Un jeune muséographe débarque dans un village éloigné à la demande d’une vieille femme acariâtre qui aimerait lui confier le soin de recenser et de mettre en scène une collection d’objets volés insolites : chaque objet représente un villageois décédé censé le définir au mieux, ultime vestige d’une intimité anonyme dont il ne resterait rien sans cette soustraction quelques heures après la mort de leur propriétaire, à l’insu de leur famille.
Un roman lent au charme étrange et envoûtant, une atmosphère inquiétante et oppressante d’un curieux village qui semble être coupé du monde et dont on ne revient jamais, des processions originales comme la fête des pleurs supposé repousser le plus longtemps possible les effets d’un hiver triste et froid, des prédicateurs du silence qui recueillent les confessions des villageois, une bombe qui éclate et des meurtres en série qui contrastent avec la tranquillité apparente de l’endroit.
Le devoir de mémoire et la volonté de garder une empreinte du temps qui passe, l’importance de la transmission et de la continuité, la solitude et le silence qui nous entourent, la manipulation et l'incommunicabilité des êtres, les obsessions qui conduisent au fétichisme morbide.
Un roman idéal pour découvrir l’univers singulier et méphitique de Yôko Ogawa.
Le musée du silence de Yôko Ogawa, Éditions Actes Sud, Collection Babel, 30 mars 2005, 315 pages
Le musée du silence de Yôko Ogawa, Éditions Actes Sud, Collection Babel, 30 mars 2005, 315 pages
J'ai lu deux romans de cet auteur, Les abeilles, un tout petit livre de 80 pages, et La formule préférée du professeur, qui a réussi l'exploit de me plaire alors qu'il y est surtout question de mathématiques. Le musée du silence devrait m'intéresser.
RépondreSupprimerJe le pense également, je te le conseille vivement en tout cas, tant j'en garde un très bon souvenir. Cela fait un petit temps que je n'ai plus lu Yôko Ogawa, et cela me manque. Je vais tâcher d'y remédier dans les mois qui viennent.
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