lundi 31 août 2015

Bilan du mois d'août 2015

Films


* * * *
Le Petit Prince de Mark Osborne (France - 2015)
Mustang de Deniz Gamze Ergüven (Turquie - 2015)
The Boxtrolls de Graham Annable et Anthony Stacchi (États-Unis - 2014)
Souvenirs de Marnie de Hiromasa Yonebayashi (Japon - 2014)
Il Divo de Paolo Sorrentino (Italie, 2008) 
Une histoire simple de Claude Sautet (France, 1978) 
My Fair Lady de George Cukor  (États-Unis - 1964) 


* * *
Mr. Holmes (2015) de Bill Condon
Floride (2015)  de Philippe Le Guay
While We're Young (2014)  de Noah Baumbach
Hipótesis (2013) de Hernán Goldfrid
Les Petits Princes (2013) de Vianney Lebasque
De Behandeling (2013) de Hans Herbots
Pelo malo (2013) de Mariana Rondón
Just like a woman (2013) de Rachid Bouchareb
Les vivants (Die Lebenden, 2012)  de Barbara Albert 
Call Girl (2012)  de Mikael Marcimain 
Rebelle (Brave, 2012) de Mark Andrews
Babycall (2011) de Pål Sletaune
Pandorum (2009)de Christian Alvart
Le sport favori de l'homme (Man's Favorite Sport ?, 1964) de Howard Hawks 
Deux sur la balançoire (Two for the Seesaw, 1962) de Robert Wise
L'Auberge rouge (1951) de Claude Autant-Lara   
Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame, 1939) de William Dieterle
Hypnose (Thirteen Women, 1932) de George Archainbaud


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Irrational Man (2015) de Woody Allen
The Invisible Woman (2013)  de Ralph Fiennes 
Shelter (2010) de Måns Mårlind et Björn Stein


Romans/Nouvelles


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Le Géant enfoui  (The Buried Giant,  2015) de Kazuo Ishiguro 
Je vous écris dans le noir  (2015) de Jean-Luc Seigle


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L'arbre aux haricots (The Bean Trees,  1988) de Barbara Kingsolver

Intérieur nuit (Night Film 2013) de Marisha Pessl 
Corruption (Heartstone,  2010) de C.J. Sansom


Exposition


mercredi 26 août 2015

Extrait : Intérieur nuit de Marisha Pessl



« C’est terrible de mentir. C’est un champ qu’on n’arrête pas de semer, d’arroser et de labourer, mais rien ne poussera jamais dessus. »


Intérieur nuit de Marisha Pessl, Édition Gallimard,  Collection Du monde entier, 20 août 2015, 720 pages

mercredi 19 août 2015

Zero Motivation de Talya Lavie


Synopsis

Zohar et Daffi font leur service militaire dans une base militaire du sud d'Israël. Elles partagent un lit superposé et passent pratiquement tout leur temps ensemble. Daffi fait tout ce qu'elle peut pour être transférée à Tel Aviv. Mais Zohar, terrifiée par la possibilité de rester seule à la base sans sa meilleure amie, va essayer d'empêcher Daffi de partir.

Si une guerre est en cours, ces jeunes femmes soldats d’un bureau d’administration, toutes conscrites israéliennes, luttent principalement contre l’ennui et l’absurdité des ordres. Certaines en jouant au démineur sur l’ordinateur, d’autres en chantant à tue-tête, l’une en pleurant de désespoir tout en suppliant d’être transférée à la base militaire de Tel Aviv, l’autre en cherchant un moyen de se débarrasser enfin de sa virginité devenue bien encombrante. Seule leur officier semble très motivée : pressée de prendre du galon, elle tente de bien se faire voir auprès de ses supérieurs en occupant ses soldats par des tâches administratives totalement abrutissantes, même si elle ne fera qu’accumuler les bourdes en final. 

Ce film, d’une belle inventivité, passe alternativement de l’humour au drame, de l’ironie au surréalisme, de la dénonciation à la folie, de l’hilarité au sentiment d’impuissance. Des femmes soldats qui sont tellement déconnectées de la réalité que certaines finissent par s’effondrer mentalement. 

Un film tragi-comique dénonçant le militarisme, le tout interprété par des comédiennes jouant brillamment sur plusieurs registres. 




Titre : Zero Motivation
Réalisation : Talya Lavie
Acteurs : Dana Ivgy, Nelly Tagar, Shani Klein
Origine : Israël
Durée : 90 minutes
Sortie en France : 19/08/2015

vendredi 14 août 2015

Mr. Holmes de Bill Condon


De retour du Japon après avoir recherché une miraculeuse plante censée l’aider à lutter contre ses pertes de mémoire, Sherlock Holmes , âgé de 93 ans, rejoint son manoir de la campagne anglaise. Il y vit reclus en compagnie de sa gouvernante, l’intransigeante Mrs Munro, et du jeune fils de cette dernière, qui est en admiration devant le célèbre détective avec lequel il partage la passion des abeilles. Affaibli par la vieillesse, Sherlock Holmes se rend bien compte que ce voyage au Japon sera aussi le dernier et qu’il pourrait ne plus être question de nouvelle enquête. Mais c’est surtout une ancienne affaire qui le hante à la fin de sa vie, et qui contrairement au récit élogieux qu’en fit en son temps le fidèle Watson, demeura non-élucidée. .. 

Ne vous fiez pas à l'affiche, sur laquelle nous semblons voir un Sherlock Holmes encore fringant et sûr de lui, dans la mesure où les vagues réminiscences d’une ancienne enquête servent avant tout de prétexte pour évoquer les affres de la vieillesse et du temps qui passe, sans oublier les regrets d’un homme solitaire au crépuscule de sa vie. Une jolie réflexion aussi sur l’enjolivement de la fiction et la création d’un mythe. 

Languissant, mélancolique et touchant. 



Réalisateur : Bill Condon
Acteurs : Ian McKellen, Laura Linney, Roger Allam, Hiroyuki, Sanada Hattie, Morahan
Origines : États-Unis, Royaume-Uni
Genres : Drame
Année de production : 2015
Date de sortie en Belgique : 22/07/2015
Durée : 1h43

mardi 11 août 2015

Curiosité lexiale : enchifrené

« Je suis arrivé à l’Agence plus tôt que d’habitude.  Il n’y avait encore personne, sauf Pier, le garçon de courses.  Tous les matins, un autobus rural abandonne ce jeune paysan, perpétuellement enchifrené, dans la crudité blême du petit jour. » 

Extrait de la nouvelle L'iguane de Jean Muno

Enchifrené : Avoir le nez embarrassé par un rhume (source : Dictionnaire Larousse)

Quelques mots sur l'écrivain belge Jean Muno : de son vrai nom Robert Burniaux, il est né en 1924 et décédé en 1988 à Bruxelles.  Il fut enseignant mais également romancier, nouvelliste et essayiste. Il a notamment commencé sa carrière comme chroniqueur cinématographique. La nouvelle L'iguane fait partie d'un recueil intitulé Histoires singulières, qui a obtenu le prix Rossel en 1979.  Il fut membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, entre 1981 et 1988.

Un prix littéraire porte son nom : Le Prix Jean Muno, qui récompense tous les deux ans (depuis 2001) une première œuvre (roman ou recueil de nouvelles), déjà éditée en francophonie et écrite par un auteur résidant en Belgique ou d'origine belge.

Lauréats du Prix Jean Muno

2001 : Daniel Soil, Vent faste, Le Castor astral. 
2003 : Chantal Deltenre, La plus que mère, Maelström. 
2005 : Grégoire Polet, Madrid ne dort pas, Gallimard. 
2008 : In Koli Jean Bofane, Mathématiques congolaises, Actes Sud Aventures
2010 : Valérie de Changy, Fils de Rabelais, Aden. 
2012 : Christophe Ghislain, La Colère du rhinocéros, Belfond

Source : Wikipédia

samedi 8 août 2015

En cours de lecture de la nouvelle Pas après minuit de Daphné Du Maurier

« Je coupai la ficelle avec des ciseaux à ongles tout au long de la couture, puis je dépliai la toile imperméable. L’objet qu’elle contenait était recouvert d’une couche de coton hydrophile.  Lorsque je l’en dégageai, j’eus dans ma main un petit vase, de couleur rougeâtre, avec une anse de chaque côté.  J’avais déjà vu ce genre d’objet – dont le nom exact, je crois, est rhyton – dans des vitrines de musée. 
[…]

Je regardai les silhouettes dansantes en haut du vase, et une fois de plus, je fus frappé par leur ressemblance avec Stoll se pavanant sur le rivage de Spinalonga, la vilosité de son corps nu, de ses fesses protubérantes.  Mi-homme, mi-cheval, un satyre… »

Pas après minuit (Not after midnight, 1971) de Daphné Du Maurier

Un rhyton est un vase à boire antique en terre cuite ou en métal, le plus souvent en forme de corne ou de tête d'animal, et mesurant environ 25 centimètres de hauteur.  












A découvrir également :

* Les Princesses de Bactriane (Antiquités orientales)

mercredi 5 août 2015

Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael


Synopsis

"Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils mais très peu de sa fille. Sa fille c'est moi. Je m'appelle Ea et j'ai dix ans. Pour me venger j'ai balancé par sms les dates de décès de tout le monde..." 
 
Et si Dieu (Benoît Poelvoorde) était un type mal embouché, imbuvable et totalement infâme avec sa femme (Yolande Moreau) et à sa fille de dix ans (Pili Groyne) ? Influencé par son frère aîné J.C., de grande renommée mais absent depuis pas mal de temps, sa sœur cadette Ea prend la décision de s’échapper du domicile familial, fuyant une fois pour toute ce salaud de père. Objectif clairement avoué : écrire un tout nouveau testament. Reste à trouver six nouveaux apôtres pour atteindre le chiffre 18, comme le nombre de l'équipe de sport préféré de sa mère, le baseball !

Présenté cette année à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, où il fut chaleureusement accueilli, ce conte surréaliste allie la poésie, la fantaisie, l’humour et la dérision avec une audace et un brin de folie aussi réjouissant que rafraichissant. Les personnages féminins sont joliment esquissés, tout en faisant apparaître une question un peu provocante en fin de parcours : et si Dieu avait été une femme, dans quel monde serions-nous ? 

Si l’humour décalé et inventif ne vous font pas peur, je ne peux que vous conseiller d'aller voir ce film à sa sortie en salle au mois de septembre. Les occasions de sortir d'une projection le cœur léger et le sourire aux lèvres sont suffisamment rares qu'il serait bien dommage de s'en priver.

Les avis de Traversay et Alex.


Réalisateur : Jaco Van Dormael
Acteurs : Pili Groyne, Benoît Poelvoorde, Catherine Deneuve, Yolande Moreau, François Damiens
Origines :  Belgique, France, Luxembourg
Genre : Comédie
Année de production : 2015
Date de sortie : 02/09/2015
Durée : 1h53 

Notation : ce n'est sans doute pas un chef-d’œuvre mais un vrai coup de

Petit information supplémentaire : le scénario fut coécrit par Jaco Van Dormael et l'écrivain belge Thomas Gunzig.  Pour en savoir un peu plus sur cet auteur, n'hésitez pas à lire les billets que je lui ai consacrés pour deux de ses romans : Mort d'un parfait bilingue et 10.000 litres d’horreur pure.


lundi 3 août 2015

Comme un avion de Bruno Podalydès


Synopsis

Michel, la cinquantaine, est passionné depuis toujours par les avions. Un jour, il tombe en arrêt devant des photos de kayak: on dirait presque un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak, pagaie des heures sur son toit, et rêve d'épopées en solitaire. Michel se décide enfin à partir sur une jolie rivière inconnue. Sa première escale est dans une guinguette où il rencontre la patronne Laetitia, la jeune serveuse Mila et les quelques habitués. Michel y installe sa tente pour la nuit... et, le lendemain, a beaucoup de mal à quitter les lieux...

Le réalisateur Bruno Podalydès porte un regard tendre (et légèrement complaisant ?) sur un homme visiblement à un tournant de sa vie et qui décide de combler les vides de son existence en se lançant dans une petite escapade solitaire en kayak. Se laissant volontiers porter par les remous de la rivière, Michel n’ira cependant pas très loin puisqu’il fera une halte décisive à la première guinguette rencontrée sur son parcours. Eloges des petits bonheurs de la vie, des rencontres furtives, de la nature et de la lenteur, ce film plein de bienveillance peut être vu comme une sorte d’hymne à la liberté ou du lâcher prise des plus rafraichissants. Alors pourquoi ne me suis-je pas laissée bercer par cette douceur poétique et suis-je ressortie de la salle un brin mélancolique et plus que dubitative ? Parce qu’en y regardant un peu plus près, on se rend bien compte que le couple formé par Michel et Rachel traversent une crise existentielle et que l’escapade de Michel n’est sans doute qu’une petite fuite en avant qui ne résoudra pas grand-chose à l’affaire.

J’ai également trouvé tout ce petit monde extrêmement sympathique mais finalement assez engoncé dans un  sentiment de solitude qui ne veut pas dire son nom. 

Enfin, les personnages féminins sont suffisamment improbables pour y croire vraiment, reflétant peut-être quelques fantasmes masculins dans cette  composition essentiellement maternelle de leur personnalité. Prenons d’abord le cas de Rachel, la compagne de Michel jouée par Sandrine Kiberlain : douce, compréhensive, prévenante et tellement attentive qu’elle en devient un peu bobonne en attendant sagement (enfin pas si sagement que cela) le retour de son grand enfant. Passons maintenant à la patronne de la guinguette, Laetitia jouée par Agnès Jaoui. Alors là nous sommes en pleine terre nourricière car sous ses dehors un peu bourrue, cette femme toute en rondeur et en féminité maternelle accueille volontiers tous les paumés et marginaux de passage. Une femme d'une générosité sans pareille qui se donne toute entière sans rien demander en retour (Ô quelle merveille que cette femme-là), encore toute reconnaissante de retrouver avec un ineffable bonheur le  plaisir charnel grâce à Michel, qui retrouve tout d’un coup ses élans de jeunesse. Quel homme ne rêverait pas de rencontrer une telle femme ? Ben oui. Et enfin la petite dernière jouée par Vimala Pons, une sorte de fidèle Pénélope attendant patiemment le retour de son hypothétique Ulysse.

J’aimerais également revenir sur la dernière scène du film, lorsque Rachel rejoint sur la berge Michel. Il faut voir le regard émerveillé et béat de Michel contemplant sa Madone qui semble tout droit descendue du ciel. Notons tout de même que la Sainte n'est pas seule et qu'elle a un petit visage fermé et tout pensif, ce qui ne l’empêchera nullement de l’accompagner comme il se doit. Alors je ne sais pas si ce sont mes origines hispaniques qui remontent à la surface mais je serais volontiers descendue de ce piédestal pour plonger la tête de Michel sous l’eau de la rivière, histoire de lui rafraichir un peu les idées. Aurais-je la fibre maternelle légèrement atrophiée pour ne pas adhérer totalement au propos de Bruno Podalydès ? Bah ma foi, c’est bien possible. 

Enfin, vous l'aurez compris, je force volontairement le trait mais il y a quand même un peu de tout cela dans ce film. Soulignons malgré tout l’interprétation de haut vol de notre trio d’actrices (Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain et Vimala Pons), qui méritent à elles seules le détour.

Les avis positifs d’Alex, de Traversay et de Martin.  
Dasola est aussi mitigée que moi mais peut-être pas pour les mêmes raisons, s’étant volontiers plus ennuyée qu’autre chose.


Réalisateur : Bruno Podalydès
Acteurs : Bruno Podalydès, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain, Denis Podalydès,Vimala Pons
Origine : France
Genre : Comédie
Année de production : 2014
Date de sortie : 10/06/2015
Durée : 1h44