Résumé de l’éditeur
En août 1987, la femme de Vittorio, un psychiatre
argentin, est retrouvée défenestrée. Accusé du meurtre, il est arrêté. Mais
l’une de ses patientes, Eva Maria, bien qu’encore traumatisée par la
disparition de sa fille durant la junte, décide de mener sa propre enquête.
Elle découvre les enregistrements des séances de Vittorio avec ses patients et
fouille son passé pour mieux comprendre. Elle espère ainsi retrouver le
coupable et innocenter le psychiatre. Après le succès de son premier roman, Le
Confident, Hélène Grémillon change radicalement de cap et nous entraîne dans
une Amérique du Sud énigmatique.
Encore toute auréolée de son succès en librairie de la
sortie poche de son précédent roman, je découvre cet auteur avec « La
garçonnière », qui a pour cadre
l’Argentine post-dictature de la fin des années 80. Une période très particulière dans l’histoire
de ce pays dans la mesure où deux lois (la loi du Point final et la loi
d’Obéissance due) ont permis l’abandon des poursuites judiciaires de toutes
personnes condamnées pour crimes commis pendant de la dictature.
Faut-il oublier et amnistier ou au contraire punir et
rechercher les coupables ? Peut-on vraiment se relever d’un crime impuni
lorsque le coupable court toujours et que des zones d’ombre persistent ?
C’est une question qui rejoint la grande et la petite histoire tant elle
constitue un enjeu important dans ce roman qui sous ses allures de suspens aux multiples rebondissements est
avant tout un drame passionnel. Lorsque la jalousie s’invite au cœur d’une relation
amoureuse qui se délite au fur et à mesure du temps qui passe, lorsque les
blessures jamais cicatrisées s’engouffrent dans nos vies. Un roman sur la
solitude, la perte et le deuil de l’innocence. Les apparences sont trompeuses
nous dit Hélène Grémillon et les secrets familiaux couvent toujours.
Un récit très bien mené et qui nous tient en haleine jusqu’au
bout. En attendant son prochain roman, je peux toujours patienter en découvrant
à mon tour « Le confident », premier roman et premier grand succès en
librairie. Gageons qu’il en sera de même pour ce second roman.
« Lisandra était belle, étrangement belle, et cela ne tenait ni à la couleur de ses yeux, ni à celle de ses cheveux, ni à sa peau, elle avait la beauté enfantine, non dans ses formes qui étaient si féminines, mais dans son regard, dans ses gestes, dans ses moues traquées par la douleur, dans cette femme je l’ai su tout de suite, l’enfant n’était pas mort, j’étais stupéfait par sa manière d’aimer, au-delà de l’amour qu’elle portait à cet homme, c’était une amoureuse, elle aimait l’amour, je l’écoutais, il paraissait si merveilleux l’homme qu’elle aimait tant. »
« Ce roman est inspiré d’une histoire vraie » nous
dit la quatrième de couverture, ce qui évidemment pose question. En fait, ce n’est
pas tant le fait divers dont il est
question (un psychanalyste est accusé du meurtre de son épouse défenestrée)
mais du fait que l’Argentine connaisse un très grand nombre de psychanalystes
par habitant. La complicité des psychologues lors de la Junte n’est pas en reste et
est également abordée dans le récit.
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