mercredi 27 novembre 2013

Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre

Quatrième de couverture

 Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d'eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l'exclusion. Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d'une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence... Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts. 

Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, ce roman est l'histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l'Etat, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer. Dans la France traumatisée de l'après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d'envergure nationale d'un cynisme absolu. 


Pierre Lemaitre m’a surprise tant il nous offre un roman sur la Grande Guerre auquel je ne m’attendais pas.

Par le détour d’une arnaque commerciale de deux poilus rescapés des tranchées, c’est toute la débâcle et les difficultés du retour qui sont abordées dans ce roman, au niveau de l’administration française mais aussi au niveau de l’intime tant les désillusions qui les attendent sont nombreuses : une femme aimée qui n’a pas attendu le retour du fiancé, un poste qui n’a pas attendu le retour de l’employé, un pays qui ne sait que faire de ses estropiés et gueules cassées, sans parler de ces corps qui se décomposent, enterrés loin de leurs familles.

Le cynisme aussi de ces grands industriels qui se sont enrichis pendant la guerre et de ceux qui continuent de vouloir faire des affaires sur le dos de l’administration par l’intermédiaire du rapatriement des dépouilles.

Une société de classes dans laquelle la noblesse, la bourgeoisie, les fonctionnaires et les petites gens se croisent et se confrontent et où chacun essaye de tirer son épingle du jeu pour s’enrichir sur le dos de l’autre.

Nous sommes bien loin des nobles sentiments mais bien au pays de l’arnaque, des malversations et de la débrouille si ce n’est de la vengeance : tous ont une revanche à prendre sur leur passé.

Pas de grande prose dans ce roman mais un sujet suffisamment fort pour pouvoir s’en passer allégrement.

2 commentaires:

  1. Je suis en train de le lire sur ma liseuse Kindle. Je n'en suis qu'au début mais je trouve ce livre déjà passionnant. Il faut dire que j'avais déjà aimé quelques romans (très noirs) de l'auteur.
    :)

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    1. Les cent premières pages sont les meilleures, profites-en bien !

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