Quatrième de couverture
Le sergent Barbara Havers est résolument laide et revêche et bien
décidée à le rester. Elle adore son boulot mais l'idée de faire équipe avec
l'inspecteur Lynley, un ancien d'Eton, pur produit de l'aristocratie
britannique, lui est insupportable. Un type qui prétend travailler à Scotland
Yard pour se rendre utile à la société, au lieu de vivre sur ses terres ! Un
type pourri de charme et avec qui aucune femme n'est en sécurité. Sauf la
pauvre Barbara évidemment... Mais les querelles de ce couple inattendu cessent
vite devant l'atrocité d'un crime qu'ils sont chargés d'élucider. Dans un
paisible village d’Yorkshire, on a trouvé le corps sans tête de William Teys,
paroissien modèle. A côté du cadavre, une hache et, près de la hache, une
grosse fille qui gémit : "C'est moi qui ai fait ça et je ne le regrette
pas." L'épouvante ne fait que commencer.
Elizabeth George est une auteure américaine qui excelle dans l'écriture de
romans policiers "à l'anglaise". Les enquêtes sont menées par un
couple de policiers du Scotland Yard, la célèbre police métropolitaine de
Londres. Il se fait que ces deux policiers sont plutôt aux antipodes l’un de
l’autre : l’inspecteur Thomas Lynley, huitième comte d’Asherton, élégant,
riche, tombeur, cultivé et plein de compassion pour autrui, et le sergent
Barbara Havers, femme frustre, mal fagotée, plutôt laide, issue d'une banlieue crasseuse
de Londres et qui déteste par-dessus tout l’aristocratie britannique. Un couple
improbable aux origines sociales et aux préoccupations quotidiennes
diamétralement opposées qui devront apprendre à dépasser leurs différences pour
résoudre les affaires criminelles. Notez également qu’Elizabeth George se
distingue des auteurs de polars par l’importance qu’elle accorde à la
psychologie des personnages, son DEA obtenu en psychopédagogie ne devant pas
être étranger à sa finesse d’analyse des comportements humains. De ce fait, la
description minutieuse des actes et des situations qui précéderont le crime
lève le voile le plus souvent – mais pas toujours - sur un meurtrier
profondément humain pour qui nous pouvons éprouver une certaine compassion.
J’ai découvert Elizabeth George il y a maintenant quelques années. J’ai très
vite accroché à son style : importance de la psychologie des personnages,
ambiance très british, roman touffu qui prend le temps de disséquer les faits
sans oublier l’intérêt porté au couple de policiers qui sont des personnages à
part entière dans la mesure où nous suivons leur évolution au fil des romans.
Ce que j’apprécie également dans ses romans est le fait que l’auteure effectue
un travail de recherche et de documentation impressionnant avant d’explorer de
fond en comble une problématique individuelle ou un fait de société, donnant
par la même une grande crédibilité à ses enquêtes. Petit bémol toutefois :
l’auteure n’évite pas toujours certaines longueurs, il vaut mieux donc avoir du
temps devant soi avant de se plonger dans un de ses romans, raison pour
laquelle je les lis souvent en période de congé.
Je n’ai malheureusement pas commencé la série dans l’ordre de parution, dans la
mesure où cela n’était pas vraiment indispensable pour suivre le déroulement de
chaque nouvelle enquête mais je le regrette un peu car j’ai parfois manqué de
repères pour bien comprendre l’évolution des personnages, que ce soit au niveau
de leur vie privée qu’au niveau professionnel. Je vous conseille donc de ne pas
faire comme moi et de suivre si possible l’ordre de parution des romans (17
romans déjà parus à ce jour).
Quant à moi, j’en suis à mon cinquième roman lu de l’auteure, qui est également
le premier de la série. J’ai envie de dire que la lecture de ce premier roman,
« Enquête dans le brouillard », est essentielle dans la mesure où c’est dans ce
roman qu’Elizabeth George campe ses personnages principaux et que nous
percevons à quel point la différence des classes sociales peut être génératrice
de dissensions. Quant à l’intrigue, elle n’est pas vraiment représentative des
enquêtes habituelles, qui seront plus fouillées et mieux documentées par la
suite. Mais je n’ai pas du tout boudé mon plaisir, que du contraire, j’ai passé
un très bon moment de lecture en compagnie de l’inspecteur Thomas Lynley et du
sergent Barbara Havers, une fois de plus !
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