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Affichage des articles du décembre, 2011

Les contes macabres d'Edgar Allan Poe, traduits par Charles Baudelaire, illustrés par Benjamin Lacombe

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Quel bel objet que voilà : recueil de huit nouvelles d’Edgar Allan Poe dans une édition inédite illustrée par Benjamin Lacombe à l’occasion du bicentenaire de la naissance de l’écrivain (date de la première édition en 2009).    Chaque conte est rehaussé par les dessins de ce jeune illustrateur devenu une référence dans la littérature jeunesse, dessins qui apportent un petit supplément d’âme à ces contes mélancoliques morbides teintés de fantastique et de mysticisme.   Héros solitaires tourmentés par leurs pensées funestes, femmes sensuelles maladives et moribondes, il faut bien avouer que toutes ces nouvelles se ressemblent un peu. Je vous conseille de ne pas les lire à la suite sous peine de lassitude : un petit conte par jour est donc plus que suffisant sous peine de les confondre rapidement.   Je serais bien en peine de vous dire où commence la plume d’Edgar Allan Poe et où se termine celle du traducteur Charles Baudelaire tant j’ai l’intime c...

Limonov d'Emmanuel Carrère

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Présentation de l'éditeur   « Limonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».   Je viens de terminer Limonov est mon sentiment est mitigé : j’avoue avoir souvent trouvé le temps long et ne pas bien comprendre tout l’enthousiasme que suscite ...

L'Enfance d'Ivan d’Andreï Tarkovski

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Nous sommes en pleine deuxième guerre mondiale. Le jeune Ivan, 12 ans à peine, ne vit plus que pour venger la mort de sa mère, tuée par les allemands en allant au puits. Il rejoint le front russe pour servir sa cause, s’infiltrant au risque de sa vie à l'intérieur des lignes allemandes pour fournir de précieux renseignements. L’enfance d’Ivan est le premier long métrage d’Andreï Tarkovski (1962) et tout l’univers du réalisateur est déjà présent dans ce premier film : l’enfance meurtrie, la mère et son absence, le deuil, la nostalgie et la perte de l’innocence, la nature sublimée, les scènes oniriques et des images de guerre (rappelons que Tarkovski n'avait que 14 ans à la fin de la seconde guerre mondiale). Mais ce qui frappe surtout est cette omniprésence de la matière liquide dans ce premier film et dans son œuvre en général : cette pluie qui purifie et qui peut sauver des vies humaines, en effaçant les traces de pas laissées sur le sol pouvant trahir notre prés...