Crow Chief Indien Crow à cheval 1854 |
« L’esquisse est vite tracée à l’encre sépia. Catlin attaque directement à l’huile en traits minces, fluides. Il a pris cette habitude car dans ses courses il faut que la peinture sèche vite. Il construit, cadre, s’élance, charpente, complète, nuance, remplit. C’est une incarnation à vue d’œil, sans repentir. »
Patrick Granville
Stu-mick-o-súcks, Buffalo Bull's Back Fat - Chef de tribu Blackfoot/Kainai - 1832 Smithsonian American Art Museum |
« Quant à la couleur, elle a quelque chose de mystérieux qui me plaît plus que je ne saurais dire. Le rouge, la couleur du sang, la couleur de la vie, abondait tellement dans ce sombre musée, que c’était une ivresse ; quant aux paysages, — montagnes boisées, savanes immenses, rivières désertes, — ils étaient monotonement, éternellement verts ; le rouge, cette couleur si obscure, si épaisse, plus difficile à pénétrer que les yeux d’un serpent, — le vert, cette couleur calme et gaie et souriante de la nature, je les retrouve chantant leur antithèse mélodique jusque sur le visage de ces deux héros. — Ce qu’il y a de certain, c’est que tous leurs tatouages et coloriages étaient fait selon les gammes naturelles et harmoniques. »
Baudelaire - Curiosités esthétiques 1868
Pipestone Quarry on the Coteau des Prairies 1836–37 Smithsonian American Art Museum |
Interior View of the Medicine Lodge, Mandan O-kee-pa Ceremony Mandan/Numakiki - 1832 Smithsonian American Art Museum |
La-dóo-ke-a, Buffalo Bull, a Grand Pawnee Warrior Pawnee - 1832 Smithsonian American Art Museum |
Scalp Dance, Sioux Western Sioux/Lakota, 1845–48 Smithsonian American Art Museum |
Kee-o-kúk, The Watchful Fox, Chief of the Tribe Sac and Fox - 1835 Smithsonian American Art Museum |
The Cutting Scene, Mandan O-kee-pa Ceremony 1832 Denver Art Museum |
Shon-ta-yi-ga, Little Wolf, a Famous Warrior 1844 Smithsonian American Art Museum |
The White Cloud, Head Chief of the Iowas 1844-1845 National Gallery of Art |
Dying buffalo, shot with arrow Bison blessé dans une prairie 1832-33 |
Wah-ro-née-sah, The Surrounder, Chief of the Tribe 1832 Smithsonian American Art Museum |
Biographie :
George Catlin par William Fisk 1849 |
Brillant avocat, époux et père de famille, George Catlin (1796- 1872) va tout abandonner pour parcourir à cheval le territoire américain à la rencontre des peuples Indiens, qu’il pressent menacés de disparition, notamment par l’extermination du bison. En quelques voyages, il exécutera plus de 500 toiles. Il peint sur le vif, avec un point de vue plus ethnologique qu’artistique. Son but est de faire connaître les indiens à travers l’exposition de ses tableaux, croquis, esquisses et autres objets usuels ou de cérémonies (calumets de la paix, coiffes, tomahawks…) dans les grandes capitales européennes. Il crée en 1838 l’Indian Gallery et traversera l’Atlantique pour rejoindre Londres et Paris. Ces tableaux exposés au Palais des Tuileries provoqueront les commentaires élogieux de George Sand et Charles Baudelaire.
Si la carrière de George Catlin, peintre reporter, disparaîtra à l’événement de la photographie, son œuvre n’en constitue pas moins un témoignage essentiel sur la culture amérindienne.
Sources :
* Wikipédia : George Catlin
* Wikisource : Baudelaire - Curiosités esthétiques 1868
* Smithsonian American Art Museum
* Bison de Patrick Grainville :
* L’article George Catlin, L’âme Peau-Rouge sur le vif du magazine Beaux Arts du mois de février 2014 :
Pour en savoir plus :
* Les Indiens d'Amérique du Nord
Auteur : George Catlin | Traducteurs : Danièle Bondil, Pierre Bondil
octobre 2007
560 pages
EAN13 : 9782226180636
* Exposition « Indiens des Plaines » du 8 avril au 20 juillet 2014
Musée du quai Branly
Catlin est un fixateur. Il a fait oeuvre de mémoire auprès des peuples amérindiens, qui lui doivent beaucoup et le reconnaissent aujourd'hui comme un de leurs premiers défenseurs par l'image face à la folie des "Blancs". Oui, ses tableaux colorés, un brin naïfs parfois, sont d'une richesse inestimable, en priorité pour les descendants des tribus décimées, mais aussi pour le peuple des Etats-Unis en général, et même pour l'humanité dans son ensemble. La fraîcheur de leurs teintes me plaît, tout comme la minutie et l'authenticité des reproductions, les expressions des visages, la variété des sujets abordés par Catlin. Ethnologue plus qu'artiste peut-être. Observateur et historien, ça c'est indéniable !
RépondreSupprimerJe te rejoins totalement dans ton commentaire. Plus ethnologue qu'artiste, mais son témoignage, autant écrit que graphique, ne nous laisse pas indifférent. Et il est sans aucun doute d'une importance capitale pour les descendants de ces tribus décimées. J'ai toujours été touchée par l'histoire des peuples amérindiens. Il y a encore beaucoup à en dire, beaucoup à lire à ce sujet aussi, voilà encore en tout cas un autre sujet qui me tient à cœur. Depuis la publication de ce billet, je n'ai toujours pas lu Bison de Patrick Grainville mais je ne l'ai pas oublié pour autant.
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