dimanche 20 janvier 2013

Tabou de Miguel Gomes (film)

Synopsis
 
Une vieille dame au fort tempérament, sa femme de ménage Cap-Verdienne et sa voisine dévouée à de bonnes causes partagent le même étage d’un immeuble à Lisbonne. Lorsque la première meurt, les deux autres prennent connaissance d’un épisode de son passé : une histoire d’amour et de crime dans une Afrique de film d’aventures.
 
Entendre trop de louanges entraîne-t-il trop d’attentes ? Avec le risque corollaire d’être un tantinet déçue ? Je ressors du film avec un sentiment mitigé, bien que je n’aie pas été non plus totalement insensible au film, plus séduite par la forme que par le contenu, trouvant la trame trop simpliste, l’histoire d’adultère étant abordée de manière trop classique. Trop de longueurs aussi, de manque de rythme, de pistes laissées à l’abandon, inexploitées (sans doute voulu par le réalisateur mais quand même frustrant), engendrant parfois un certain ennui. Voilà pour les points négatifs.
 
Passons maintenant aux points positifs. J’ai aimé les contrastes que présente le film tout au long du parcours : la vie/la mort, l’amour/la perte, les maîtres/les serviteurs, l’agitation des hommes/la placidité du crocodile mais aussi l’image nette de la première partie, contemporaine/le gros grain et les contrastes plus importants de la deuxième partie, africaine.
 
Le prologue sous forme de fable poétique qui annonce comme un clin d’oeil la deuxième partie du film est très réussie aussi, bien que déboussolante tant on ne comprend pas d’emblée où veut en venir le réalisateur. Une deuxième partie qui donne tout le sel au film quant à sa forme : un côté un peu kitsch dans le bon sens du terme, l’absence de dialogue pour mieux faire référence aux souvenirs du passé mais accompagnés des bruits de la nature, des chants et des danses sans oublier la voix-off du narrateur. Cette deuxième partie onirique possède une certaine grâce aussi légère qu’une bulle de savon qui malheureusement finit par éclater sur un scénario un peu trop mince pour convaincre totalement.
 
Un dernier mot quand même sur une des images fortes du film : le gros plan sur le sexe d’Aurora après avoir fait l’amour avec son amant, son ventre proéminent de femme enceinte des œuvres de son époux et la main de son amant posé sur cette partie du corps, germination de la séparation future des deux amants. Une scène forte chargée de symboles.
 
En conclusion, un film romantique, mélancolique et poétique au scénario un peu léger qui n’évite pas toujours l’ennui. Mais cela n’engage que moi, cela va de soi. 


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