Quatrième de couverture
Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme,
grâce à l'alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de
sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du
chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois
coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa
galeriste place dans les grandes surfaces. Un jour, celle-ci lui transmet une
bien étrange commande : une célèbre violoniste lui demande de réaliser le
portrait de l'homme qui a tué son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les
traits de l'homme les caractéristiques de l'assassin. Unis dans la même
douleur, la commanditaire et l'artiste ouvrent bientôt la boîte de Pandore,
déchaînant tous les démons qui s'y trouvaient enfouis.
J’avais déjà bien aimé le précédent roman de Víctor Del
Árbol, à savoir La tristesse du samouraï. J’attendais donc son deuxième opus
avec impatience et je ne fus pas déçue tant que je le trouve plus abouti que ce
premier roman, mieux construit, plus solide sur ses fondations.
Et déjà un thème récurrent dans sa toute jeune oeuvre :
celui de la vengeance, de l’enfance trahie et des cicatrices indélébiles qui
vous poursuivent toute votre vie durant. Cicatrices qui ne sont que des
stigmates de la défaite, des luttes et de la violence subie. L’adulte n’est
jamais protecteur, le père et l’époux souvent absents, défaillants, manquants.
Un roman d’une grande noirceur, qui prend son temps, aux
multiples ramifications qui finissent toujours par se rejoindre, s’embrancher, se
confondre. Un roman fortement ramassé, qui tourne sur lui-même, qui boucle la
boucle et qui rassemble tous les protagonistes à un moment donné de leur
histoire. Il faut s’accrocher, ne pas perdre le fil, renouer tous les liens
patiemment au gré des rebondissements et des découvertes. Un roman sombre,
touffu, exigeant. Personne n’est jamais ce qu’il semble être et chacun cache en
définitive un monstre en soi qui répond par la violence aux cicatrices du
passé.
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