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Affichage des articles du novembre, 2012

Paperboy de Lee Daniels

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Synopsis : 1969, Lately, Floride. Ward Jansen, reporter au Miami Times, revient dans sa ville natale, accompagné de son partenaire d’écriture Yardley Acheman. Venus à la demande de Charlotte, femme énigmatique qui entretient une correspondance avec des détenus dans le couloir de la mort, ils vont enquêter sur le cas Hillary Van Wetter, un chasseur d’alligators qui risque d’être exécuté sans preuves concluantes. Persuadés de tenir l’article qui relancera leur carrière, ils sillonnent la région, conduits par Jack Jansen, le jeune frère de Ward, livreur du journal local à ses heures perdues. Fasciné par la troublante Charlotte, Jack les emmène de la prison de Moat County jusqu’aux marais, où les secrets se font de plus en plus lourds. L’enquête avance au coeur de cette Floride moite et écrasante, et révèle que parfois, la poursuite de la vérité peut être source de bien des maux...  Il y avait matière à faire un bon film : la chaleur suintante et étouffante de la Floride et d...

Les Hauts de Hurlevent d'Andréa Arnold

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Synopsis  Angleterre – XIXème siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy. A la mort de M. Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. A l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit. L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel. Le film est présenté en compétition lors de la 68è Mostra de Venise.  J'ai aimé la façon dont la réalisatrice a pris à bras le corps le roman d'Emily Brontë : tout est dans le ressenti, l’instinctif, le non-dit. Le langage des corps, la force de la nature, la sauvagerie et l’animalité des sentiments au détriment des dialogues, nous sommes bien loin d’une adapt...

A Royal Affair de Nikolaj Arcel (film)

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Synopsis   Le 18ième siècle. L'histoire vraie d'un homme ordinaire qui gagne le coeur d'une reine et démarre une révolution. Centré sur le triangle amoureux constitué par Christian VII, roi cyclothymique et débauché, l'idéaliste Struensee, médecin imprégné de la pensée des Lumières, et la jeune reine Caroline Mathilde, A Royal Affair relate l'épopée d'idéalistes audacieux qui, vingt ans avant la révolution française, risquèrent tout pour imposer des mesures en faveur du peuple.   Excellent film historique que je ne peux que vous conseiller tant tout est absolument maîtrisé : le jeu des acteurs (l’excellent Mads Mikkelsen dans le rôle de Johann Friedrich Struensee, l’émouvante Alicia Vikander dans le rôle de la reine Caroline Mathilde de Hanovre et l’épatant Mikkel Boe Folsgaard dans le rôle du roi foldingue Christian VII du Danemark), la reconstitution historique, les enjeux politiques de l’époque, la misère du peuple et le nid de vipères du pouvoir ...

Tango libre de Frédéric Fonteyne

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Tango libre de Frédéric Fonteyne  France, Belgique, Luxembourg - 2012 Avec François Damiens, Anne Paulicevich, Sergi López, Jan Hammenecker, Zacharie Chasseriaud JC (François Damiens), gardien de prison, est un homme sans histoires. Sa seule fantaisie, le tango, une fois par semaine. Un soir de cours il danse avec une nouvelle, Alice (Anne Paulicevich), la trentaine radieuse, mère d'un ado de 15 ans. Le lendemain, il revoit cette femme au parloir de la prison. Elle rend visite à deux prisonniers, Fernand (Sergi Lopez) et Dominic (Jan Hammenecker), deux vieux complices de toujours. L'un est son mari, l'autre son amant. JC, l'homme sans histoires, se retrouve spectateur d'une femme avec trop d'histoires. Une femme qui vit au gré de ses envies et selon ses propres règles, partagée entre ses hommes. Le règlement de la prison interdit aux gardiens de côtoyer la famille des prisonniers... JC va transgresser tous les principes qui définissaient sa vie.   ...

Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari

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Quatrième de couverture   Empire dérisoire que se sont constitué ceux qui l’ont toujours habité comme ceux qui sont revenus y vivre, un petit village corse se voit ébranlé par les prémices de sa chute à travers quelques personnages qui, au prix de l’aveuglement ou de la corruption de leur âme, ont, dans l’oubli de leur finitude, tout sacrifié à la tyrannique tentation du réel sous toutes ses formes, et qui, assujettis aux appétits de leur corps ou à leurs rêves indigents de bonheur ou d’héroïsme, souffrent, ou meurent, de vouloir croire qu’il n’est qu’un seul monde possible.     Un roman aux accents philosophiques sympathiques qui se veut sans nul doute ambitieux mais qui ne s’élève jamais véritablement, se lisant sans déplaisir mais sans passion non plus, restant souvent à la surface des personnages et des événements. Avec la sensation qu’il ne va plus m’en rester grand-chose dans les quelques mois à venir, si ce n’est une certaine propension au fatalisme e...

Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka

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Julie Otsuka rend un très bel hommage à toutes ces femmes japonaises qui, en cette année 1919, quittent l’Empire du Soleil Levant à bord d’un bateau pour rejoindre leurs futurs époux travaillant aux Etats-Unis. Des hommes qu’elles connaissent à peine, tout au plus par l’entremise d’une photo datée ou d’une lettre écrite par l’intermédiaire d’un tiers. L’éprouvante traversée de l'océan Pacifique n’est que la première étape d’un périple qui s’annonce redoutable et épuisant. L’emploi du « nous » narratif et l’apparente sobriété du style donnent au récit une belle puissance d’évocation du destin de toutes ces femmes, qui seront confrontées tour à tour à la douleur de l’exil, au racisme, à l’ostracisme et enfin à l’exclusion au nom d’une guerre dont elles ne connaissent tout au plus que le nom. Un beau témoignage et un travail de mémoire pour ne pas oublier la souffrance de ces femmes anonymes qui, à force de sacrifice, de travail acharné, de douleurs et ...

La fille des Louganis de Metin Arditi

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J’ai beaucoup aimé La fille des Louganis, bien mieux que Le turquetto du même auteur, que je trouvais trop distancié. Une histoire qui prend des allures de tragédie grecque mais qui, insensiblement, finit par émouvoir malgré la multitude et la gravité des sujets abordés : la passion, l’adultère, l’inceste, l’homosexualité, le suicide, la culpabilité, mais aussi quelques belles pages sur l’amitié et la compassion. Un sujet casse gueule sur le destin et les secrets de famille, qui a réussi à m’emporter, l’auteur arrivant à ne pas emmêler les fils de l’histoire en construisant une belle trame sombre, complexe et émouvante à la fois.   « Elle esquissa un sourire. Frère ou amant, oncle ou père, tante ou belle-mère. Tout se mélangeait. À tous la vie avait été dure. Elle les avait fait plier. Pavlina pensa aux mots du père Kosmas. Il y en avait, des reflets d'amour dans les péchés des Louganis. Des reflets profonds et magnifiques.   ...