samedi 7 janvier 2017

Bird Box de Josh Malerman

Quatrième de couverture

La plupart des gens n'ont pas voulu y croire, les incidents se passaient loin, sans témoins… Depuis qu'ils sont nés, les enfants de Malorie n'ont jamais vu le ciel. Elle les a élevés seule, à l'abri du danger, sans nom, qui s'est abattu sur le monde. On dit qu'un coup d'œil suffit pour perdre la raison, être pris d'une pulsion meurtrière et retourner sa violence contre soi. Elle sait que bientôt les murs de la maison ne pourront plus protéger ses petits. Alors, les yeux bandés, tous trois vont affronter l'extérieur, et entamer un voyage terrifiant sur le fleuve, tentative désespérée pour rejoindre une colonie de rescapés. Arriveront-ils à bon port, guidés seulement par l’ouïe et l’instinct ?

Mon avis

Ce récit sous haute tension est un véritable tourne-page, le lecteur avançant tout au long de sa lecture en deux temps, les chapitres alternant entre le présent (un voyage horrifiant et semé d'embûches de deux jeunes enfants de quatre ans, accompagnés de leur mère pour rejoindre une colonie de rescapés) et le passé (les premières manifestations des phénomènes meurtriers et suicidaires inexpliqués, sa propagation rapide et la rencontre d'un petit groupe de survivants obligés de se claquemurer dans une maison en occultant le moindre orifice donnant sur l'extérieur). Puisque jeter un seul regard au-dehors équivaut aujourd'hui à une mort certaine dans des conditions terrifiantes, difficile de survivre avec la contrainte de devoir porter un bandeau sur les yeux dès la moindre sortie extérieure, et de ce fait affronter dans un état d'infériorité et de fragilité extrêmes un adversaire dont on ignore tout sauf les conséquences meurtrières si un contact visuel devait avoir lieu. Et c'est sans aucun doute ce qui fait le force et l'originalité de ce récit, dans la mesure où nous n'appréhendons la réalité qu'à travers le regard des personnages, qui justement ne peuvent plus voir. Tout est donc essentiellement dans le ressenti, l'odorat et le toucher, sans oublier la paranoïa et la peur que ces conditions de vie suscitent. Un rythme qui ne faiblit pas pour un roman qui se trouve également être un véritable hymne à la mère, avec un chapitre sur l'accouchement dans des conditions apocalyptiques. On aurait pu craindre un dénouement emberlificoté mais il n'en est rien, le prix à payer étant tout de même de laisser le lecteur sur sa faim : rien n'est vraiment expliqué, l'essentiel des manifestations de ce qui reste bien la grande inconnue étant la plupart du temps suggérées par des personnes qui avancent en aveugle. Nous restons donc avec quelques interrogations, qui seront peut-être éclaircies par la suite, car il ne fait pas de doute que tout est mis en place pour écrire un deuxième tome.

Bird Box  est le premier (et très remarqué) roman de Josh Malerman, qui est également le chanteur du groupe de rock The High Strung.  Ce récit post-apocalyptique respecte parfaitement les normes du genre, ce qui peut être aussi perçu comme étant sa limite, par ce côté formaté et assez balisé. Les amateurs de la série Walking Dead seront par exemple largement en terrain connu. Il n'en reste pas moins efficace dans le genre. Un récit qui sera prochainement adapté au cinéma par Universal Pictures.

Bird Box de Josh Malerman, Trad. de l'anglais (États-Unis) par Sébastien Guillot, Éditions Le Livre de Poche,  Collection Fantastique, 18 novembre 2015, 384 pages. Première édition dans sa traduction française chez Calmann-Lévy en 2014.

Ce roman a été lu dans le cadre de la sélection des Prix CL 2017, dans la catégorie Romans fantastiques et SF.  Autre roman déjà  lu et chroniqué dans cette catégorie :

* Les Groseilles de novembre d'Andrus Kivirähk


4 commentaires:

  1. Tiens, cela m'évoque ma lecture récente du Monde aveugle, où les personnages ne perçoivent le monde que par l'ouïe, l'odorat et le toucher... ton billet fait envie (encore !!), mais le fait qu'il y aura peut-être une suite me retient un peu.

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    1. J'y ai pensé aussi ! Bien que le Monde aveugle soit visiblement plus orienté SF (avec des questions philosophiques en filigrane) que Bird Box, davantage axé quant à lui sur le thriller. J'ai apprécié la lecture, et le fait qu'une suite soit envisageable n'empêche par d'arriver au terme de l'histoire en cours. Cela ne devrait donc pas entrer en ligne de compte pour t'empêcher de le lire, en tout cas pas sur cette base-là.

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  2. J'ai beaucoup aimé ce roman. Bel avis

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    1. Un roman très efficace. Et merci à toi d'être passée par ici !

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