vendredi 21 mars 2014

Banquises de Valentine Goby (roman)

Quatrième de couverture

"Vingt-sept ans d'absence. Vingt-sept anniversaires qui ont pris le dessus, année après année, sur le jour de naissance : ils n'ont plus compté l'âge écoulé de Sarah mais mesuré l'attente."

En 1982, Sarah a quitté la France pour Uummannaq au Groenland. Elle est montée dans un avion qui l’emportait vers la calotte glaciaire. C’est la dernière fois que sa famille l’a vue. Après, plus rien. Elle a disparu, corps et âme. Elle avait vingt-deux ans. Quand Lisa, vingt sept ans plus tard, se lance à la recherche de sa sœur, elle découvre un territoire dévasté et une population qui voit se réduire comme peau de chagrin son domaine de glace. Cette quête va la mener loin dans son propre cheminement identitaire, depuis l’impossibilité du deuil jusqu’à la construction de soi.

Roman sur le temps, roman sur l’attente, roman sur l’urgence et magnifique évocation d’un Grand Nord en perdition. Valentine Goby signe ici un grand livre sur la disparition d’un monde.

Ce livre avait tout pour me plaire : perte, quête et dépassement de soi. Évidemment, je ne m'attendais pas à un parcours de santé mais l'évocation du deuil et du manque par la plume de l'auteur ont été plus que pénibles en ce qui me concerne. Et si j'ai rapidement compris que je n'allais pas lire ce court roman d'une traite tellement je le trouvais dense et âpre, j'ai progressivement développé une sorte de rejet tant je le trouvais étouffant à tout point de vue, autant dans la prose que dans le contenu. L'absence d'empathie, une trop grande froideur, l'ennui et cette sensation de vide incommensurable auront eu raison de moi. Ne trouvant plus le courage de me replonger dans cette histoire asphyxiante, j'ai fini par lâchement abandonner ma lecture à mi-parcours, tant j'avais finalement l'impression de me faire du mal. Ce trop plein de noirceurs (et de complaisances dans la dépression, le creux et le vide ?)  sont tels que je pense ne plus jamais revenir vers Valentine Goby, tant la sensation déplaisante en cours de lecture restera gravée en moi.


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