« Parfois je pense aux gens normaux et je les envie tellement fort que mon cœur n’est plus qu’une bouillie. »
« Je suis la plaie de ma famille. Je refuse de cicatriser. »Dans ma maison sous terre porte avant tout sur notre rapport à la mort, le secret de famille servant de toile de fond. Peut-on tuer avec des mots ? Chloé aimerait beaucoup pouvoir écrire un livre qui pourrait tuer sa grand-mère, une femme qui lui a révélé par une tierce personne un terrible secret de famille, un secret qui la dévaste depuis lors.
« J’écris pour que tu meurs. Puisque tu es vivante, encore tellement vivante que c’en est indécent. Ce qu’il faut à présent c’est que tu lises ces lignes et qu’enfin tu crèves (…) ». Lorsque l’histoire familiale mène à la perte d’identité, au chaos et la confusion : « Il m’appelait l’enfant, il ne voulait pas d’une fille, il ne voulait pas de moi, mais je n’étais pas de lui.»
C’est dans un cimetière que Chloé va essayer de se reconstruire. Aux côtés de Théophile, Chloé va visiter les tombes, et entendre les morts un à un se confier. Chacun a son histoire, sa musique, sa chanson. Et sa leçon, peut-être. Qui pourrait être utile à la reconstruction de ce Moi saccagé ?
Chloé Delaume nous parle de ce qu’elle connaît le mieux, à savoir de ses douleurs et de ses manques.
« Vécu mis en fonction, mais jamais inventé. Pas par souci de précision, pas par manque d’imagination. Pour que la langue soit celle des vrais battements de cœur. »
L’écriture originale et talentueuse d’une auteure qui aime nous surprendre : au détour d’une plume poétique, parfois crue, souvent singulière, voilà une auteure qui ne peut vous laisser indifférent. Une très agréable découverte !
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