Synopsis
Jacky
est issu d'une importante famille d'agriculteurs et d'engraisseurs du sud du
Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois
violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est
forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est
en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants
d'hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le
branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky
et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds
secrets, ressurgissent…
Quelle
claque ce film ! Une tension palpable dès le début et qui n’ira que crescendo
tout au long du récit, Bullhead faisant partie de ces films qui vous prennent
aux tripes pour ne plus vous lâcher, même plusieurs heures après le générique
de fin. Certaines séquences donnent mal au ventre tellement tout est organique,
charnel, brutal, bestial, au plus près des corps et de la sueur. Matthias
Schoenaerts est d’une animalité redoutable mais bouleversante, une monstruosité
qui émeut : un corps tout en muscles, en tension, bourré de testostérones mais
qui ne fait pas oublier ce regard d’enfant mutilé et humilié.
Peinture
d’un monde rural frustre, trafic d’hormones et enquête policière. Mais je
retiens avant tout le traumatisme d’une enfance meurtrie. La scène de
l’agression est d’une violence inouïe, véritable uppercut qui nous met à terre
tant on imagine la douleur physique de l’instant mais également toutes les
répercutions psychologiques en devenir d’une telle mutilation. Un film qui m’a
totalement remuée, de fond en comble.
J’ai
aimé ce film même s’il n’est pas parfait, loin s’en faut. Je
pense notamment à certaines séquences burlesques à peu trop répétitives et
cabotines, ainsi qu’à l’intrigue policière dont on se fiche un peu et qui prend
heureusement de moins en moins d’importance pour laisser la place à l’intimité
de Jacky. Mais qu’importe, ce film est absolument fulgurant tant il imbrique
habilement de nombreux thèmes tels que celui du rabaissement, l'humiliation, la
trahison, la culpabilité, la frustration sexuelle. Le sentiment amoureux
n’étant pas en reste.
Un
film organique, frustre, à fleur de peau. Je le garde encore en moi ce film-là,
autant le regard de l’enfant traumatisé que celui de l’adulte meurtri qu’il est
devenu, sorte d’animal blessé devenu féroce mais dont on ne peut s’empêcher de
vouloir panser les blessures. Un film teigneux, tourmenté, tout en douleur. Un
grand coup de cœur.
Titre original : Rundskop
Réalisateur : Michaël R. Roskam
Acteurs : Matthias Schoenaerts, Barbara Sarafian, Jeroen Perceval
Origine : Belgique
Année de production : 2010
Date de sortie : 02/02/2011
Durée: 2h00
Note : 4 ½ sur 5
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