. Trop de gens vont finir par l’apprendre pour
que leur passage dans la ville n’ait aucune conséquence sanglante…
Le vampirisme à la sauce féministe, dans lequel l'émancipation de la femme tient un rôle certain même s'il passe étrangement par le plus vieux métier du monde. Paradoxe. Un film aussi sur la puissance du lien maternel et la nécessité de s'en défaire. Une variation vampirique sous le signe féminin donc. J'ai beaucoup aimé aussi les passages où la jeune fille vampire n'est plus le prédateur qui traque sa proie mais au contraire un ange libérateur lorsque le moment est venu pour la victime de tirer sa révérence. La symbolique aussi du rouge et du survêtement à capuche qui m'a fait penser au petit chaperon rouge... une autre histoire de proie et de prédateur. Et ce ne sont plus les crocs qui poussent mais un ongle qui s'allonge au moment voulu.
J'ai assez bien aimé ce film, même si la scène finale était très kitsch et digne d'un film de série B.
Acteurs : Gemma Arterton, Saoirse Ronan, Jonny Lee Miller, Sam Riley, Tom Hollander
Origines : États-Unis, Royaume-Uni, Irlande
Genres : Fantastique Drame
Thriller Public : Tout public
Année de production : 2012
Date de sortie en Belgique : 28/08/2013
Durée : 1h58
Note : 3½ sur 5
mercredi 4 septembre 2013
Vic + Flo ont vu un ours de Denis Côté
Vic + Flo ont vu un ours de Denis Côté
Canada, 2013
Avec Pierrette Robitaille, Romane Bohringer, Marc-André Grondin
Canada, 2013
Avec Pierrette Robitaille, Romane Bohringer, Marc-André Grondin
Synopsis
Victoria, une ex-détenue sexagénaire, s’installe dans une cabane à sucre retirée en forêt après avoir purgé une longue peine en prison. Sous la surveillance de Guillaume, un jeune agent de libération conditionnelle empathique, elle tente d’apprivoiser sa nouvelle liberté en compagnie de Florence, avec qui elle a partagé des années d’intimité. Mais des fantômes du passé pourraient mettre en péril leurs retrouvailles.
Vic + Flo est un film curieux, assez lent avec un petit côté soporifique, qui mélange les genres, tour à tour surréaliste, poétique, réaliste, grave ou ironique.
Il nous parle d’exclusion sociale, d’enfermement, de solitude, de difficulté de réinsertion mais aussi d’un danger immanent, qui plane tout autour, créant une sensation d’angoisse, de méfiance, de peur diffuse. Un piège qui va se refermer sur nos deux héroïnes sans trop bien comprendre les tenants et aboutissants.
Je suis sortie de la salle de cinéma assez dubitative. Mais il a laissé pas mal d’empreintes dans ma mémoire, composées essentiellement d’impressions floues, d’étrangetés et de malaises.
Un film qui nous demande de lâcher prise, d’accepter le fait que nous ne savons pas trop bien où nous allons, même si nous y allons progressivement, inexorablement. Un film déroutant et singulier qui bonifie avec le temps qui passe tant j’en garde une meilleure impression qu’à la sortie du cinéma.
Coup de chapeau aux deux actrices, Romane Bohringer et Pierrette Robitaille, qui composent des personnages très habités.
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