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Affichage des articles du 2010

Crime et châtiment de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski

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Attention ! Ce billet comporte plusieurs spoilers !!! Il y avait une idée étrange qui lui poussait, à coups de bec, à l’intérieur du crâne, comme un poussin qui voudrait naître, une idée qui l’occupait beaucoup, vraiment beaucoup. Et si les humains se divisaient en deux catégories : les gens ordinaires, qui sont dans l’obligation de vivre dans l’obéissance et dans l’interdiction d’enfreindre les lois, et les gens extraordinaires, qui ont le droit de commettre tous les crimes possibles s’ils justifient une amélioration future pour l’humanité ? Et si l’action d’un grand homme se mesurait par sa raison et sa volonté ? Et si un meurtre n’était pas un crime s’il était précédé de raisonnement et de réflexion ? […] la destruction du présent au nom d’un avenir meilleur. C’est le droit au crime qui est posé ici, le droit de transgresser pour accomplir un noble but, de quitter les ornières toutes tracées, de franchir les limites, d’enfreindre les interdits. La fin...

Un train pour Tula de David Toscana

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Quatrième de couverture Enfant maudit, Juan Capistran se voue dès l'adolescence à la conquête d'une fillette qui le dédaigne. Devenue femme, la belle Carmen l'ignore plus que jamais... En toile de fond des récits du vieux conteur et des interprétations romanesques de Froylân, son biographe : la ville frontalière de Tula, fabuleux théâtre de personnages, comme Fernanda, la mère morte en couches de Juan, le père Nicanor, le général Pisco et le maestro Fuentes, entre autres témoins de l'orgueil légendaire des Tultèques, tous un peu aventuriers ou trafiquants en illusions. Tula, qui n'est pas sans rappeler le Macondo de Cent ans de solitude, est l'occasion de tableaux de genre hilarants. Au service du mythe de la passion impossible, le réalisme baroque de Toscana nous entraine dans un labyrinthe de fausses pistes et d'authentiques chausse-trapes. « Un train pour Tula » fait partie de ces romans qui diffusent un charme subtil, un je ne sais quoi com...

Moon Palace de Paul Auster

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Quatrième de couverture Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui ont marqué sa vie, depuis son arrivée à New York en 1965 jusqu'à ce que, sept ans plus tard, il découvre l'identité de son père... à temps pour assister à son enterrement. Et ses amours, ses rencontres, sa misère, ses errances dans les paysages mythiques de l'Amérique rêvée constituent le matériau d'un formidable roman d'aventures en même temps qu'elles apparaissent comme les étapes d'un voyage initiatique aux confins de la solitude et de la déréliction.   Il s'agit de ma troisième relecture de ce roman. J’y ai retrouvé tout ce qui m’avait initialement charmé chez l'auteur  : le road movie avec le temps qui passe, les rencontres et les séparations au fil des errances, les rites de passage, les quêtes initiatiques et l’exploration de nouveaux territoires, les mises en abymes, la récursivité via les notices biographiques et la présence d’un...

Jules Schmalzigaug, Un futuriste belge

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A l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles. Du 29.10.2010 au 06.02.2011.   Jules Schmalzigaug, seul futuriste belge, sur des chapeaux de roue…  Il y avait plus de vingt-cinq ans que l'on n'avait plus présenté à Bruxelles ce futuriste de la première heure qui se suicida à l'âge de 35 ans, nous laissant une oeuvre brève et fulgurante. Futuriste de la première heure, parmi les plus innovants, Schmalzigaug, né à Anvers en 1882, Allemand par son père, naturalisé belge, et francophone, fut le seul Belge à faire partie du célèbre mouvement futuriste d'origine, au même titre que Balla, Boccioni, Carra et autres défenseurs de la modernité galopante. Phil Mertens, notamment, ancienne conservatrice du Musée lui consacra bien un livre en 1984 et une expo en 85, mais Schmalzigaug reste peu connu. Le sort de Schmalzigaug, comparé à celui des futuristes italiens, est exemplaire ...

La vierge froide et autres racontars de Jørn Riel

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Quatrième de couverture Cap sur le Groenland avec Jorn Riel, écrivain baroudeur et conteur malicieux. De son long séjour en Arctique il a rapporté des anecdotes, des récits, des "racontars". En un mot, des histoires d'hommes seuls sur une terre glacée où le soleil, l'hiver, se couche très longtemps. Ces rudes chasseurs ont d'étranges faiblesses, des tendresses insoupçonnées, des pudeurs de jeunes filles et des rêves d'enfants. Les solitaires s'emplissent de mots tus et, ivres de silence forcé, ils quittent parfois leur refuge pour aller "se vider" chez un ami. Ces nouvelles de l'Arctique ont la rudesse et la beauté du climat qui les suscite. Souvent râpeuses, toujours viriles, parfois brutales, saupoudrées de magie et de mystère, elles nous racontent un monde où la littérature ne se lit pas mais se dit, où l'épopée se confond avec le quotidien, où la parole a encore le pouvoir d'abolir le présent et de faire naître des légendes...

Récits de l'exil de Nina Berberova (volume II)

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Quatrième de couverture   Qu'elle mette en scène (De cape et de larmes) le destin tragique de deux sœurs dont l'une voit son homme envoyé au goulag et l'autre part s'installer à Paris avec son père, qu'elle évoque (Le Roseau révolté) le destin de deux amants séparés par la guerre ou qu'elle raconte (Le Mal noir) l'exil vers Les Etats-Unis d'un Russe émigré dont la compagne est morte pendant un bombardement en France, Nina Berberova n'a de cesse qu'elle ne rende dans ses plus subtiles variations la détresse profonde de ces immigrés de la première génération, dépouillés de leur langue, de leurs affections, de leur territoire.  Avec le premier volume des Récits de l'exil, voici donc réunis dans Babel l'ensemble des " petits romans " écrits de 1934 à 1959 sur ce thème par la romancière russe.   Recueil lu une première fois en 1993, j’avais gardé le souvenir d’une lecture un peu languis...

Garden of love de Marcus Malte

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Extrait  Rappelez-vous combien dans ces moments-là l'être aimé, quel qu'il soit, est exceptionnel. Il est le centre du monde et le monde tout entier et la justification de votre propre existence. Enfin une raison valable de vivre. C'est énorme. Merci. Il faut s'y accrocher. Rappelez-vous combien celui qui aime est peu de chose. Combien il est solitaire, solitaire, solitaire, et fragile. Vulnérable. A tout instant il peut retourner au néant.  Mon avis Véritable kaléidoscope, effet de miroir, les thèmes récurrents de Garden of love sont le double et la dualité de l’être humain, sujets ô combien complexes et fascinants. Il faut juste accepter de ne pas tout comprendre pendant un bon bout de temps, l’auteur ne dévoilant certaines clés qu’au fur et à mesure du récit. Et quelle belle musicalité dans l'écriture. Un roman subtil qui scotche rapidement le lecteur. Mais à ne pas lire en dilettante : il demandera toute votre attention sous peine d’être complèt...

L'affaire Jane Eyre de Jasper Fforde

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Quatrième de couverture Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Alors, lorsque Jane Eyre, l'héroïne du livre fétiche de Thursday, est kidnappée par Achéron Hadès, incarnation du mal en personne, la jeune détective décide de prendre les choses en main et de tout tenter pour sauver le roman de Charlotte Brontë d'une fin certaine... Un mélange des genres totalement détonnant : policier, SF, fantastique, humour, politique, réflexion sur la littérature … J’ai eu peur de frôler l’indigestion mais pas du tout, tant l’auteur arrive à fai...

La grande nuit d'André-Marcel Adamek

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Présentation de l'éditeur   Le Château rouge est une grotte souterraine qui vient d'être ouverte au public. Lors d'une visite, un séisme violent emporte les passerelles et les galeries s'effondrent. Seules deux personnes survivent à la catastrophe : Anton Malek, un spécialiste du comportement animalier, et Marie, une vieille dame venue de Bruges. Les rescapés attendent en vain du secours, mais aucun signe de vie ne parvient de la surface.   Né en 1946 André-Marcel Adamek a accompli différents métiers en parallèle de celui d'écrivain : nègre, imprimeur, éditeur. Ses romans ont remporté de nombreux prix et ont été largement traduits : « Le Fusil à pétales » (prix Rossel, 1974), « Un imbécile au soleil » (prix Jean Macé,1984), « La Fête interdite », « Le Maître des jardins noirs », « Le Plus Grand Sous-Marin du monde » (Prix du Parlement de la Communauté française, 2000) et « Retour au village d'hiver ». « La Grande N...

Le journal d'un fou, Le portrait et La perspective Nevsky de Nicolas Gogol

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Le Journal d'un fou Poprichtchine, insignifiant fonctionnaire dont le seul talent consiste à tailler les plumes de son supérieur hiérarchique, s’amourache de la fille de ce dernier. N’ayant pas vraiment la stature nécessaire pour se prévaloir d’une telle prétention, Poprichtchine, déjà un peu fêlé de la cafetière, sombre dans la folie la plus totale lorsqu’il se rend compte que les chances de courtiser la belle sont nulles et non avenues. Poprichtchine en mal de grandeur et la couronne espagnole en mal de tête couronnée, notre petit fonctionnaire ne tarde pas à résoudre tous ces obstacles en se prenant pour le successeur du trône d’Espagne. Mais c’est une cour plutôt particulière qui lui rendra ses premiers et derniers hommages. Lorsque l’envie et l’orgueil se fracassent à la dure réalité de la vie, il ne reste que la folie avec son convoi d’hallucinations et de bouffées délirantes pour suppléer au néant de l’existence. Le portrait Tchartkov, artiste fauché mai...

Le pingouin d'Andreï Kourkov

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Quatrième de couverture À Kiev, Victor tente péniblement de survivre. Journaliste au chômage, il a adopté Micha, un pingouin dépressif, rescapé du zoo. Lorsqu'un patron de presse propose à Victor de préparer des nécrologies de personnalités encore bien en vie, Victor saute sur l'occasion. Mais voilà que ces personnes se mettent à disparaître à une vitesse alarmante... Crimes commandités par la mafia ou règlements de comptes politiques ? Ce roman m’a décontenancée tant je m’attendais à un portait virulent et acide de la société post-soviétique, écrit sur un mode sarcastique déjanté mais néanmoins jubilatoire. Si l’absurdité des rouages de la société ukrainienne est effectivement bien rendue sur un ton surréalisme et décalé, l’humour « tel que je m’y attendais » n’y avait pas vraiment sa place tant la tristesse et la mélancolie transpiraient à toutes les pages. Avis en demi-teinte tant j’ai trouvé ce roman souvent longuet et terriblement cafardeux. Sans ...

Un brin de verdure de Barbara Pym

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Quatrième de couverture Avec la discrète Barbara Pym, nous voici au cœur de l'Angleterre : villages écologiques, églises anglicanes hantées par de ténébreux pasteurs à marier et par de malicieuses bigotes, ventes de charité où l'on papote et l'on médit et l'on s'épie, salons de thé, bibliothèques, associations universitaires. Et sur tout le monde, la romancière jette un regard ironique et faussement naïf qui ébranle soigneusement les valeurs les plus solides d'une société sclérosée, un regard impitoyable : celui d'une ethnologue. Des dialogues sans arrêt, très britanniques, l'air de ne pas y toucher. Barbara Pym a une prédilection pour le petit fait vrai. Cette présentation de l’éditeur touche à l’essentiel de l’écriture de Barbara Pym : humour subtil et finesse psychologique dans les descriptions des personnages qui se dévoilent au détour d’une pensée ou d’un comportement qui pourraient relever de l’anecdotique s’ils ne démasquaient l’abî...

Mémoires de porc-épic d'Alain Mabanckou

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Avez-vous déjà été témoin des confessions d’un porc-épic faites à un Baobab ? Mais attention, pas de n’importe quel porc-épic ! Il s’agit ici d’un porc-épic qui n’appartient plus tout à fait au genre animal, puisqu’il fut longtemps le double nuisible d’un homme qu’on appelait Kinbandi. Incarnation animale d’un homme tué avant-hier pour avoir commis de nombreux crimes dans son village, ce porc-épic ne comprend pas pourquoi il est toujours en vie alors que son maître n’est plus. Et c’est à l’ombre d’un cher Baobab qu’il confesse que les visages de ces hommes tués sous ses piquants ne cessent de le hanter depuis lors. Mais que pouvait-il faire, obligé d’obéir sans broncher et sans juger à Kibandi , cet homme qu’il rejoignait la nuit pour exécuter les missions qu’il lui confiait, même si les dernières en date furent particulièrement pénibles tant elles lui paraissaient gratuites et sans fondements ? Il faut dire que la transmission d’un double, qui s’opère à la dixième année...

Bonjour tristesse de Françoise Sagan

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  « Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C'est un sentiment si complet, si égoïste  que j'en ai presque honte alors que la tristesse m'a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas, elle, mais l'ennui, le regret, plus rarement le remords. Aujourd'hui quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres. » Ainsi commence le premier roman de Françoise Sagan, paru en 1954 alors qu’elle n’avait que dix-huit ans à peine. L’histoire se passe dans une villa louée pour l’été sur les bords de la Méditerranée. Cécile, dix-sept ans, y passe ses vacances en compagnie de son père veuf et d’une de ses innombrables maîtresses qui ne font que passer en coup de vent dans sa vie. C’est l’heure également des premiers amours, des premiers rendez-vous, des premières lassitudes aussi. Il ne reste que cette vi...

La femme comestible de Margaret Atwood

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Quatrième de couverture   Marian se cherche, irrésolue. Depuis qu'elle est fiancée, chez elle tout se détraque. Si elle s'en sort à peu près avec Peter son supposé futur mari, ainsi qu'avec son travail d'opératrice en marketing, le fait de ne plus pouvoir s'alimenter lui pose un problème d'une tout autre ampleur. Moins elle peut avaler, plus elle se sent elle-même dévorée : comme si, de membre ordinaire de notre société de consommation, elle se retrouvait dans la peau d'un de ses produits... Mon avis La femme comestible, longtemps resté inédit en France mais publié récemment dans la collection Pavillons poche, est en fait le premier roman de l’auteur. Paru en 1969, ce premier roman constitue une première réussite dans l’œuvre de Margaret Atwood tant il pose avec justesse un regard acéré sur la féminité et les stéréotypes sociaux d’une époque (les sixties) où il était de bon ton de quitter son emploi dès le mariag...

La beauté du monde de Michel Le Bris

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Quatrième de couverture Ils furent, dans les années 20, les grandes stars de l'aventure. Lui, Martin Johnson, compagnon dans sa jeunesse de Jack London, inventa le cinéma animalier. Elle, Osa, la plus glamour des risque-tout, inspira l'héroïne du film King Kong. D'eux, Hemingway écrivit qu'ils furent les premiers à briser les clichés sur " l'Afrique des ténèbres ". Martin et Osa étaient, pour toute l'Amérique, les " amants de l'aventure ". En 1938 Winnie, écrivaine débutante, est chargée d'écrire la biographie d'Osa, veuve désormais, beauté flétrie réfugiée dans l'alcool, toujours hantée par le mystère de la beauté du monde... Du New York des " roaring twenties " à la splendeur d'un Kenya des premiers âges de la Création, de la Table Ronde de l'Algonquin, où Dorothy Parker fut la marraine d'Osa, aux clubs de Harlem où s'inventait le style " jungle " quand la modernité la plus radicale...

Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia

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Quatrième de couverture Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot au Balto de Denfert-Rochereau. Dans l'arrière-salle du bistrot, il a rencontré Igor, Léonid, Sacha, Imré et les autres. Ces hommes avaient passé le Rideau de Fer pour sauver leur peau. Ils avaient abandonné leurs amours, leur famille, trahi leurs idéaux et tout ce qu'ils étaient. Ils s'étaient retrouvés à Paris dans ce club d'échecs d'arrière-salle que fréquentaient aussi Kessel et Sartre. Et ils étaient liés par un terrible secret que Michel finirait par découvrir. Cette rencontre bouleversa définitivement la vie du jeune garçon. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes. Portrait de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique douce-amère d'une adolescence : Jean-Michel Guenassia réussit un premier r...

Entre ciel et terre de Jon Kalman Stefansson

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Si certains mots ont le pouvoir de nous faire oublier la tyrannie du quotidien sans que cela porte vraiment à conséquences à la plupart d’entre-nous, trop contents que nous sommes de pouvoir nous procurer à si bon prix une heureuse et agréable parenthèse à nos vies rompues, ces mots peuvent aussi se révéler mortels à celui qui en oublie les contingences de la vie. C’est ce qui arrive à Bàrôur, un pêcheur à la morue dans une Islande rurale du siècle passé, parti en mer sans avoir pensé à se protéger du mauvais temps : trop occupé à retenir les vers du « Paradis perdu » du poète anglais Milton, il en oublie sa vareuse. C’est donc un cadavre gelé que ses camarades, de retour à la terre ferme, sortent du bateau. Et si son meilleur ami, un jeune orphelin, n’est pas parvenu à le sauver du froid, ce n’est que pour mieux entamer un ultime voyage en hommage au disparu dans le but de rendre à son propriétaire - un vieux capitaine devenu aveugle - ce livre qui fut fatal à Bàrôur. Cela cons...

La grande entourloupe de Roald Dahl

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Le narrateur reçoit une grosse caisse en bois expédiée d’Haïfa sans pour autant trouver le nom et l’adresse de l’expéditeur. A sa très grande surprise, cette caisse contient en tout vingt-huit volumes reliés en somptueux maroquin vert et portant, dorés aux petits fers sur le dos, les initiales O.H.C. Oswald Hendryks Cornelius, l’oncle Oswald ! Cet excentrique mais néanmoins riche célibataire, voyageur insatiable et très porté sur la bagatelle, n’avait plus donné de nouvelles à sa famille depuis plus de trente ans. Le narrateur comprend, par une lettre posthume que lui adresse son oncle, que ce journal intime est le seul bien qu’il puisse léguer à ses héritiers légitimes, ayant consciencieusement dépensé toute sa fortune comme il l’entendait de son vivant. Tout en l’avertissant que son contenu ne devrait pas sortir de la famille : « Il couvre les meilleures années de ma vieet cela ne vous fera pas de mal de le lire. Mais si vous laissez circuler ou le confiez à des ma...

Henri Désiré Landru de Chabouté (BD)

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Tout le monde connaît un des plus célèbres si pas le plus célèbre tueur en série français, j’ai nommé Henri Désiré Landru. Marié et père de quatre enfants, Landru entame après son mariage une carrière d’escroc avec plus ou moins de bonheur puisqu’il fut tout de même condamné à 7 reprises pour escroqueries entre 1900 et 1912. Celui que la presse nommera le Barbe-Bleue de Gambais commence sa petite entreprise de crémation dès 1915 : profitant du fait que de nombreuses femmes se retrouvent esseulées ou veuves – nous sommes en pleine première guerre mondiale et de nombreux hommes périssent dans les tranchées – Landru séduit, par le biais de petites annonces matrimoniales, de nombreuses femmes en leur faisant miroiter un mariage aisé. Leur séjour de quelques jours dans une villa isolée précédant leurs fiançailles se révèlera à chaque fois fatal, Landru faisant disparaître le corps après avoir fait signer à sa victime une procuration bancaire. Vu le nombre de biographies ayant pou...