vendredi 4 décembre 2015

La Métamorphose de Kafka : 100 ans déjà



Citation :

Lorsque Gregor Samsa s'éveilla un matin au sortir de rêves agités, il se retrouva dans son lit métamorphosé en un monstrueux insecte. Il reposait sur son dos qui était dur comme une cuirasse, et, en soulevant un peu la tête, il apercevait son ventre bombé, brun, divisé par des arceaux rigides, au sommet duquel la couverture du lit, sur le point de dégringoler tout à fait, ne se maintenait que d'extrême justesse. D'impuissance, ses nombreuses pattes, d'une minceur pitoyable par rapport au volume du reste, papillonnèrent devant ses yeux. 


« Que m’est-il arrivé ? » pensa-t-il. Ce n'était pas un rêve. Sa chambre, une chambre humaine ordinaire, tout au plus un peu exiguë, était toujours là entre les quatre cloisons qu’il connaissait bien. Au-dessus de la table, sur laquelle se trouvait déballée une collection d'échantillons de tissus - Samsa était voyageur de commerce -, était accrochée la gravure qu'il avait récemment découpée dans une revue illustrée et qu’il avait installé dans un joli cadre doré.  




Écrit entre le 17 novembre et le 7 décembre 1912, La métamorphose de Kafka fut publié en 1915.  S'il fera peu de bruit au moment de sa parution, ce bref récit est considéré aujourd'hui comme un ouvrage majeur dans l'histoire de la littérature du vingtième siècle. Il influencera de nombreux écrivains mais également de nombreux cinéastes comme Orson Welles, David Lynch ou  Steven Soderbergh...

Décédé à l'âge de 40 ans, l'essentiel de l’œuvre de Franz Kafka sera publié après sa mort.




Les illustration et la couverture sont de Karel Hruška, publié dans La Métamorphose de Kafka aux Éditions VITALIS, collection Bibliotheca Bohemica, 2007.

Lire également sur ce blog :

•  La colonie pénitentiaire et autres récits de Kafka (nouvelles)
•  Lettres à Felice de Kafka (citation)
•  La dernière métamorphose de Keiichirô Hirano (roman)
•  Les monstres aux pieds d'argile d'Alexandre Kha (BD)
•  Kafka de David Zane Mairowitz & Robert Crumb (BD)
•  Kafka de Steven Soderbergh (film)


Et pour terminer cet hommage à Kafka, je ne résiste pas à publier quelques-unes de mes photos de la ville de Prague, visitée en janvier 2012.





6 commentaires:

  1. Un texte que j'ai découvert plutôt tard mais je l'aime énormément. C'est vraiment tout ce que j'aime dans un texte : une apparence simplicité et accessibilité mais en vérité une vraie complexité. J'ai lu ce texte plusieurs fois (au début pour moi puis pour les cours) et chaque fois je vois des choses différentes, plus profondes.

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    1. Kafka fut une découverte majeure en ce qui me concerne(vive les cours de français) et on peut en effet lire et relire ses courtes nouvelles et ses romans à différentes étapes de sa vie, tout en y retrouvant à chaque fois de multiples résonances. Ceci dit, l'adolescence est sans doute le moment idéal pour découvrir ce texte. Puis le coup de maître de Kafka est le fait qu'il nous donne toujours l'impression de se dérober, avec ce mélange très subtil d'apparente simplicité et quelque chose qui relève plus de l'irréductibilité. Bref, Kafka, il m'échappe souvent mais j'y reviens toujours :-)

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    2. Effectivement, l'avantage de Kafka est d'être accessible d'un point de vue langagier et narratif (malgré ses "bizarreries"), c'est pour ça que ses oeuvres sont autant étudiées au lycée. Il faut absolument que je découvre ses autres oeuvres (je n'ai lu que La Métamorphose et un gros morceau de L'Amérique pour les cours), j'aime beaucoup ce qu'il propose :)

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    3. Je suis loin également d'avoir fait le tour de ses écrits, rien que ses lettres déjà (Lettres à Felice, Lettre au père, Lettres à Milena), j'en ai pour un fameux bout de temps. Je n'ai pas encore lu L'Amérique non plus, alors qu'il traine sur mes étagères depuis pas mal d'années. Je le mets sur ma liste à lire pour 2016, sans faute :-)

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    4. L'Amérique est pas mal du tout mais on sent que c'est un roman inachevé !

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  2. Comme son roman Le Château. Mais dans ce cas bien précis, je pense que Kafka n'aurait pas trouvé une meilleur fin que ce récit inachevé, me faisant penser à une sorte de Sisyphe et son rocher qu'on retrouve dans la tragédie grecque.

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