mardi 4 février 2014

George Catlin vu par Patrick Grainville et Charles Baudelaire

Crow Chief
Indien Crow à cheval
1854

« L’esquisse est vite tracée à l’encre sépia. Catlin attaque directement à l’huile en traits minces, fluides. Il a pris cette habitude car dans ses courses il faut que la peinture sèche vite. Il construit, cadre, s’élance, charpente, complète, nuance, remplit. C’est une incarnation à vue d’œil, sans repentir. »
Patrick Granville

Stu-mick-o-súcks, Buffalo Bull's Back Fat - Chef de tribu
Blackfoot/Kainai - 1832
Smithsonian American Art Museum

« Quant à la couleur, elle a quelque chose de mystérieux qui me plaît plus que je ne saurais dire. Le rouge, la couleur du sang, la couleur de la vie, abondait tellement dans ce sombre musée, que c’était une ivresse ; quant aux paysages, — montagnes boisées, savanes immenses, rivières désertes, — ils étaient monotonement, éternellement verts ; le rouge, cette couleur si obscure, si épaisse, plus difficile à pénétrer que les yeux d’un serpent, — le vert, cette couleur calme et gaie et souriante de la nature, je les retrouve chantant leur antithèse mélodique jusque sur le visage de ces deux héros. — Ce qu’il y a de certain, c’est que tous leurs tatouages et coloriages étaient fait selon les gammes naturelles et harmoniques. »
Baudelaire - Curiosités esthétiques 1868

Pipestone Quarry on the Coteau des Prairies
1836–37
Smithsonian American Art Museum

Interior View of the Medicine Lodge, Mandan O-kee-pa Ceremony
Mandan/Numakiki - 1832
Smithsonian American Art Museum

La-dóo-ke-a, Buffalo Bull, a Grand Pawnee Warrior
Pawnee - 1832
Smithsonian American Art Museum

Scalp Dance, Sioux
Western Sioux/Lakota, 1845–48
Smithsonian American Art Museum

Kee-o-kúk, The Watchful Fox, Chief of the Tribe
Sac and Fox - 1835
Smithsonian American Art Museum

The Cutting Scene, Mandan O-kee-pa Ceremony
1832
Denver Art Museum

Shon-ta-yi-ga, Little Wolf, a Famous Warrior
1844
Smithsonian American Art Museum

The White Cloud, Head Chief of the Iowas
1844-1845
National Gallery of Art

Dying buffalo, shot with arrow
Bison blessé dans une prairie
1832-33

Wah-ro-née-sah, The Surrounder, Chief of the Tribe
1832
Smithsonian American Art Museum


Biographie :


George Catlin par William Fisk
1849
Brillant avocat, époux et père de famille, George Catlin (1796- 1872) va tout abandonner pour parcourir à cheval le territoire américain à la rencontre des peuples Indiens, qu’il pressent menacés de disparition, notamment par l’extermination du bison. En quelques voyages, il exécutera plus de 500 toiles. Il peint sur le vif, avec un point de vue plus ethnologique qu’artistique. Son but est de faire connaître les indiens à travers l’exposition de ses tableaux, croquis, esquisses et autres objets usuels ou de cérémonies (calumets de la paix, coiffes, tomahawks…) dans les grandes capitales européennes. Il crée en 1838 l’Indian Gallery et traversera l’Atlantique pour rejoindre Londres et Paris. Ces tableaux exposés au Palais des Tuileries provoqueront les commentaires élogieux de George Sand et Charles Baudelaire.

Si la carrière de George Catlin, peintre reporter, disparaîtra à l’événement de la photographie, son œuvre n’en constitue pas moins un témoignage essentiel sur la culture amérindienne.


Sources :

* Wikipédia : George Catlin
* Wikisource : Baudelaire - Curiosités esthétiques 1868 
* Smithsonian American Art Museum
* Bison de Patrick Grainville :













* L’article George Catlin, L’âme Peau-Rouge sur le vif du magazine Beaux Arts du mois de février 2014 :














Pour en savoir plus :

* Les Indiens d'Amérique du Nord
Auteur : George Catlin | Traducteurs : Danièle Bondil, Pierre Bondil
octobre 2007
560 pages
EAN13 : 9782226180636














* Exposition « Indiens des Plaines » du 8 avril au 20 juillet 2014
Musée du quai Branly




















2 commentaires:

  1. Catlin est un fixateur. Il a fait oeuvre de mémoire auprès des peuples amérindiens, qui lui doivent beaucoup et le reconnaissent aujourd'hui comme un de leurs premiers défenseurs par l'image face à la folie des "Blancs". Oui, ses tableaux colorés, un brin naïfs parfois, sont d'une richesse inestimable, en priorité pour les descendants des tribus décimées, mais aussi pour le peuple des Etats-Unis en général, et même pour l'humanité dans son ensemble. La fraîcheur de leurs teintes me plaît, tout comme la minutie et l'authenticité des reproductions, les expressions des visages, la variété des sujets abordés par Catlin. Ethnologue plus qu'artiste peut-être. Observateur et historien, ça c'est indéniable !

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    1. Je te rejoins totalement dans ton commentaire. Plus ethnologue qu'artiste, mais son témoignage, autant écrit que graphique, ne nous laisse pas indifférent. Et il est sans aucun doute d'une importance capitale pour les descendants de ces tribus décimées. J'ai toujours été touchée par l'histoire des peuples amérindiens. Il y a encore beaucoup à en dire, beaucoup à lire à ce sujet aussi, voilà encore en tout cas un autre sujet qui me tient à cœur. Depuis la publication de ce billet, je n'ai toujours pas lu Bison de Patrick Grainville mais je ne l'ai pas oublié pour autant.

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