Quatrième de couverture
Une accoucheuse qui avait appris son art à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris sous la direction de la fameuse Louise Bourgeois délivra le 13 janvier 1622 la très aimable madame Poquelin, née Cressé, d'un premier enfant prématuré de sexe masculin. Je peux dire sans crainte de me tromper que si j'avais pu expliquer à l'honorable sage-femme qui était celui qu'elle mettait au monde, elle eût pu d'émotion causer quelque dommage au nourrisson, et du même coup à la France.
Une accoucheuse qui avait appris son art à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris sous la direction de la fameuse Louise Bourgeois délivra le 13 janvier 1622 la très aimable madame Poquelin, née Cressé, d'un premier enfant prématuré de sexe masculin. Je peux dire sans crainte de me tromper que si j'avais pu expliquer à l'honorable sage-femme qui était celui qu'elle mettait au monde, elle eût pu d'émotion causer quelque dommage au nourrisson, et du même coup à la France.
« Qu'est-ce qui m'empêche de dire la vérité en riant ? » Horace
Aujourd’hui considéré comme un des plus grands écrivains de la littérature contemporaine russe, l’auteur Mikhaïl Boulgakov - né en 1891 et plus connu pour son roman Le Maître et Marguerite - publie en 1936 Le Roman de monsieur de Molière.
Ce passionné de théâtre ne pouvait que rendre hommage au grand dramaturge Jean Baptiste Pocquelin, dit Molière. En lui consacrant une biographie romancée très éloignée du ton neutre d’un biographe quelconque mais au contraire en s’immisçant dans le récit par l’entremise d’un narrateur omniscient, Mikhaïl Boulgakov nous livre là un récit dynamique et très vivant en retraçant toutes les étapes importantes de la vie de Molière, de sa naissance à la fin de sa vie, non sans humour et à-propos.
Mikhaïl Boulgakov prend d’autant moins de distance par rapport à Molière qu’il éprouve lui-même tous les affres de la création en étant brimé et censuré : tout comme Molière avant lui qui écrivit des missives au roi Louis XIV pour le protéger des dévots outragés, des médecins offensés et des précieux irrités, Mikhaïl Boulgakov ne cessera d’écrire plusieurs lettres à Staline afin de lui demander protection et soutien.
Outre l’hommage rendu au dramaturge Molière, cette biographie romancée permet donc également à Mikhaïl Boulgakov de témoigner des relations difficiles entre l’artiste et le pouvoir, quelle que soit l’époque. A titre d’illustration, Le Roman de monsieur de Molière sera lui-même expurgé de plusieurs passages et devra attendre l’année 1989 pour être publié dans son intégralité en Russie. Cette présente édition n’est malheureusement que la traduction de la version censurée de l’œuvre sous Staline et nous attendons toujours la version intégrale traduite en français…
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