Après la mort de sa femme et de ses enfants, David Zimmer était
anéanti. Il échappe au désespoir en s'attelant à l'écriture d'un livre
consacré à Hector Mann, virtuose du cinéma muet porté
disparu depuis 1929. Un soir, une jeune femme arrive chez lui et
annonce que Hector Mann lui-même le réclame de toute urgence, qu'il est
sur son lit de mort. David se laisse entraîner dans un
très long voyage... En racontant l'histoire de l'extraordinaire et
mystérieux Hector Mann, Paul Auster nous emmène bien au-delà de la magie
du cinéma muet, jusqu'au cœur de l'univers envoûtant où
la création artistique semble faire écho aux sentiments amoureux
dans ce qu'ils ont de plus éphémère et de plus fragile, où la douleur de
la perte et le besoin de filiation se répondent pour
remettre en question l'idée même de mémoire.
Mon avis
Mon avis
Avant d’aller plus loin, quelques mots sur le romancier. Paul Auster, que je suis depuis plus de quinze ans maintenant, fut
longtemps mon auteur préféré. J’ai lu avec délice et gourmandise « Moon
Palace », « Mr Vertigo », « Le
voyage d’Anna Blume », « La musique du hasard », « Smoke » suivi de
« Brooklyn Boogie ».Par contre, j’étais moins emballée par « La trilogie
new-yorkaise »
et « Léviathan ». J’ai même à la maison l’essai de Gérard de
Cortanze « La solitude du labyrinthe » consacré à Paul Auster. C’est
vous dire si j’étais fan.
J’étais car je ne le suis plus. Pas convaincue après ma lecture de
« La nuit de l’Oracle » et l’abandon « Dans le scriptorium », j’ai mis
quelques mois pour préparer mes
retrouvailles avec l’auteur en choisissant un roman qui avait plutôt
bonne critique : « Le livre des illusions ». Et bien peine perdue. Je ne retrouve plus cette petite musique
austérienne qui me plaisait tant, faite de quête d’identité, de parcours
initiatique, d’errances, dans laquelle je me laissais
embarquée par les flots, je vagabondais, j’effleurais tant de
sentiments diffus.
Nous retrouvons bien les thèmes chers à l’auteur dans « Le livre des
illusions », à savoir l'identité, la solitude de l’écrivain, la
subsistance, l'argent, la reconstruction de soi
après un deuil ou une séparation, la culpabilité, le poids du hasard
dans nos destinées, la création (liste non exhaustive) mais le charme
n’opère plus en ce qui me concerne. Pourtant c’était
bien parti ! Mais je me suis laissée engluée en cours de route par
les longueurs, par la pesanteur du récit, les trop innombrables redites,
les descriptions à n’en plus finir… nos
retrouvailles ne furent donc pas à la hauteur de mes espérances.
Est-ce dû au fait que j’ai « trop lu » de cet auteur et que je me
suis lassée de son style ? Comme si avoir lu ce qui est toujours pour
moi la quintessence de son art avec
« Moon Palace » et « Mr vertigo » ne pouvait que me laisser une
impression fadasse à la lecture de ses moins bons romans en
comparaison ? A-t-il perdu sa magie
austérienne dans ces derniers ouvrages ? Ai-je changé à ce point
pour ne plus y être sensible ? Un peu de tout cela à la fois ? Je ne
sais pas répondre à cette question mais le
fait est là, je ne vibre plus à la lecture de ses derniers romans.
Pour terminer et parce que j’ai beaucoup aimé Paul Auster et que je
n’ai pas envie de rester sur une impression négative le concernant, je
vous livre un petit extrait de son interview cité dans
l’essai « La solitude du labyrinthe » de Gérard de Cortanze. A
propos de la solitude :
« C'est une question qui me tient à cœur. Je crois, malgré tout, que chaque personne est seule, tout le temps. On vit seul. Les autres nous entourent mais on vit seul. Chacun est comme enfermé dans sa tête et pourtant nous ne sommes ce que nous sommes que grâce aux autres. Les autres nous "habitent". Par "autres", il faut entendre la culture, la famille, les amis, etc. Parfois, on peut percer le mystère de l'autre, le pénétrer, mais c'est tellement rare.
[…]
La solitude n'est pas quelque chose de négatif, c'est un fait. C'est la vérité de notre vie : on est seul. »
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