Inspirée par le billet de Fantasio, j’ai succombé à mon tour à la tentation, m’empressant de fureter de
tous côtés afin de me procurer ce roman. Chance, je n’ai même pas eu
trop de mal à mettre la main dessus à la bibliothèque
proche de mon lieu de travail eheh
Je ne connaissais pas du tout l’auteur Graham Joyce. Il se trouve que ce roman, écrit en 1996, édité une première fois dans la collection Pocket en 1998 sous le titre « L’intercepteur de cauchemars », réédité en mars 2008 chez Bragelonne sous le titre « La fée des dents », reprend le thème de la petite souris qui va récupérer la dent tombée sous l’oreiller des enfants en y plaçant une petite pièce à la place.
Ce mythe récent mais néanmoins universel, destiné à rassurer les enfants sur la perte occasionnée par la dent tombée, constitue une sorte de rite de passage que les sociétés occidentales ont repris sous différents noms. Aussi, en Angleterre, la petite souris est remplacée par la fée des dents. Pour la petite histoire, la fée des dents serait inspirée du conte « La fée des dents » de Lee Rogow (1949) alors que la petite souris soit inspirée d'un conte français du 17 ème siècle.
Ce qui n’était qu’un conte pour enfant se révèle une réalité lorsque le jeune Sam Southall se réveille en pleine nuit en surprenant dans sa chambre ce qu’il n’aurait jamais dû voir, à savoir la fée des dents. Mais au lieu d’être une gentille petite fée aux ailes diaphanes, le voilà en présence d’une fée malveillante aussi dangereuse que perverse, en définitivement très éloignée de la fée clochette de Peter Pan.
Cette fée plutôt laide et repoussante, aux dents élimées et pointues, est désormais liée à Sam et va l’accompagner tout au long de son enfance et adolescence en compagnie de ses amis Terry et Clive. Comme tout enfant en devenir, l’apprentissage de la vie n’est pas une sinécure et Sam en fera la douloureuse mais enrichissante expérience : renoncement, frustration, rite de passage, découverte de la sexualité, premiers émois, fantasmes, jalousie, la première cigarette, les premières drogues, bref rien ne manque à la panoplie. Si ce n’est que Sam passera toutefois par des événements particulièrement cruels où la mort, le suicide, le meurtre, les mutilations ne feront pas défaut.
Cours normal de la vie ou interférences dues à la fée hargneuse et possessive ? Lorsque Sam, fou de douleur et de jalousie, va s’apercevoir que son ami Terry est l’heureux élu qui recevra les faveurs tant convoitées d’Alice, son sang ne fait qu’un tour. Mais lorsque la fée le rassure en lui disant que Terry ne touchera plus Alice, et qu’il assiste le jour d’après à l’explosion qui amputera définitivement la main de Terry, sa culpabilité et le sentiment de responsabilité l’étouffent au plus au point.
Mais qui est Quenotte, cette fée maléfique qui sait parfois aussi se faire tendre et compréhensive ? Une hallucination ? Une projection des désirs et cauchemars de Sam ? Une déformation de la réalité ? Ou un être réel faisant partie d’un monde parallèle qui a besoin qu’on croit en elle pour survivre ? Le grand talent de Graham Joyce est de ne pas apporter de réponse à cette question en nous laissant dans l’expectative jusqu’à la fin du roman.
Un roman d’apprentissage dans le monde merveilleux et étrange de l’enfance où tout est possible, dans lequel les frontières troubles entre imaginaire et réalité sont suffisamment poreuses pour que s’y engouffrent quelques enfants peut-être plus sensibles que d’autres, un roman fantastique de la meilleure veine qui soit, sans oublier une fin poignante nappée d’une douce nostalgie lorsque l’heure de la séparation arrive…
Ce roman a été récompensé par le British Fantasy Awards.
Vous trouverez également une interview de l’auteur sur le site « Lefantastique.net ».
Ce roman m’a d’ailleurs fait penser au magnifique film « Le labyrinthe de Pan » qui sera mon prochain billet !
Je ne connaissais pas du tout l’auteur Graham Joyce. Il se trouve que ce roman, écrit en 1996, édité une première fois dans la collection Pocket en 1998 sous le titre « L’intercepteur de cauchemars », réédité en mars 2008 chez Bragelonne sous le titre « La fée des dents », reprend le thème de la petite souris qui va récupérer la dent tombée sous l’oreiller des enfants en y plaçant une petite pièce à la place.
Ce mythe récent mais néanmoins universel, destiné à rassurer les enfants sur la perte occasionnée par la dent tombée, constitue une sorte de rite de passage que les sociétés occidentales ont repris sous différents noms. Aussi, en Angleterre, la petite souris est remplacée par la fée des dents. Pour la petite histoire, la fée des dents serait inspirée du conte « La fée des dents » de Lee Rogow (1949) alors que la petite souris soit inspirée d'un conte français du 17 ème siècle.
Ce qui n’était qu’un conte pour enfant se révèle une réalité lorsque le jeune Sam Southall se réveille en pleine nuit en surprenant dans sa chambre ce qu’il n’aurait jamais dû voir, à savoir la fée des dents. Mais au lieu d’être une gentille petite fée aux ailes diaphanes, le voilà en présence d’une fée malveillante aussi dangereuse que perverse, en définitivement très éloignée de la fée clochette de Peter Pan.
Cette fée plutôt laide et repoussante, aux dents élimées et pointues, est désormais liée à Sam et va l’accompagner tout au long de son enfance et adolescence en compagnie de ses amis Terry et Clive. Comme tout enfant en devenir, l’apprentissage de la vie n’est pas une sinécure et Sam en fera la douloureuse mais enrichissante expérience : renoncement, frustration, rite de passage, découverte de la sexualité, premiers émois, fantasmes, jalousie, la première cigarette, les premières drogues, bref rien ne manque à la panoplie. Si ce n’est que Sam passera toutefois par des événements particulièrement cruels où la mort, le suicide, le meurtre, les mutilations ne feront pas défaut.
Cours normal de la vie ou interférences dues à la fée hargneuse et possessive ? Lorsque Sam, fou de douleur et de jalousie, va s’apercevoir que son ami Terry est l’heureux élu qui recevra les faveurs tant convoitées d’Alice, son sang ne fait qu’un tour. Mais lorsque la fée le rassure en lui disant que Terry ne touchera plus Alice, et qu’il assiste le jour d’après à l’explosion qui amputera définitivement la main de Terry, sa culpabilité et le sentiment de responsabilité l’étouffent au plus au point.
Mais qui est Quenotte, cette fée maléfique qui sait parfois aussi se faire tendre et compréhensive ? Une hallucination ? Une projection des désirs et cauchemars de Sam ? Une déformation de la réalité ? Ou un être réel faisant partie d’un monde parallèle qui a besoin qu’on croit en elle pour survivre ? Le grand talent de Graham Joyce est de ne pas apporter de réponse à cette question en nous laissant dans l’expectative jusqu’à la fin du roman.
Un roman d’apprentissage dans le monde merveilleux et étrange de l’enfance où tout est possible, dans lequel les frontières troubles entre imaginaire et réalité sont suffisamment poreuses pour que s’y engouffrent quelques enfants peut-être plus sensibles que d’autres, un roman fantastique de la meilleure veine qui soit, sans oublier une fin poignante nappée d’une douce nostalgie lorsque l’heure de la séparation arrive…
Ce roman a été récompensé par le British Fantasy Awards.
Vous trouverez également une interview de l’auteur sur le site « Lefantastique.net ».
Ce roman m’a d’ailleurs fait penser au magnifique film « Le labyrinthe de Pan » qui sera mon prochain billet !
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