dimanche 14 décembre 2014

Loin des hommes de David Oelhoffen


Nous sommes en 1954, en Algérie. Le pays est en ébullition : les rebelles armés luttent pour l’indépendance de leur pays pendant que l’armée française reçoit l’ordre de les anéantir, avec pour consigne de ne garder aucun prisonnier vivant. Alors que la rébellion gronde, deux hommes au cœur de l’hiver : Daru, un instituteur reclus d’une petite école totalement isolée et Mohamed, un villageois accusé du meurtre de son cousin. Entre les revendications d’un peuple et la loi du sang, ces deux personnages, pris en tenaille entre le souffle de la guerre et la vengeance familiale, vont être amenés à lutter ensemble à travers les crêtes de l'Atlas algérien pour retrouver leur liberté. 

Ce film porte évidemment sur la guerre d'indépendance algérienne, un sujet encore très délicat de nos jours, tant les souffrances ont été grandes de part et d’autre. Mais c’est avant tout le vécu de deux hommes traversés par plus grand qu’eux (subissant le cours de l’histoire pour l’un et la vendetta familiale pour l’autre), et qui vont être amenés à s’unir pour préserver leur vie mais surtout leur dignité et leur libre arbitre, alors que tout s’y oppose. Car c’est de notre identité et notre liberté de choisir dont il est question ici, aussi petite soit-elle 

Un film qui prend son temps et qui reprend quelques codes du western, traversé par des paysages aussi sublimes que rudes et hostiles. Un film qui s’immisce en soi lentement mais surement, qui se laisse apprivoiser au fur et à mesure et qui finit par toucher profondément le spectateur, qui accompagne l’évolution psychologique des deux personnages principaux. 


L’acteur Reda Kateb confirme tout le bien que l’on pensait de lui mais c’est Viggo Mortensen qui suscite toute notre admiration, son interprétation étant absolument remarquable.

J’ai eu un gros coup de cœur pour Loin des hommes de David Oelhoffen, présenté par le réalisateur en avant-première au Festival Cinéma Méditerranéen, accompagné par les deux acteurs Reda Kateb et Djemel Barek. J’avoue que je ne connaissais pas David Oelhoffen avant ce film mais son intelligence, sa simplicité, son talent, sa finesse, son sens de la nuance m’ont totalement convaincue. Un conseil : ne le loupez surtout pas à sa sortie, prévue pour la mi-janvier en France.

L'avis du cinéphile m'était conté.

Djemel Barek - David Oelhoffen - Reda Kateb
Reda Kateb

Réalisateur : David Oelhoffen
Acteurs : Viggo Mortensen, Reda Kateb, Djemel Barek
Origine : France
Genre: Drame
Musique : Nick Cave et Warren Ellis
Année de production : 2014
Date de sortie en France : 14/01/2015
Date de sortie en Belgique : 04/02/2015
Durée : 1h50
D'après la nouvelle L'Hôte du recueil L'Exil et le royaume (1957) d'Albert Camus.


D'autres films du Festival Cinéma Méditerranéen à découvrir également :

•    Come To My Voice de Hüseyin Karabey
•    Qui vive de Marianne Tardieu
•    Il capitale umano de Paolo Virzi

2 commentaires:

  1. Bonjour Sentinelle. Merci d'attirer notre attention sur ce film, que j'ai noté sur mes tablettes pour le découvrir en janvier. Nous avons déjà évoqué Reda Kateb, mais j'aime aussi beaucoup Viggo Mortensen.

    Dans la bande-annonce, seule la musique un peu grandiloquente me ferait un peu hésiter. Je pense toutefois que je laissera sa chance au film. La thématique a l'air intéressante et pourrait compléter mes connaissances venues d'un autre film algérien que je te recommande: "Le repenti".

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Martin,

    Je ne me souviens plus du tout de cette musique grandiloquente, et j'ai dû revoir la bande-annonce pour savoir à quoi tu faisais référence. J'ai au contraire eu l'impression de beaucoup de sobriété et de passage sans musique mais cela vient peut-être de moi, j'ai remarqué que bizarrement la musique me touche peu dans un film, sauf quand elle m'irrite. Comme si j'étais trop plongée dans autre chose que pour m'y consacrer vraiment.

    Je pense que tu devrais t'y retrouver en tout cas, puis nous sommes loin de Lawrence d'Arabie, je t'assure ;-)

    Je note également Le repenti, que je ne connaissais pas.

    RépondreSupprimer