Synopsis
Une vieille dame au fort tempérament, sa femme de ménage
Cap-Verdienne et sa voisine dévouée à de bonnes causes partagent le même
étage d’un immeuble à Lisbonne. Lorsque la première meurt,
les deux autres prennent connaissance d’un épisode de son passé :
une histoire d’amour et de crime dans une Afrique de film d’aventures.
Entendre trop de louanges entraîne-t-il trop d’attentes ? Avec le
risque corollaire d’être un tantinet déçue ? Je ressors du film avec un
sentiment mitigé, bien que je n’aie pas été non plus
totalement insensible au film, plus séduite par la forme que par le
contenu, trouvant la trame trop simpliste, l’histoire d’adultère étant
abordée de manière trop classique. Trop de longueurs
aussi, de manque de rythme, de pistes laissées à l’abandon,
inexploitées (sans doute voulu par le réalisateur mais quand même
frustrant), engendrant parfois un certain ennui. Voilà pour les
points négatifs.
Passons maintenant aux points positifs. J’ai aimé les contrastes que
présente le film tout au long du parcours : la vie/la mort, l’amour/la
perte, les maîtres/les serviteurs, l’agitation des
hommes/la placidité du crocodile mais aussi l’image nette de la
première partie, contemporaine/le gros grain et les contrastes plus
importants de la deuxième partie, africaine.
Le prologue sous forme de fable poétique qui annonce comme un clin
d’oeil la deuxième partie du film est très réussie aussi, bien que
déboussolante tant on ne comprend pas d’emblée où veut en
venir le réalisateur. Une deuxième partie qui donne tout le sel au
film quant à sa forme : un côté un peu kitsch dans le bon sens du terme,
l’absence de dialogue pour mieux faire référence aux
souvenirs du passé mais accompagnés des bruits de la nature, des
chants et des danses sans oublier la voix-off du narrateur. Cette
deuxième partie onirique possède une certaine grâce aussi légère
qu’une bulle de savon qui malheureusement finit par éclater sur un
scénario un peu trop mince pour convaincre totalement.
Un dernier mot quand même sur une des images fortes du film : le
gros plan sur le sexe d’Aurora après avoir fait l’amour avec son amant,
son ventre proéminent de femme enceinte des œuvres de son
époux et la main de son amant posé sur cette partie du corps,
germination de la séparation future des deux amants. Une scène forte
chargée de symboles.
En conclusion, un film romantique, mélancolique et poétique au
scénario un peu léger qui n’évite pas toujours l’ennui. Mais cela
n’engage que moi, cela va de soi.
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