dimanche 12 octobre 2014

Gone Girl de David Fincher

Synopsis

Amy et Nick forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise, ils quittent Manhattan pour retourner s’installer dans la ville du Missouri où Nick a grandi. Mais le jour de leur 5ème anniversaire de mariage, Amy disparaît et Nick retrouve leur maison saccagée. Lors de l’enquête tout semble accuser Nick. Celui-ci décide, de son côté, de tout faire pour savoir ce qui est arrivé à Amy et découvre qu’elle lui dissimulait beaucoup de choses.

J’ai trouvé ce film impeccable au niveau de la réalisation, du choix et de la direction d’acteurs. Je n’ai vraiment rien à redire là-dessus. Mais pour ce qui est du scénario et des messages véhiculés, alors là c’est autre chose. Gone girl, scénarisé à partir du roman éponyme par l’auteur du best-seller, à savoir Gillian Flynn, avait visiblement l’ambition d’allier la critique sociale au thriller. Côté thriller, cela tient plus ou moins la route, et encore. Premièrement, on comprend assez vite qui tire les ficelles du jeu, deuxièmement, les invraisemblances et les incohérences abondent dans la deuxième partie, jusqu’à virer à un moment donné au grand guignol sanguinolent dont je me serais bien passée. Mais c’est encore la critique sociale qui m’a le plus irritée : un condensé de stéréotypes (on enfonce véritablement les portes ouvertes), sans aucun souci de nuance ni de subtilité : les avocats sont véreux et ne pensent qu’au fric, les médias font de la surenchère et manipulent l’opinion avec une facilité déconcertante tant le public est crétin à souhait, les flics sont totalement impuissants face à la machinerie médiatique. Et ne parlons même pas de la vision du couple. Les personnages ne sont pas mieux lotis : les hommes sont immatures, idiots et faibles et les femmes utilisent la séduction pour mieux manipuler leur entourage. Bref on est tous soit des imbéciles, soit des manipulateurs nés, et seul compte les apparences, à tous niveaux.

Gillian Flynn est visiblement ce type d’auteur qui n’aime pas ses personnages et mise à fond sur la carte du cynisme (la seule exception étant la sœur jumelle). Je suis donc bien loin de partager l’enthousiasme général pour ce film, bien qu’il ne fasse pas l’unanimité non plus.

L’avis de Dasola, Traversay et Alex



Réalisateur: David Fincher
Acteurs: Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick
Origine: États-Unis
Genres: Drame Thriller
Année de production: 2014
Date de sortie: 08/10/2014
Durée: 2h25

Note : 2/5

10 commentaires:

  1. Ainsi toi aussi, ce film ne t'as pas plu et je comprend tout à fait ta critique c'est pas ce qui ressortait de mon commentaire; comme quoi c'est bien de la confrontation d'opinions contraires que nait une façon de penser réaliste même sur le cinéma (j'ai comme toi rajouté vos liens à mon commentaire pour que chacun pèse le pour et le contre avant de décider ou pas d'aller voir ce film)

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    1. J'ai toujours eu du mal avec ces films ou romans qui utilisent leurs personnages exclusivement à des fins démonstratives. Ce ne sont plus que des marionnettes dont le créateur manipule les fils sans leur donner aucune épaisseur et qui finissent par étouffer sous leur cynisme. Je les trouve trop stéréotypés et tellement déplaisants qu'ils ne m'intéressent plus du tout. Puis le scénario insiste tellement sur la séduction féminine comme arme manipulatrice, non seulement l'actrice principale mais aussi les journalistes féminines (elles étaient absolument épouvantables, je pense encore au sourire carnassier de la journaliste jouée par Sela Ward dans la dernière partie), que cela en devenait gênant. Disons que ce n'est pas du tout ce que je recherche au cinema, mais je comprends tout à fait que d'autres y trouvent leur compte, cela dépend de nos attentes. J'aurais préféré finalement qu'il se cantonne au thriller. Car la critique sociale n'est plus qu'une satire sans grand intérêt pour moi.

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  2. Bonjour Sentinelle, merci (en retard) pour le lien. Tu fais la même analyse que moi: du côté réalisation, c'est du grand art, c'est vraiment brillant mais ce que j'ai vu à l'écran ne m'a vraiment pas plu. Amy est "folle", c'est une femme dangereuse, bonne à enfermer. Pour le reste, je n'y ai même pas prêter attention. Bon samedi.

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  3. Bonjour Dasola, nous avons effectivement vu en grande partie le même film. Bon samedi à toi également !

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  4. Bonjour ici aussi ! J'ai plutôt apprécié le film, la flamboyance de sa mise en scène emportant malgré tout mon adhésion. J'ai juste trouvé qu'il était un peu long, peut-être, ou un peu trop démonstratif, comme tu le suggères. J'avoue que j'ai eu du mal à croire à un Nick criminel...

    En revanche, oui, d'accord pour dire que Fincher en fait un peu trop sur le côté "critique de la société américaine". L'idée est intéressante, mais c'est tellement appuyé que ça en devient risible. En ce sens, je trouve le personnage de l'avocat mieux écrit (et mieux campé). J'ai bien aimé aussi celui de Desi Collings, qui m'a paru bien menaçant par certains aspects. J'attendais en fait une autre conclusion, en ce qui le concerne.

    Bon, mais chuuuuuuut ! Il y a peut-être encore des gens qui ne l'ont pas vu. Pas question de trop en dire... ;-)

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  5. Effectivement, le personnage de Desi Collings était vraiment intéressant et finalement bien flippant dans son genre. Dommage qu'il se soit fait si facilement dégommé si on peut dire. Avec un peu de chance, je lirai ton billet dans quelques semaines, non ? ;-)

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    1. Oui, m'dame, je confirme: tu pourras lire mon billet dans quelque temps, d'ici la fin du mois. Je l'ai écrit, c'est déjà bien, non ? ;-)

      Bon, il y en a pas mal dans l'intervalle, dont le Woody, bien sûr ! J'espère que tu feras quelques découvertes intéressantes :)

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    2. C'est très bien :-)

      Et je n'oublie pas le Woody, bien évidemment !

      Quant à moi, je n'ai toujours rien écrit sur le film Pride, que j'ai pourtant beaucoup aimé. Mais j'ai l'impression que tout a déjà été dit, étant sorti en salle tellement plus tôt chez vous... je ferai en fonction de l'inspiration du moment, comme souvent finalement ;-)

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  6. J'avais bien aimé le sujet dans le roman, (cette histoire de faux semblants, l'image que l'on se donne et celle que nous impose les autres, la manipulation qui en découle, bref...) mais la démonstration était plus laborieuse. Ici c'est tranché jusqu'à l'os, et la mise en scène est quand même très réussie.

    Bon, c'est aussi un peu tiré par les cheveux, surtout sur la fin. Et horriblement cynique. Mais dans l'ensemble, j'ai aimé :-)

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    1. J'ai de plus en plus de mal avec le cynisme, que ce soit au cinéma ou en littérature. Disons que je trouve cela un peu facile mais ce n'est que mon ressenti ;-)

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