Quatrième de couverture
Grande, efflanquée mais redoutablement musclée, Amelia Evans inspire le respect de ses concitoyens : on apprécie autant l'alcool qu'elle distille clandestinement que ses talents de guérisseuse. Le mystère plane cependant autour d’elle. Pourquoi a-t-elle chassé au bout de quelques jours l’homme qu’elle avait épousé ? Et quel rôle tient exactement à ses côtés ce cousin bossu venu de nulle part ?
La ballade du café triste, première et principale nouvelle (par le nombre de pages mais aussi par son excellence) de ce recueil, qui en compte sept au total, donne un bon aperçu de l’œuvre de Carson McCullers : besoin d’amour, non-réciprocité des sentiments, incommunicabilité, déchirures, mensonges et trahisons, perte et solitude. Une petite musique mélancolique empreint de tristesse mais aussi de poésie et de délicatesse : tout est dans le détail, l’émotion contenue, la fragilité des sentiments, le murmure étouffé.
Les désenchantés de Carson McCullers nous laissent un arrière-goût de désolation, à l’image de son Sud profond natal : « […] triste, solitaire, un endroit loin de tout, en marge du monde ».
A noter l’excellente préface de Jacques Tournier, qui en quelques pages arrivent à nous transmettre son admiration pour Carson McCullers (dont il est traducteur et biographe) tout en nous livrant en quelques mots les clés essentielles pour comprendre son œuvre, souvent d’inspiration autobiographique.
La ballade du café triste » : (…) le cœur des petits enfants est un organe très délicat. Un début cruel dans la vie peut lui donner d’étranges formes. Le cœur d’un enfant blessé peut diminuer tellement qu’il finit par être dur et grêlé comme un noyau de pêche. Mais il peut aussi enfler et s’alourdir, et devenir comme un poids intérieur impossible à supporter, car la moindre chose l’irrite et l’enflamme.
Nouvelles composants ce présent recueil, par ordre de présentation : La ballade du café triste - Wunderkind - Le Jockey - Mme Zilensky et le roi de Finlande - Celui qui passe - Un problème familial - Une pierre, un arbre, un nuage.
J'aime beaucoup la fragilité de Carson McCullers et j'ai lu quatre des cinq livres que tu as chroniqués. Vu les films aussi. Beaucoup d'articles m'intéressent dans ton blog et je picorerai comme ça de ci de là.
RépondreSupprimerOh oui, quelle découverte que celle de Carson McCullers ! J'ai tellement aimé sa petite musique que je les ai lus sur un court laps de temps. Cette remontée dans le passé, suite à ton commentaire, me donne d'ailleurs bien envie de la relire.
SupprimerBien volontiers eeguab, à bientôt donc :)