Articles

Affichage des articles du décembre, 2010

Crime et châtiment de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Image
Attention ! Ce billet comporte plusieurs spoilers !!! Il y avait une idée étrange qui lui poussait, à coups de bec, à l’intérieur du crâne, comme un poussin qui voudrait naître, une idée qui l’occupait beaucoup, vraiment beaucoup. Et si les humains se divisaient en deux catégories : les gens ordinaires, qui sont dans l’obligation de vivre dans l’obéissance et dans l’interdiction d’enfreindre les lois, et les gens extraordinaires, qui ont le droit de commettre tous les crimes possibles s’ils justifient une amélioration future pour l’humanité ? Et si l’action d’un grand homme se mesurait par sa raison et sa volonté ? Et si un meurtre n’était pas un crime s’il était précédé de raisonnement et de réflexion ? […] la destruction du présent au nom d’un avenir meilleur. C’est le droit au crime qui est posé ici, le droit de transgresser pour accomplir un noble but, de quitter les ornières toutes tracées, de franchir les limites, d’enfreindre les interdits. La fin...

Un train pour Tula de David Toscana

Image
Quatrième de couverture Enfant maudit, Juan Capistran se voue dès l'adolescence à la conquête d'une fillette qui le dédaigne. Devenue femme, la belle Carmen l'ignore plus que jamais... En toile de fond des récits du vieux conteur et des interprétations romanesques de Froylân, son biographe : la ville frontalière de Tula, fabuleux théâtre de personnages, comme Fernanda, la mère morte en couches de Juan, le père Nicanor, le général Pisco et le maestro Fuentes, entre autres témoins de l'orgueil légendaire des Tultèques, tous un peu aventuriers ou trafiquants en illusions. Tula, qui n'est pas sans rappeler le Macondo de Cent ans de solitude, est l'occasion de tableaux de genre hilarants. Au service du mythe de la passion impossible, le réalisme baroque de Toscana nous entraine dans un labyrinthe de fausses pistes et d'authentiques chausse-trapes. « Un train pour Tula » fait partie de ces romans qui diffusent un charme subtil, un je ne sais quoi com...

Moon Palace de Paul Auster

Image
Quatrième de couverture Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui ont marqué sa vie, depuis son arrivée à New York en 1965 jusqu'à ce que, sept ans plus tard, il découvre l'identité de son père... à temps pour assister à son enterrement. Et ses amours, ses rencontres, sa misère, ses errances dans les paysages mythiques de l'Amérique rêvée constituent le matériau d'un formidable roman d'aventures en même temps qu'elles apparaissent comme les étapes d'un voyage initiatique aux confins de la solitude et de la déréliction.   Il s'agit de ma troisième relecture de ce roman. J’y ai retrouvé tout ce qui m’avait initialement charmé chez l'auteur  : le road movie avec le temps qui passe, les rencontres et les séparations au fil des errances, les rites de passage, les quêtes initiatiques et l’exploration de nouveaux territoires, les mises en abymes, la récursivité via les notices biographiques et la présence d’un...