vendredi 4 avril 2008

La compagnie noire ou les livres du nord de Glen Cook

Quatrième de couverture

Mercenaires nous sommes et nous resterons. Que nous importe si la cause de notre employeur est légitime ? On nous paye pour la servir. Nous sommes la dernière des compagnies franches de Khatovar. Nos traditions et nos souvenirs ne vivent que dans les présentes annales et nous sommes les seuls à porter notre deuil. C'est la Compagnie noire contre le monde entier. Il en a toujours été, il en sera toujours ainsi. Pourtant, le jour où notre capitaine a signé pour nous enrôler au service de la Dame et de ses Dix Asservis, n'était-ce pas signer avec le Mal lui-même ? N'était-ce pas renoncer à notre âme en allant combattre les rebelles et l'espoir qu'ils placent en la Rose Blanche, la libératrice mythique de ce monde qui ploie sous la sorcellerie ? Voici les trois livres du Nord, tels que composés par Toubib, médecin et annaliste de la Compagnie noire.

Le premier cycle La compagnie noire ou les livres du Nord, contient les trois premiers livres : La Compagnie noire, Le Château noir et La Rose blanche.

La Compagnie Noire est un groupe de mercenaires qui existe depuis plus de quatre cents ans. Depuis sa création, la Compagnie s’assure qu’un de ses membres soit nommé annaliste afin de transcrire tous les petits et grands événements de la Compagnie. Pour devenir membre, il faut tout abandonner derrière soi et s’engager dans ce qui constituera dorénavant une grande et même famille. De ce fait, la création et l’archivage des journaux de bord permettent d’établir un lien étroit entre tous les membres présents et passés de la Compagnie Noire. Chaque livre reprend les comptes rendus des journaux de bord de l’annaliste du moment, qui variera au cours des cycles. L’annaliste du cycle des livres du Nord est Toubib, médecin et chroniqueur, personnage très humain dans ses forces et ses faiblesses qui n’hésite pas à philosopher lorsque les circonstances s’y prêtent.

Si l'intrigue met du temps à s'installer, j'ai de plus en plus apprécié le récit au fur et à mesure des quelques 1000 pages du premier cycle. Il s'agit de Dark Fantasy, l'ambiance est donc sombre et trouble, mais on y trouve malgré tout quelques rares étincelles de lumière (l'amitié, l'amour, la fidélité, l'entraide, le courage) qui irradient l’ensemble. Loin de tout manichéisme, récit où la magie est omniprésente, on finit par se sentir membre de la compagnie et on s'attache véritablement aux personnages principaux, à savoir Toubib, Corbeau, Qu'un œil, Gobelin, Silence et bien d'autres. Il y a peu de femmes dans l'aventure mais elles ont un rôle primordial car tout ou presque s'articule autour d'elles. L’auteur ne nous épargne pas tout au long du récit dans la mesure où il n’hésite pas à sacrifier de multiples personnages dont un certain nombre de principaux auquels nous nous étions attachés.

La compagnie noire ou les livres du Nord contient également de très belles illustrations de Didier Graffet.

«  La vie n'est qu'un cri éphémère dans les mâchoires de l'éternité »

« Cette fois, je m'amusais avec l'enfance de la Dame. J'aime imaginer l'enfance des scélérats. Quelles torsades et quels nœuds formaient le fil qui reliait la créature de Charme à la petite fille qu'elle avait été ? Prenons les petits enfants. A de rares exceptions près, ils sont mignons, adorables, de vrais amours, aussi doux que du miel battu au beurre. Alors d'où viennent tous les êtres malfaisants ? Quand je me balade dans nos baraquements, je me demande comment un bambin rigolard et curieux a pu devenir Trois-doigts, Jovial ou Silence. »


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