mardi 27 juin 2017

Un portrait en passant, Leonid Andreïev par Valentin Serov


Leonid Andreïev par Valentin Serov, 1907

Leonid Nikolaïevitch Andreïev (1871 - 1919) est l'un des écrivains les plus représentatifs de la fin du XIXe et du commencement du XXe siècle russe. Également avocat, journaliste, photographe, militant anti-tsariste avant de devenir militant anti-bolchévique, il est profondément marqué par Schopenhauer, Dostoïevski et Nietzsche. On retrouve dans son Journal, qu’il tenait à vingt ans : " Je voudrais que les hommes blêmissent d’effroi en lisant mon livre, qu’il agisse sur eux comme un opium, comme un cauchemar, afin qu’il leur fasse perdre la raison, qu’on me maudisse, qu’on me haïsse, mais qu’on me lise... et qu’on se tue ". Les nouvelles et les pièces de théâtre (lues et jouées) de Leonid Andreïev connaissent un certain succès, avant de tomber peu à peu dans l'oubli, ce qui le conduira à une tentative de suicide ratée mais qui laissera des séquelles.  Il meurt en 1919, en Finlande.  Ses œuvres, longtemps cachées dans les archives de l’ex-Union soviétique, nous sont parvenues tardivement. Elles sont actuellement disponibles dans leur intégralité chez l'éditeur José Corti Éditions, dans une traduction de Sophie Benech. Voir la présentation de Leonid Andreïev sur leur site.

Ce qu'en dit  Linda Lê :

Les âmes timides sont invitées à diriger leurs talons en arrière avant de pénétrer plus loin dans ces pages sombres. Car il y a du Maldoror chez celui qui se proclamait l’ "apôtre de l’auto-anéantissement ". Ecrivain des nerfs et des sens, Leonid Andreïev avait le don du prophète qui révèle, derrière un monde féerique, une féerie immonde. Devenu célèbre en l’espace de dix ans, disputant la place suprême à Gorki auquel il devait la publication de son premier recueil de nouvelles, il resta toute sa vie fidèle à sa passion de la vérité, qui le conduisait à briser tous les interdits. Cette audace le rendait haïssable aux yeux de la presse conservatrice et faisait de lui l’écrivain russe le plus controversé à l’aube du XXe siècle.  

Linda Lê, Le Monde des Livres, 8 juin 2000



Aux Éditions Corti :

  • Le Gouffre 
  • Dans le brouillard 
  • Judas Iscariote 
  • Jour de colère 
  • Le Journal de Satan 
  • Ekaterina Ivanovna 
  • Vers les étoiles


Bibliographie sélective :


6 commentaires:

  1. Tu fais exprès de mettre Des beaux gosses à l'honneur !!!
    Le nihilisme de ce bel inconnu me tente bien.
    Tu me conseilles quoi ?
    Cela dit tu m'avais alléchée avec Oblomov... Et j'ai calé au bout de 200 pages...

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    1. Ouiiiiiii !!!

      Ben moi j'avais bien aimé Oblomov mais je ne te l'aurais pas conseillé pour autant. Comme je ne te conseillerai pas non plus Leonid Andreïev. Par contre, je t'avais conseillé American darling de Russell Banks. Et ??? Et tu n'en fais qu'à ta tête, oui je sais ;-)

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  2. Ben je sais que tu avais aimé Oblomov et tu étais même très convaincante. La preuve je me le suis fait offrir à mon anniv'... mais ça n'avance pas. Je n'en peux plus, ça me rend claustro...

    Ah mais j'ai dû oublier de noter American Darling. Je le fais. je ne suis pas encore remise de Lointain souvenir de la peau...

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    1. Alors laisse-le tomber, car tu risques de ne pas t'y retrouver mieux par la suite.

      La seule crainte que j'ai, par rapport à American Darling, est le fait que tu n'apprécies par l'héroïne principale, qui ne brille pas par la sympathie qu'elle suscite. Je n'ai pas de souci avec ça mais je sais que pour certains lecteurs, c'est important.

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  3. Dans Lointain souvenir... Je crois que le personnage n'était pas sympathique... mais quelle histoire !

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    1. C'est vrai, mais le personnage est traité de manière très différente dans Lointain souvenir de la peau. En fait, quand je te dis que l'héroïne principale n'est pas très sympathique, ce n'est pas vraiment comme cela que je l'ai ressenti mais j'ai pu lire, dans différentes billets, que certaines lectrices n'avaient pas aimé ce roman à cause de cela. Alors que pour moi, c'est un superbe portrait de femme, qui veut exister et apporter des changements dans la société mais la vie est plus forte que tout et ramasse tout sur son passage. Le roman se termine sur une petite phrase que je n'oublierai jamais. Sans doute une de mes fins préférées, un regard critique sur soi sans appel et qui agit comme un coup de poing dans la gueule et qui laisse le lecteur un peu ko et très pensif....

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