Première édition de « L’homme est-il immortel ? », écrit en 1964
par Robert Ettinger, professeur universitaire de physique et de
mathématique américain, principal fondateur du
mouvement cryogénique. Comme son titre l’indique, sa thèse porte sur la congélation des
corps en vue d'atteindre… l'immortalité, et bien oui, rien que ça me
direz-vous.
Petit résumé trouvé sur le wiki :
Ce livre contient quatorze expériences de pensée sur le thème de l’identité. Sa préoccupation est de cerner quelles sont les transformations d’un individu qui nous paraissent acceptables (cryogénisation comprise) pour considérer qu’il est toujours lui-même.
Ah qu'il est bon de se plonger dans cette époque où la science était encore synonyme de bonheur futur, d'amélioration des conditions de vie, de mort, où tout était encore possible…
Ce savant donc, très optimiste (quand je vous disais que nous étions dans les années 60), a la certitude que nous pratiquerons avec succès la congélation et la réanimation du corps humain moins de cinq années écoulées après la parution de son livre (fin des années 60 donc).
Très sûr de son fait, l'auteur envisage d'emblée les problèmes qui se poseront à ce moment-là. Où stockerons-nous les cadavres en sursis ? Le refus de congeler sera-t-il considéré comme un meurtre ? Un cadavre pourra-t-il voter ? Et quand les congelés ressusciteront, où trouveront-ils un espace vital ?
Autant de questions – finalement pertinentes et extrêmement instructives - autant d’expériences de pensée.
Quelques extraits pour illustrer tout cela :
Page 170 :
« Grâce à des procédés super-chirurgicaux (qui ne sont peut-être pas éloignés dans l'avenir) nous extrayons les cerveaux de deux hommes, et nous les échangeons. Cette opération peut sembler triviale à certains. La plupart d'entre nous, en y réfléchissant, conviendront que c'est le cerveau qui importe le plus, et non les bras, les jambes ni même le visage.
[…] La réunion du cerveau de Paul et du corps de Pierre sera probablement considérée comme Paul. Mais deux facteurs au moins rendent cette expérience moins simple.
D'abord, si l'expérience était effectivement faite et non pas un simple sujet de discussion, le choc émotionnel des deux sujets serait prodigieux. Leurs femmes seraient profondément frappées, tout autant que les sujets. De plus, Paul-dans-le-corps-de-Pierre changerait rapidement, puisque la personnalité dépend grandement du milieu, et que le corps est une partie importante du milieu dans lequel évolue le cerveau.
Et puis si nous voulions bien considérer que les bras, les jambes, la figure et les intestins ne sont pas des attributs essentiels de la personnalité – que dire des testicules ?
Si Paul-dans-le-corps-de-Pierre couche avec une femme, il ne peut engendrer que l'enfant de Pierre, puisqu'il porte en lui les spermatozoïdes de Pierre !
Les problèmes psychiatriques et juridiques que l'on imagine seraient vraiment fantastiques. »
Page 132 :
« Dans l'ère nouvelle, l'horreur du crime ne dépendra plus seulement du mobile ou des circonstances, mais aussi du degré des altérations infligées au corps.
Mon grand-père avait l'habitude de distinguer deux sortes de paresseux, les "flemmards" et les "infects flemmards". La société distinguera peut-être maintenant entre le simple criminel et l'infect assassin. Si la victime est arrosée d'essence et carbonisée, ou passée à la moulinette ou jetée dans le vide-ordures en petits morceaux, ou dans un marécage et laissée aux alligators, ce sera un crime infect et des plus odieux. Mais s'il s'agit seulement d'une balle dans le cœur, et que la victime est rapidement découverte et congelée, alors ce sera une forme d'assassinat tout à fait civilisée. »
Pour être tout à fait honnête, après tous les problèmes soulevés par ce brave savant, on en vient à se demander si le fait de pouvoir congeler les corps afin de les réanimer en temps voulu n'apporterait pas plus d'inconvénients que d'avantages.
Pour la petite histoire, la France a légiféré concernant la
cryogénisation : l'utilisation de la technique qui consiste à congeler
le corps du défunt – communément appeler cryogénisation – est en
effet interdite par la règlementation funéraire puisque le cercueil
contenant le corps du défunt doit être inhumé on incinéré dans les 6
jours qui suivent le décès (articles R. 2213-33 et R.
2213-35 du Code général des collectivités territoriales).
Voir l'affaire Martinot en France.
"L'âge d'or" dont parle continuellement le docteur Ettinger n'est visiblement pas pour demain… mais son âge d'or fait aussi terriblement froid dans le dos (sans mauvais jeu de mots, enfin si, un peu tout de même).
Voir l'affaire Martinot en France.
"L'âge d'or" dont parle continuellement le docteur Ettinger n'est visiblement pas pour demain… mais son âge d'or fait aussi terriblement froid dans le dos (sans mauvais jeu de mots, enfin si, un peu tout de même).
Qu'est devenu le corps de Robert Ettinger, surnommé le "père de la cryogénisation", décédé en 2011 à l'âge de 92 ans aux États-Unis ? Une petite explication s'impose, et c'est ici que cela se trouve. Quoi qu'il en soit, trois instituts offrent des services de cryogénisation dans le monde : Alcor Life Extension Foundation et Cryonics Institute (dont le fondateur est Robert Ettinger) aux États-Unis, et KrioRus en Russie.
Le Prix Nobel de Littérature, José Saramago, s'était aussi amusé avec la mort dans son roman Les intermittences de la mort et, ma foi, c'était plutôt une bonne lecture.
Cela semble drôle mais ça ne me tente pas cette lecture.
RépondreSupprimerC'est très drôle et très daté... à prendre au second degré, même si ce n'était pas du tout l'intention de l'auteur.
Supprimercomme disait je ne sais plus qui : l'éternité c'est long, surtout ver la fin !
RépondreSupprimerC'est ce cher Woody qui le dit ;-)
Supprimerle seul avantage de la cryogénisation serait que dans des centaines de milliers d'années on nous retrouve comme les mammouths des glaciers et pas seulement à partir de quelques mandibules qui datent de 300000 ans!
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