La 25e édition du Festival Europalia (qui fête également ses 45 ans) met la Turquie à l’honneur en ce moment et ce jusqu'au 31 janvier 2016. Plusieurs manifestations sont organisées à travers toute la Belgique, comme des expositions, des concerts, des conférences, mais aussi les arts de la scène, la littérature, le cinéma (pour plus de détails, voir le lien Europalia). Un choix qui fut parfois contesté, dans la mesure où ces manifestations ont lieu la même année où l'on commémore le génocide arménien, sujet toujours tabou en Turquie. Sans oublier les controverses suscitées par les dérives autoritaires du président Recep Tayyip Erdogan ou encore la question kurde. Mais ce choix s'imposait selon les organisateurs, qui en dehors de ces considérations politiques, rappellent que la Turquie représente un intérêt majeur en matière historique, artistique et géographique. Berceau des civilisations et située aux confins de l’Europe comme au seuil de l’Asie, la Turquie a connu de nombreux influences au fil des siècles (assyriennes, hittites, phrygiennes, grecques, romaines, byzantines et ottomanes), tout en maintenant une certaine continuité à travers ses cultes et ses rites. Ces rites transmis sur plus de douze mille ans font l'objet de l'exposition phare de ce festival, intitulée Anatolia et présentée au BOZAR de Bruxelles. Une exposition qui s'articule essentiellement entre quatre thèmes majeurs que sont le cosmos, la nature, le monde des dieux et les interventions divines.
Présentation de l’exposition :
Deux cents des plus beaux trésors archéologiques, miniatures, textiles et sculptures issus des collections de prestigieux musées turcs sont exposés pour la première fois à Bruxelles. Ils donnent un aperçu intriguant des civilisations qui se rencontrent, se mélangent et se succèdent depuis des siècles en Anatolie. Cette exposition part à la recherche de ce qui unit les Hittites aux Ottomans, les chrétiens aux musulmans, ou encore la déesse phrygienne Cybèle aux dieux de l’Olympe. Dans Anatolia, découvrez les liens séculaires entre l’être humain et les rituels et cultes qui définissent sa relation au cosmos, à la nature et aux divinités, de la préhistoire au XXe siècle.
Il va sans dire que les pièces exposées sont exceptionnelles et absolument magnifiques, mais on en ressort tout de même avec le sentiment d'être passé à côté de l'histoire mouvementée d'un pays aux multiples contrastes qui s'entrechoquent parfois durement, tout en évitant soigneusement d'aborder quelques sujets encore bien épineux. Volontiers consensuel dans sa démarche, il ne reste qu'à vous informer par vous-mêmes pour mieux appréhender ce pays en constante évolution, qui ne manque pas non plus de revendications multiples et parfois contradictoires. Heureusement que la littérature offre la possibilité d'enrichir ses connaissances, dans la mesure où plusieurs bibliothèques se sont mises au diapason en présentant quelques sélections d'auteurs turcs. J'ai déjà commencé mon périple littéraire depuis deux semaines, en diversifiant les auteurs, les genres et les époques. Et je compte bien continuer sur ma lancée dans les semaines qui suivent.
J'ai déjà abordé la Turquie à multiples reprises sur ce blog, un pays que je trouve personnellement passionnant et qui ne manque pas non plus d'enjeux capitaux, y compris pour notre avenir. Si le cœur vous en dit d'aller voir plus loin, je vous invite à suivre les liens que je vous propose ci-dessous :
• Le coeur et la plume, portrait de Kemal Yalçin (rencontre avec l'auteur)
• Come To My Voice de Hüseyin Karabey (film)
• L'Europe des écrivains - la Turquie (compte-rendu du reportage)
• Les Arméniens, images d'un destin (exposition)
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