mercredi 27 novembre 2013

Les hommes en général me plaisent beaucoup de Véronique Ovaldé

Extrait

C’est le silence qui m’a réveillée cette nuit-là. Un silence bruissant, un silence de ville avec tous les moteurs de nos intimités, le ronronnement des mécaniques, le bourdonnement des moustiques et le choc des ailes de la mouche contre la vitre. J’entendais la rue et le chuintement des pneus, les sirènes lointaines et les milliers de grésillements des télés d’insomniaques, j’entendais l’eau qui claquait dans la douche et les messages qui s’enregistraient dans le secret des câbles téléphoniques, qui traversaient mon espace alentour, qui me traversaient pour passer leur chemin. J’écoutais la nuit d’été qui palpitait irrégulière. 


Mon avis

Dans ce monde carnassier dans lequel les hommes sont « tout particulièrement dangereux », pourquoi en attendre consolation et protection alors qu’il faut songer avant tout de s’en protéger ? Comment lutter contre cette dépendance ? Comment tenir à distance les fantômes encore trop nombreux qui s’agitent en nous et autour de  nous ? Le vide de l’absence, ce manque du corps de la mère en soi, l’abandon, l’enfance bâclée et une béance qui n’aspire qu’à être comblée, même si mal. L’alchimie du désir, la tentation, l’abus de confiance, la manipulation et le besoin d’en finir si la fuite demeure impossible.

Et toujours ce malentendu dans le couple, le poids des non-dits, des silences, de l’ennui et des mensonges.

Un roman très dense, étouffant, crû parfois mais au combien intense. Des sujets dérangeants comme le suicide, la maltraitance et les abus sur mineure. Une acuité auditive et une sensibilité exacerbée portées sur les petits bruissements de la vie, des insectes, du monde animal, de la végétation. Une présence sourde qui nous accompagne pour peu qu’on lui prête attention.


Quatrième de couverture

Après avoir vu, une nuit, les animaux s'enfuir, Lili va au zoo : sont-ils revenus ? Près des cages, elle entrevoit le fantôme d'un homme aimé mais craint... Tandis que son compagnon, Samuel, rêve de devenir père, elle se laisse consumer par ses chimères, le désir sauvage, les souvenirs enfouis.

Véronique Ovaldé, dans un roman au ton singulier, explore la folie du désir, de l'amour et de la dépendance.


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