jeudi 1 mai 2008

Le livre des illusions de Paul Auster

Quatrième de couverture
 
Après la mort de sa femme et de ses enfants, David Zimmer était anéanti. Il échappe au désespoir en s'attelant à l'écriture d'un livre consacré à Hector Mann, virtuose du cinéma muet porté disparu depuis 1929. Un soir, une jeune femme arrive chez lui et annonce que Hector Mann lui-même le réclame de toute urgence, qu'il est sur son lit de mort. David se laisse entraîner dans un très long voyage... En racontant l'histoire de l'extraordinaire et mystérieux Hector Mann, Paul Auster nous emmène bien au-delà de la magie du cinéma muet, jusqu'au cœur de l'univers envoûtant où la création artistique semble faire écho aux sentiments amoureux dans ce qu'ils ont de plus éphémère et de plus fragile, où la douleur de la perte et le besoin de filiation se répondent pour remettre en question l'idée même de mémoire.


Mon avis
 
Avant d’aller plus loin, quelques mots sur le romancier.  Paul Auster, que je suis depuis plus de quinze ans maintenant, fut longtemps mon auteur préféré. J’ai lu avec délice et gourmandise « Moon Palace », « Mr Vertigo », « Le voyage d’Anna Blume », « La musique du hasard », « Smoke » suivi de « Brooklyn Boogie ».Par contre, j’étais moins emballée par « La trilogie new-yorkaise » et « Léviathan ». J’ai même à la maison l’essai de Gérard de Cortanze « La solitude du labyrinthe » consacré à Paul Auster. C’est vous dire si j’étais fan.
 
J’étais car je ne le suis plus. Pas convaincue après ma lecture de « La nuit de l’Oracle » et l’abandon « Dans le scriptorium », j’ai mis quelques mois pour préparer mes retrouvailles avec l’auteur en choisissant un roman qui avait plutôt bonne critique : « Le livre des illusions ».  Et bien peine perdue. Je ne retrouve plus cette petite musique austérienne qui me plaisait tant, faite de quête d’identité, de parcours initiatique, d’errances, dans laquelle je me laissais embarquée par les flots, je vagabondais, j’effleurais tant de sentiments diffus.
 
Nous retrouvons bien les thèmes chers à l’auteur dans « Le livre des illusions », à savoir l'identité, la solitude de l’écrivain, la subsistance, l'argent, la reconstruction de soi après un deuil ou une séparation, la culpabilité, le poids du hasard dans nos destinées, la création (liste non exhaustive) mais le charme n’opère plus en ce qui me concerne. Pourtant c’était bien parti ! Mais je me suis laissée engluée en cours de route par les longueurs, par la pesanteur du récit, les trop innombrables redites, les descriptions à n’en plus finir… nos retrouvailles ne furent donc pas à la hauteur de mes espérances.
 
Est-ce dû au fait que j’ai « trop lu » de cet auteur et que je me suis lassée de son style ? Comme si avoir lu ce qui est toujours pour moi la quintessence de son art avec « Moon Palace » et « Mr vertigo » ne pouvait que me laisser une impression fadasse à la lecture de ses moins bons romans en comparaison ? A-t-il perdu sa magie austérienne dans ces derniers ouvrages ? Ai-je changé à ce point pour ne plus y être sensible ? Un peu de tout cela à la fois ? Je ne sais pas répondre à cette question mais le fait est là, je ne vibre plus à la lecture de ses derniers romans.
 
Pour terminer et parce que j’ai beaucoup aimé Paul Auster et que je n’ai pas envie de rester sur une impression négative le concernant, je vous livre un petit extrait de son interview cité dans l’essai « La solitude du labyrinthe » de Gérard de Cortanze. A propos de la solitude :
 
« C'est une question qui me tient à cœur. Je crois, malgré tout, que chaque personne est seule, tout le temps. On vit seul. Les autres nous entourent mais on vit seul. Chacun est comme enfermé dans sa tête et pourtant nous ne sommes ce que nous sommes que grâce aux autres. Les autres nous "habitent". Par "autres", il faut entendre la culture, la famille, les amis, etc. Parfois, on peut percer le mystère de l'autre, le pénétrer, mais c'est tellement rare.
[…]
La solitude n'est pas quelque chose de négatif, c'est un fait. C'est la vérité de notre vie : on est seul. »


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