Ann Hamilton (Katharine Hepburn) est une jeune femme indépendante et pleine d’esprit, que sa mère aimerait tant marier à un bon parti avant qu’il ne soit « trop tard ». Peu motivée et préférant travailler dans son labo en compagnie de son chien, sa rencontre avec le célèbre inventeur Alan Garroway (Robert Taylor) changera considérablement la donne. Immédiatement séduite, elle l’épouse rapidement alors qu’elle le connait à peine. Ils partiront dans un premier temps à Washington (où la jeune femme découvrira la haute société pour laquelle elle n’est pas préparée et qui la mettra très mal à l’aise, avant de s'y accommoder), pour ensuite s’installer dans la maison de son époux, en Virginie. Elle y découvrira l’existence de Michael (Robert Mitchum), le frère d’Alan, aujourd’hui disparu malgré le fait que sa présence semble toujours hanter les lieux. Michael deviendra peu à peu une obsession pour la jeune femme, d’autant plus qu’un mystère plane sur la relation entre les deux frères et qu’elle découvrira progressivement les côtés obscurs de son époux…
Après une première partie trompeuse tant le film semble s’orienter vers une comédie romantique, il prend un virage décisif dans sa deuxième partie, en empruntant plus volontiers le sentier mélodramatique dans un climat de suspicion composé de dissimulations, d’obsessions, de jalousies et de manipulations. Et nous assistons à la transformation d’une jeune femme amoureuse, naïve et provinciale, à une jeune femme courageuse faisant preuve de discernement en appréhendant de mieux en mieux la psychologie obscure de son époux, non sans être troublée par le fantôme de son beau-frère.
Si on peut reprocher au film quelques lenteurs, notamment dans sa première partie, l’ensemble tient très bien la route et fait passer un très agréable moment. On soulignera l’excellente interprétation de Katharine Hepburn, qui est l’atout charme du film, sans oublier le jeu affirmé de Robert Taylor. Robert Mitchum, plus jeune, semble quant à lui moins assuré mais son magnétisme attire déjà tous les regards. Ajoutons à cela une excellente photographie de Karl Freund et une magnifique 3e symphonie de Brahms et vous aurez un film considéré comme l’un des meilleurs du réalisateur au début de sa carrière. A découvrir donc.
Titre original : Undercurrent
Réalisateur : Vincente Minnelli
Acteurs: Katharine Hepburn, Robert Taylor, Robert Mitchum
Origine : États-Unis
Année de production : 1946
Durée : 1h55
A découvrir, du même réalisateur :
• L'horloge
• Les Ensorcelés
• La Vie passionnée de Vincent van Gogh
Voila des acteurs qui ont fait rêver des générations de spectateurs de l'après guerre pareil pour le réalisateur. Et ils ont fait exploser les couleurs et l'audience avec le cinémascope.
RépondreSupprimerCe fut un plaisir de retrouver Katharine Hepburn. Sans oublier Robert Mitchum, encore à ses débuts.
SupprimerHum :-)
RépondreSupprimerJe pense à l' inverse que ce Minelli est l'un pires qu'il ait réalisé .... On a du mal à croire que c'est ce même réalisateur qui a commis le prodigieux 'Un Américain à Paris'
Même le Casting avec un grand c ne parvient pas à faire illusion. :(
Ouille :-) Mais je te comprends un peu, le scénario est 'parfois' maladroit et le changement de ton peut surprendre, mais j'avoue que je l'ai préféré malgré tout à sa comédie musicale 'Un Américain à Paris', qui m'a un peu ennuyée (ouille ouille). Puis j'ai adoré l'excellente photographie du film, et cela contribue aussi beaucoup à mon appréciation favorable. Ceci dit, je n'ai pas encore vu un mauvais film de Minnelli. Pour le moment, j'y vais vraiment les yeux fermés :-)
Supprimer'Undercurrent' marque la première réalisation hors film musical de Minelli, ceci explique peut-être cela.
RépondreSupprimer++
Sans oublier son film L'horloge (1945), qui a précédé Le Chant du Missouri. Le fait que Judy Garland y joue peut être trompeur mais elle y tient bien un rôle non chanté ;-)
Supprimer