La Peur de Stefan Zweig

Extrait

Qu'est-ce qui l'avait poussée dans ses bras ?  Quelle épouvantable folie l'avait précipitée dans une aventure que son propre cœur ne comprenait plus, et ses sens à peine. Elle n'en savait plus rien : tout ce qui s'était passé lui semblait étranger, et elle se voyait elle-même comme une étrangère.


Mon avis

Vienne, début du siècle. Irène, une femme bourgeoise de trente ans mariée depuis huit années et mère de deux enfants, prend pour amant un jeune pianiste. Plus par ennui, le goût de l’aventure et l’envie d’échapper à une vie conjugale sans surprise que par amour ou l’exaltation des sentiments. Jusqu’au jour où elle croise ce qu’elle pense être l’ancienne maîtresse de son amant, qui menace de la dénoncer à son époux. Sauf si Irène accepte de lui payer le prix de son silence. Irène n’a que peu d’alternatives : se soumettre au chantage de l’extorqueuse ou se dénoncer à son époux. Partagée entre la peur d’être découverte et celle d’avouer sa faute, quelle sera la plus forte ?

Tromperie, mensonge et manipulation. Culpabilité, honte et manque de confiance. Ce récit, tout en tension pour un drôle de quatuor, explore volontiers la dégradation mentale et physique d’une femme en proie à l'angoisse et à une grande souffrance psychologique. Un moment charnière de sa vie qui va changer son regard sur les autres mais également - et avant tout - sur elle-même…

 

La nouvelle La Peur connaîtra un beau succès à sa parution et sera adaptée au cinéma à plusieurs reprises. La seule adaptation vue à ce jour en ce qui me concerne est celle du réalisateur Roberto Rossellini (1954), avec l’actrice Ingrid Bergman. Si ce film n’est pas le meilleur parmi ceux tournés par ce couple mythique (comme Voyage en Italie ou Stromboli), cette ultime collaboration entre l’actrice et le réalisateur n’en demeure pas moins assez réussie, tout en restant fidèle au récit de Stefan Zweig.




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