« Il entra dans la chambre, où tout était d’un rose
pâle. Les deux pièces, l’une bleue, l’autre
rose, faisaient penser à un tableau de Marie Laurencin. »
Marie Laurencin (Paris, 1883 - Paris, 1956), muse d'Apollinaire et disciple de Matisse, était un peintre figuratif français étroitement associé à la naissance de l'art moderne.
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Trois jeunes filles @Marie Laurencin, 1938 |
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Le baiser @Marie Laurencin, vers 1927 |
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Portrait de Madame Aitato @Marie Laurencin, 1928 |
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La femme au turban @Marie Laurencin, 1941 |
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Les deux espagnoles @Marie Laurencin, 1915 |
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Femmes au chien @Marie Laurencin, vers 1924 |
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Portrait de Mlle Chanel @Marie Laurencin
Paris, Musée de l'Orangerie - 1923 |
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Marie Laurencin - Autoportrait, 1928 |
Chose curieuse: il y a au moins trois références à Marie Laurencin dans la série Maigret selon les recherches de Murielle Wenger dans son article, “Les couleurs de Maigret.” (Voilà le site: http://www.trussel.com/maig/couleurs-f.htm)
RépondreSupprimer"les deux pièces, l'une bleue, l'autre rose, faisaient penser à un tableau de Marie Laurencin" (Maigret hésite).
"le bleu et le rose pâle semblaient être les couleurs de la maison, comme sur les tableaux de Marie Laurencin" (Maigret et le tueur).
"tout était blanc, les murs, le satin des meubles, avec seulement le bleu de quelques porcelaines et le vieux rose du tapis de haute laine, une harmonie qui n'était pas sans faire penser à un tableau de Marie Laurencin" (Maigret et les témoins récalcitrants).
Merci beaucoup pour ces références ! La question que je me pose maintenant est de savoir si Simenon appréciait ce peintre ou s'il raillait ces couleurs un peu surannées ? Pour ma part, je ne connaissais pas ce peintre auparavant, qui à défaut d'être un grand peintre, présente quelques toiles qui ne sont pas sans charme, dont le portrait de Mlle Chanel.
SupprimerOn mentionne également dans "Maigret hésite" que Maigret a fait deux années d'étude en médecine mais qu'il n'avait pas pu continuer faute de moyen financier. Mais c'est une histoire que vous devez bien connaître ;-)
D'accord avec toi pour dire que Marie Laurencin n'était pas une grande artiste, elle fréquentait le monde des artistes modernes de l'époque et les copiait en les adaptant à sa façon de peindre sans les contours dessinés; Siméon parfois aussi allait vite en besogne
RépondreSupprimerMême si elles ont un style différent, Marie Laurencin me fait beaucoup penser à Margaret Keane, mise à l'honneur dans le dernier film de Tim Burton (Big Eyes) : il y a bien sûr ce côté amateur et très répétitif dans leur œuvre, mais aussi l’importance du regard, qui interpelle dans les deux cas (les yeux disproportionnés par rapport au visage pour Margaret Keane, l’iris occupant toute la cornée apparente pour Marie Laurencin). Et je soupçonne d’ailleurs que ce soit cette caractéristique qui fait qu’on s’arrête malgré tout sur ces œuvres, dans la mesure où nous réagissons instinctivement à ce genre de stimuli. Il faut savoir que la rétine périphérique du nourrisson est identique à celle de l'adulte, or ces « grands yeux » et les proportions qu’ils prennent par rapport à l’ensemble du visage génèrent chez l’adulte un instinct de protection. Bref, on peut rester « scotché » sur ces peintures tout en ayant conscience de leur manque de maturité au niveau artistique. Enfin, ce n’est que mon opinion et je la partage sans m’être plus renseignée à ce propos.
SupprimerQuant à Simenon, il est l’un des auteurs de la langue française le plus traduit au monde, avec 193 romans et 158 nouvelles ! Alors oui, il allait vite en besogne, mais je n’ai jusqu’à présent jamais été déçue. Ceci dit, je n’en ai lu qu’une petite dizaine…
J’ai lu 128 œuvres de Simenon dont 90 étaient de la série Maigret et, autant que je me souvienne, des références aux peintres étaient extrêmement rares. J’aime bien votre suggestion qu’il raillait le peintre, ce qui serait plus son style.
RépondreSupprimerL’intérêt de Maigret pour la médecine, entre autres, m’a poussé à écrire ma propre histoire de l’homme….
Ce qui me fait penser qu'il s'en moque peut-être est le fait qu'il compare les couleurs de la palette dominante de Marie Laurencin aux couleurs des appartements privés de la propriétaire, qu'il trouve terriblement apprêtés et compassés, et dans lesquels d'ailleurs il ne se sent ni à l'aise, ni à sa place.
SupprimerJe débute avec Simenon et je n'ai lu jusqu'à présent que 5 romans tout au plus de la série Maigret, un personnage que je découvre encore. C'est dans "Maigret hésite" que j'ai d'ailleurs appris qu'il avait fait deux années de médecine. J'aimerais connaître un peu plus ce personnage en lisant d'autres romans de la série, mais je lirai ensuite bien volontiers le vôtre :-)
« Les Mémoires de Maigret » est le livre le plus révélateur de cet homme. Mais ce n’est pas un polar. C’est une randonnée autobiographique, peut-être mieux réservée pour plus tard dans votre lecture de la série.
RépondreSupprimerMerci pour cette référence. Après vérification, il est publié dans le tome 4 Tout Simenon, que j'ai à disposition. C'est donc parfait :-)
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